GR 2 : de Sartrouville à Triel-sur-Seine

Absorbée devant la carte de France des GR, j’ai récemment découvert le GR 2 qui relie Dijon au Havre. Le GR 2, parfois appelé Sentier de la Seine, suit le cours de ce long fleuve. Il permet notamment aux randonneurs de traverser l’Ile-de-France à pied sur plus de 260 kilomètres. Cette grande randonnée n’est cependant pas si bien documentée sur Internet, d’où l’investissement dans le guide intitulé la « Seine en Ile-de-France » édité par la fédération française de randonnée pédestre. Celui-ci est pratique car il donne des indications sur les directions à prendre, si les marcheurs venaient à perdre de vue les précieuses balises rouges et blanches, et fournit des informations sur les curiosités naturelles ou patrimoniales.

Pour cette première fois sur le GR 2, on décide de partir de Sartrouville, commune située à une station de RER de notre humble demeure. De la gare de Sartrouville, il faut trouver la Seine, ce qui est chose faite après quelques minutes de marche. Les premiers kilomètres ne sont pas les plus intéressants car on marche en bordure de route mais cela s’arrange à partir de la Frette-sur-Seine où le sentier nous emmène en sous-bois.

Nombreux sont les coureurs et vététistes en ce premier dimanche de janvier. Mieux vaut être bien couvert car la température ne dépasse pas les six degrés. Le soleil n’est pas franchement au rendez-vous, d’où la faible luminosité. On passe par les hauteurs de la Frette-sur-Seine où de très belles maisons bordent de paisibles ruelles.

La Seine n’est jamais loin même si le tracé du GR 2 n’est pas constamment accolé aux quais de Seine. J’apprends l’existence du mot « sente » qui signifie petit chemin ou sentier. A la Frette comme à Herblay, les sentes s’enchaînent !

Passé Herblay, nous voici à Conflans-Sainte-Honorine où le sentier continue le long de la Seine sur laquelle flottent de nombreuses péniches habitées. C’est d’ailleurs devant des péniches que nous mangeons nos sandwichs (faits maison, s’il vous plaît). Il faut dire que Conflans-Sainte-Honorine fut considérée comme une des capitales de la batellerie au XIXe siècle.

Parmi ces péniches, celle baptisée « Je sers » attire l’attention des badauds. Il s’agit, en effet, d’une chapelle fluviale ornée de croix et de panneaux informant sur les horaires des messes.

On arrive au confluent de l’Oise et de la Seine. La zone fait assez industrielle.

Le pont de Conflans sur l’Oise traversé, on arrive à Andrésy. On continue un peu trop loin sur les quais si bien qu’il nous faut faire demi-tour pour rejoindre le GR à côté de l’église d’Andrésy. Chanteloup-les-Vignes en vue, on prend la bien-nommé rue de Pissefontaine (que j’aime ce nom !) qui nous amène sur les hauteurs de la ville. On redescend sur Triel-sur-Seine où on tombe sur un marquage matérialisant la jonction de deux GR : le GR 1 (randonnée pédestre autour de Paris par les Yvelines et le Val-d’Oise de Porte Maillot à Nesles-la-Vallée) et le GR 2. La rue qui donne sur l’église Saint-Martin semble particulièrement calme, comme quoi même en Ile-de-France…

Après 25 kilomètres de randonnée (soit cinq heures passées à déambuler le long de la Seine), il est temps pour nous de mettre le clignotant et de nous garer sur le bas côté. Comme prévu, nous prenons le train à Triel-sur-Seine. Après un changement à Conflans-Fin-d’Oise, nous sommes de retour à la maison. Bilan : une portion somme toute agréable. Certes, ce n’est pas si beau que le GR 34 (je préfère la mer à la Seine) mais cela donne envie de poursuivre l’aventure !

La Baie des Chaleurs

Les environs sont calmes et les draps sentent bon, tout est donc réuni pour passer une belle nuit de sommeil aux Acres Tranquilles. Et que dire du petit-déjeuner ? Absolument délicieux ! On a le choix entre pain perdu et omelette jambon poivron et les deux sont succulents ! Le yaourt fait maison, les pâtés et les petites pâtisseries valent également le détour. Une impressionnante collection de théières et de salières orne les murs. Nous payons 80 dollars pour la chambre avec petit-déjeuner inclus.

Notre première étape de la journée est la petite ville de Hope où on marche le long d’un petit sentier menant à un rocher percé. Le dit rocher est occupé par toute une colonie d’oiseaux.

On poursuit avec Paspédiac et son site historique du banc de pêche qui retrace l’histoire du complexe de pêche et de construction navale construit à la fin du XVIIIe siècle par Charles Robin. Grâce à lui et à son compatriote Le Boutillier (ils sont tous les deux de Jersey), Paspédiac devient une plaque tournante du commerce de la morue. Certaines bâtisses sont aujourd’hui aménagées en musée. On y sent encore des odeurs de morue et de vieille charpente.

Mention spéciale au forgeron qui nous offre un clou travaillé par ses soins. L’entrée au site coûte 12 dollars.

On fait quelques courses au supermarché IGA de Paspédiac avant de pique-niquer sur la « halte municipale » de cette même ville. Si vous prenez la route au Québec, impossible de passer à côté de ces haltes qui sont généralement pourvues de tables en bois, de toilettes et d’une cabine téléphonique. Ces aires ont l’air d’être une institution ici car chaque localité a la sienne.

La route 132 nous amène à Bonaventure qui abrite le musée acadien dont l’entrée coûte 12 dollars. On y apprend plein de choses sur les Acadiens, principalement venus du Poitou, dont l’histoire a été marquée par un exil forcé par les Anglais plus connu sous le nom de « grand dérangement ».

A Bonaventure, il y a une gare ferroviaire. Renseignements pris au musée, elle n’accueille plus le moindre passager depuis quatre ans car les travaux promis par le gouvernement ne sont toujours pas effectués. La gare est donc désaffectée : ses vitres sont brisées et ses alentours sont jonchés de détritus. Le chemin de fer ne se porte visiblement pas très bien en Gaspésie.

L’arrêt suivant est New Richmond. Pas grand chose à signaler, il faut bien le dire. On marche le long de la marina où se massent les pêcheurs à la ligne.

On atteint Carleton-sur-Mer, localité dans laquelle nous allons passer la nuit. Le phare de Carleton est, selon les dires de notre hôtesse, purement touristique dans le sens où il ne guide aucun bateau. Ses alentours offrent malgré tout une belle vue sur la mer et sur les bancs de sable. Il est apparemment possible de monter en haut du phare (on l’a su trop tard).

Le centre culturel Quai des Arts met à disposition des visiteurs un dépliant présentant les sentiers de randonnée qui sillonnent la ville. On emprunte celui de l’Eperlan qui nous mène jusqu’à une chute d’eau.

Il est l’heure de rejoindre notre maison d’hôte, le gîte Leblanc. L’accueil est sympathique et la maison très propre. Notre chambre dispose d’un petit lavabo, la salle de bain étant partagée (mais nous sommes en fait les seuls à l’utiliser). Ici, à Carleton-sur-Mer et dans ses environs, les téléphones portables ont tendance à se mettre à l’heure du Nouveau-Brunswick, c’est-à-dire 60 minutes plus tard par rapport à l’heure légale au Québec !

Pour le dîner, on se rend au Marin d’eau douce, restaurant spécialisé dans les poissons et fruits de mer. La file d’attente est longue mais cela vaut le coup de patienter car les plats, tout particulièrement le suprême de saumon à l’amérindienne, sont délicieux.