Après la réussite éclatante de la randonnée dans la vallée de la Chevreuse, il aurait été dommage d’en rester là ! Pour tout dire, bien avant de nous promener entre les quatre châteaux, nous avions déjà planifié notre deuxième sortie, la Chevreuse n’étant en quelque sorte qu’un tour de chauffe. En effet, après d’intenses négociations (auxquelles je n’ai personnellement pas eu le privilège d’assister), décision avait été prise de marcher deux jours sur le GR 21 en Seine-Maritime. Le projet était le suivant :
- prendre le Transilien entre Houilles et la gare Saint-Lazare;
- monter dans un train Intercités jusqu’au Havre;
- finir le voyage en TER jusqu’à Montivilliers;
- randonner entre Montivilliers et Fécamp (et passer la nuit à mi-chemin à côté d’Etretat).
Mais c’était sans compter avec le mouvement de grève sans préavis (ou exercice du droit de retrait, visiblement le débat fait rage) à la SNCF ! Autant dire que nous avons été contraints de trouver une solution de repli après avoir appris qu’aucun train ne circulerait entre Paris et Le Havre. Décision ? exécution : aller en voiture jusqu’au Tilleul où nous avons loué deux chalets pour une nuit. La bonne nouvelle, c’est que si le moral était quelque peu tombé en berne à la suite de l’analyse des prévisions du trafic SNCF, il est assez vite remonté à la faveur de l’amélioration notable du bulletin météo qui nous promettait un temps bien plus agréable que le froid et la pluie initialement redoutés. Le rendez-vous est donné à la gare de Houilles – Carrières-sur-Seine à huit heures. Après deux heures et quart de route (ironie du sort, on double une voiture estampillée « préférez le rail »…), nous arrivons sur notre lieu de villégiature.
Possession des lieux prise, on élabore un itinéraire de substitution autour des falaises. C’est ainsi que onze badistes et une athlète (la pauvre, que vient-elle faire dans cette galère ?) entament une rando à travers champs pour atteindre la côte et ses premières falaises. Le soleil, les imposantes falaises, la splendide couleur de l’eau : tous les signaux sont au vert pour passer une belle journée. Comme de nombreux randonneurs ont pu le faire avant nous, on salue l’Aiguille et l’Arche.
On déjeune assis sur la jetée devant la mer en écoutant le bruit des vagues. Etretat est une des communes les plus touristiques de Seine-Maritime et ça se voit car les cafés et restaurants sont bien remplis. Les négociations reprennent avec la montée vers la chapelle Notre-Dame de la Garde.
De là-haut, la vue est magnifique. Les falaises suivantes, quoique très belles, sont un peu moins impressionnantes.
Sur le GR 21, on passe devant un salon de thé, La Dame au Chapeau, situé sur la commune de Bénouville. Faute de les avoir goûtées, je ne vanterai pas les mérites des pâtisseries, néanmoins vu de l’extérieur, l’endroit a l’air des plus accueillants.
On fait une petite pause dans le centre-ville d’Etretat où l’offre de restauration semble taillée pour les visiteurs avec des brasseries aux cartes très disparates (ce qui n’est pas toujours un gage de qualité, loin de là).
Résultat des courses : 22 kilomètres de marche sous le soleil. Nous voilà de retour au camping Abijune. Les chalets sont récents et bien équipés pour faire dormir six personnes. S’il est possible de louer des draps, nous avons opté pour la solution la moins dispendieuse, qui est, vous vous en doutez, d’apporter des duvets. Pour une nuit dans ces chalets à cette période de l’année, il faut compter une petite vingtaine d’euros par tête si on est six. La soirée commence par un apéro improvisé sur la terrasse d’un des deux chalets avec les bières et biscuits achetés au petit Carrefour d’Etretat.
Le Tilleul n’est certes pas une grande ville mais un bon restaurant est implanté sur ses terres et situé à 800 mètres du camping. Il s’agit du Tilleulais et c’est justement là que nous dînons, choix que nous ne regrettons pas car nous avons très bien mangé. Le restaurant propose trois menus (20 euros/25 euros/30 euros) composés notamment de spécialités normandes. La nuit est paisible dans les chalets, à peine entend-on la musique de la cousinade célébrée dans la salle commune.
Au petit matin, trois courageux se dévouent pour aller chercher les sandwichs et les viennoiseries commandés hier à la boulangerie implantée à une petite dizaine de minutes à pied de notre hôtel de plein air. Grâce à ces victuailles et à celles amenées par un certain nombre d’entre nous, c’est un petit-déjeuner comme on les aime qui s’offre aux randonneurs que nous sommes. Seule ombre au tableau, la pluie qui fait naître une vague hésitation entre partir en randonnée et regarder la deuxième mi-temps du match de rugby opposant la France au Pays de Galles… A la faveur d’une accalmie sur le front des intempéries, le départ est donné. Au programme, la valleuse de la Poterie-Cap-d’Antifer, une des dernières non urbanisées de la côte d’Albâtre. Il pleut certes encore un peu mais rien de très inquiétant. Notre rando du jour nous fait passer par des sous-bois avant de nous amener vers les falaises. On croise de sympathiques chevaux et de paisibles vaches.
On déjeune sur la plage ventée puis on rentre tranquillement au camping, après 15 kilomètres de marche, alléchés par les pâtisseries qui nous attendent dans les chalets. Un coup de serpillère et nous voilà repartis en Ile-de-France alors que la pluie fait son retour.
Quel bilan tirer de ces deux jours en Seine-Maritime ? Il est vrai qu’entre la grève à la SNCF et les conditions météo, notre escapade normande ne s’annonçait pas sous les meilleurs auspices. Passée la déception engendrée par l’annulation des trains Intercité, nous nous sommes attelés à réaménager le programme. Au lieu de suivre le tracé du GR 21 entre Montivilliers et Fécamp, nous nous sommes contentés de boucles autour d’Etretat, ce qui est toujours mieux que rien ! Niveau météo, ce fut nettement plus favorable que prévu avec certes des averses le dimanche mais un beau soleil d’automne le samedi. Cette portion du GR 21 ne présente pas de difficulté majeure mises à part quelques remontées de valleuses, rien d’insurmontable cependant. Attention tout de même à ne pas glisser par temps pluvieux, le risque principal étant de se retrouver les fesses par terre couvertes de boue.
Merci à tous pour ces deux jours de randonnée dans la joie et la bonne humeur !