Beitou et ses sources chaudes

Pour ce dernier jour sur le sol taïwanais, nous décidons de mettre le cap sur Beitou, célèbre ville d’eau située au Nord de Taipei. L’endroit est facilement accessible en métro, ce qui en fait une destination privilégiée des touristes. Arrivés sur place, on visite le très intéressant musée des sources chaudes qui est de surcroît gratuit. L’exposition retrace l’histoire du lieu qui a commencé en 1896 sous l’occupation japonaise. L’interdiction de la prostitution en 1979 a porté un coup sérieux à l’industrie des bains. Il faudra attendre la fin des années 1990 pour que les bâtiments soient réhabilités. Pour entrer dans le musée, il faut ôter ses chaussures et les déposer dans un petit casier dans lequel reposent des chaussons (qu’il faut enfiler à la place).

On suit ensuite le petit chemin pavé menant à l’impressionnante source chaude dont la température oscille entre 60 et 100 degrés. Les vapeurs dégagées sont bien visibles et réchauffent considérablement l’atmosphère (la température extérieure avoisine aujourd’hui les 27 degrés). L’odeur de souffre est palpable mais pas au point d’être désagréable.

On achète deux timbres au 7 Eleven (décidément, ce commerçant vend de tout !) pour des cartes postales avant de se poser dans un restaurant qui semble répondre au nom de « To Go ». Les currys, spécialités maison, sont bons, néanmoins les portions ne sont pas très grosses par rapport au prix (540 dollars pour deux). L’établissement, visiblement influencé par la culture occidentale (on y mange avec fourchette et cuillère) est très fréquenté.

Évidemment, à Beitou, la principale attraction, ce sont les bains publics où les baigneurs profitent d’une eau (très) chaude qui aurait pour vertu d’apaiser les corps et les esprits. Malheureusement, nous n’avons pas trop le temps d’y faire trempette car c’est dans quelques heures seulement que nous prenons l’avion. On fait un dernier petit tour dans Taipei avant de récupérer nos sacs à l’auberge. Nous en profiter pour nous changer car il ne devrait pas faire un temps à se promener en short en Ile-de-France.

Pour nous rendre à l’aéroport, on reprend le même train express qu’à l’aller en payant au moyen de nos Easy Cards. C’est en enregistrant les sacs qu’on apprend qu’il nous faudra les récupérer et les réenregistrer car, contrairement à d’autres aéroports chinois, celui de Chengdu ne dispose pas de transfert automatique… Les témoignages lus sur internet soulignent la durée incompressible de ces opérations, ce qui n’est pas pour nous rassurer car nous n’avons que deux heures entre les deux vols.

Nous vidons nos Easy Cards au Mac Do (toutes les filiales taïwanaises les acceptent) puis nous filons vers la porte d’embarquement. A noter qu’entre quelques boutiques de luxe, l’aéroport de Taipei abrite une sympathique bibliothèque avec plein de livres et, en plus, des ordinateurs, où il fait bon lire ou travailler.

Le vol entre Taipei et Chengdu est loin d’afficher complet. Ni écran ni musique à bord de cet Airbus A321. S’il a le mérite d’exister (car nombreuses sont désormais les compagnies qui ne servent plus de repas sur les vols de moins de quatre heures), le dîner n’est pas extraordinaire. Finalement, tout se passe bien à Chengdu. Une employée d’Air China nous attend et nous aide dans les formalités, ce qui nous permet d’embarquer en temps et en heure pour Paris. Seul point noir, je n’ai pas pu remplir ma gourde car la fontaine ne distribuait que de l’eau chaude. Le repas du soir n’est pas terrible et la collection de films n’a guère évolué depuis le vol aller. La nuit ne fut pas des plus agréables. Ne me sentant pas très bien, j’ai demandé à une hôtesse si je pouvais changer de siège car j’avais souvent besoin d’aller au petit coin, action rendue compliquée par mon positionnement entre deux passagers endormis… Dans un premier temps, on a accepté ma requête avant de me faire ensuite savoir que les sièges libres étaient des sièges payés. Des sièges payés alors que personne n’est assis dessus ? Faudra qu’ils m’expliquent Air China… On peut plutôt penser qu’il s’agit de sièges dits « économie plus » pour lesquels il faut payer un supplément lors de la réservation car ils offrent plus de place pour les jambes. Enfin, là, visiblement personne ne l’avait payé, leur supplément, mais leur politique semble être « on ne va pas offrir un service payant ». Bref, Air China n’est pas remonté dans mon estime !

Tout ça pour dire, que c’est la fin du voyage et qu’il est venu le temps d’en tirer un bilan !

Taipei : mise au vert, gastronomie et gratte-ciel

Nouvelle nuit pénible à la Bouti Capsule Inn en raison d’une tronçonneuse très bruyante localisée dans le lit en face du mien. Heureusement que j’avais des bouchons d’oreilles à porté de main ! Le petit-déjeuner est un peu meilleur qu’hier. Aujourd’hui, on décide d’aller faire un tour dans les environs de Taipei pour prendre un peu de recul sur le bruit et l’agitation. Pour cela, on emprunte le métro jusqu’à Neihu pour entreprendre une petite randonnée repérée sur internet. En fait, de nombreux sentiers de randonnée attendent les marcheurs au Nord de Taipei. Contre toute attente par rapport à la faible pratique de la marche à pied constatée jusqu’ici, ces chemins sont particulièrement fréquentés en ce samedi. Le sentier, qui comprend, comme souvent à Taïwan, de nombreuses marches, nous fait passer par une cascade dans laquelle les jeunes enfants trempent leurs pieds, de jolies portions forestières et par des champs de fraises. On voit Taipei au loin, notamment la tour 101.

C’est au niveau des champs de fraises que nous nous arrêtons au Fufu Coffee pour boire un frappé aux fraises (120 dollars, ce qui n’est pas donné pour Taïwan). Deux temples se dressent sur notre chemin. Ils offrent un beau panorama sur Taipei et ses vertes collines. Le « Taipei Grand Trail » est un sentier de 92 kilomètres essentiellement sur les hauteurs de la ville. S’il semble difficile de le parcourir en entier lors d’un court séjour, ceux qui aiment marcher pourront se lancer sur quelques portions. Notre rando de quelques heures emprunte ainsi quelques kilomètres de cette espèce de GR à la mode taïwanaise.

La descente s’effectue par un escalier de 1250 marches qui est sans doute plus agréable dans ce sens qu’en montée. On déboule sur Neihu, notre point de départ, où nous mangeons sur le coup de 14 heures 30, une délicieuse soupe de vermicelles dans un petit restaurant pour la modeste somme de 120 dollars, ce qui en fait un de nos repas les moins chers. Les gens du restau sont adorables. Il n’y a pas de carte en anglais alors on leur montre ce qu’on souhaite dans nos soupes. Neihu n’est pas un quartier très touristique, on est loin de l’hyper centre de la capitale taïwanaise.

On passe à l’auberge changer de chaussures pour prendre la direction d’un des nombreux marchés de nuit de Taipei (le mot nuit est assez relatif car l’animation commence à partir de 17 heures mais c’est vrai qu’en novembre il fait quasiment nuit à cette heure), celui de la rue Raohe. Ici, la spécialité semble être un petit pain garni de viande cuit au feu de bois à 55 dollars pièce. Il y a évidemment bien d’autres mets, je pense à l’odorant tofu fermenté (dont les vapeurs m’insupportent plus que tout !), aux dumplings, aux jus de fruits, aux glaces. Ce qui est sympa à Taipei, c’est que les marchés de nuit sont piétons, contrairement à Tainan où il faut se frayer un chemin parmi les scooters, ce qui n’est pas une mince affaire.

On embarque ensuite pour une nouvelle aventure culinaire, à savoir le marché au poisson. Si vous connaissez celui de Tokyo, vous serez forcément un peu déçus car son homologue de Taipei est d’une taille beaucoup plus modeste. Plusieurs restaurants y sont installés mais nombreux sont les clients qui préfèrent les « bentos » présentés dans les rayons. C’est d’ailleurs pour cette formule que nous optons. Nous dégustons sushis et sashimis sur une des tables dressées à l’extérieur. Certes, ils sont bons mais ce ne sont pas non plus les meilleurs de notre vie.

On reprend ensuite le métro pour aller visiter la tour Taipei 101, imposant gratte-ciel classé à la dixième place du palmarès des plus hauts bâtiments du monde avec ses 509,2 mètres. Achevée en 2004, cette tour de 101 étages (d’où son nom) est le symbole du Taïwan moderne. Les premiers étages sont occupés par un centre commercial où s’entassent les boutiques de marques de luxe occidentales. Pour monter en haut de la tour, il faut débourser l’équivalent de 20 euros. L’ascenseur menant au pont d’observation est présenté comme un des plus rapides au monde. Si la vue sur Taipei est impressionnante (encore plus de nuit et quand le ciel est dégagé), la boule de stabilisation de l’édifice, qui pèse le poids de treize éléphants, l’est tout autant.

Taipei : entre temples, parcs et badminton

Je ne suis pas vraiment séduite par le Bouti Capsule Inn. Le nombre de douches et de toilettes est nettement insuffisant. A notre étage, il n’y en a que deux de chaque alors que les deux dortoirs accueillent chacun dix lits. En plus, douche et toilette sont dans la même pièce, ce qui doit occasionner des files d’attente quand l’auberge fait le plein. Par ailleurs, le sèche-cheveux branché en permanence dans une pièce aussi humide, c’est un peu dangereux. Le fait qu’ils soient constamment sous tension ne doit pas allonger le cycle de vie de ces appareils (celui dont je me suis servie semblait en fin de vie). Les chambres sont mal insonorisées (on entend tout ce qui se dit dans le dortoir d’à côté). Quant au petit-déjeuner, c’est le minimum syndical. On peut payer un supplément pour profiter d’une assiette garnie dont je ne vous garantis pas la valeur gustative. Aucune serviette de bain n’est fournie mais il est possible d’en louer pour 50 dollars. Bref, pour une auberge qui se targue d’accueillir la jeunesse branchée du monde entier, il y a encore des pistes d’amélioration. Par contre, la situation géographique de l’établissement est excellente !

Nous avons mal dormi à cause du boucan de nos colocataires assez peu soucieux des autres. La machine et le sèche-linge étant installés juste à côté de la salle à manger, on lance une lessive pendant qu’on prend le petit-déjeuner (10 dollars pour la lessive, 50 dollars pour la machine, la même chose pour le séchoir).

Peu avant 10 heures, on quitte l’auberge en marchant vers le Sud. On passe tout d’abord par une rue où trônent plusieurs grands cinémas devant lesquels on peut admirer des figurines géantes des tortues Ninja. La rue historique Bopiliao est piétonne et accueille de petites expositions temporaires. L’une d’elles, qui fait allusion aux manifestations hongkongaises, n’est à coup sûr pas la forme d’expression artistique qui recevrait l’aval du puissant voisin chinois…

Le temple Longshan est réputé être le plus beau de Taipei. Son architecture est, en effet, remarquable. Sans doute s’y déroule-t-il un office en ce vendredi matin car l’assistance, essentiellement composée de femmes, chante et prie. Je me demande toujours ce que deviennent les offrandes à la fin de la journée car il y a de quoi tenir un festin !

Les estomacs se creusant, on entre chez Lao Shan Dong, restaurant de nouilles situé au rez-de-chaussée d’un centre commercial un peu désuet. L’établissement recueille les faveurs du Lonely Planet et du guide Michelin. Les nouilles au sésame et la soupe de nouilles au bœuf (un des plats taïwanais les plus célèbres) sont délicieuses.

On prend la décision (audacieuse ou originale, c’est à vous de voir) de mettre le cap sur le musée de l’eau potable implanté au cœur du parc de l’eau. Ce n’est pas tout près alors on y va en métro. L’entrée coûte 50 dollars. Si le parc est plutôt agréable (des panneaux recommandent aux visiteurs la plus grande prudence quant aux serpents mais on n’en a pas vus), le musée n’est pas très grand. Y sont exposées d’anciennes pompes qui ont autrefois servi dans la station d’épuration construite sous l’occupation japonaise. J’ai posé une question à une charmante employée, qui parlait un peu anglais, à savoir si l’eau du robinet était potable à Taïwan. Il faut dire qu’on trouve dans presque tous les lieux publics des fontaines filtrantes. Alors, qu’en est-il ? Figurez-vous que je n’ai pas bien saisi le sens de la réponse…

A quelques encablures du musée se trouve un magasin spécialisé dans la distribution d’articles Yonex et Victor. Si vous ne jouez pas au badminton, sans doute le nom de cette dernière marque (parce que Yonex produit également des articles de tennis) ne vous évoque rien. Les prix, surtout des sacs et des raquettes, sont sensiblement moins élevés qu’en France. C’est justement dans ces deux équipements que Panda 2 décide d’investir. Pour ceux que cela intéresserait, le magasin est .

On rentre poser les emplettes à l’auberge puis on se dirige vers le Huashan 1914 Creative Park. On y trouve un parcours sportif, deux couloirs pour s’entraîner au sprint ainsi que des structures pour enfants. Ce qui semble être d’anciens entrepôts accueille des expositions temporaires. On n’a pas très faim ce soir alors on se prend respectivement des fruits (Panda 1) et une grosse glace (Panda 2) histoire d’avoir quelque chose dans le ventre. A l’auberge, on constate qu’un petit nouveau est arrivé dans le dortoir. Il s’agit d’un Belge qui prendra d’ailleurs les mêmes vols que nous avant de monter dans un car qui le ramènera à Bruxelles.

Le défi sportif : le lac Soleil Lune à bicyclette

Inutile de dire que la nuit, dans la magnifique chambre du Hu An the lakeside House, fut parfaitement réparatrice. Rien à voir avec l’horrible nuit d’hier à Alishan… Le petit-déjeuner se compose d’une délicieuse assiette garnie d’œufs brouillés, de légumes, de tartines, de rôti de porc et de fruits. Ainsi rassasiés, nous sommes prêts pour le défi sportif du jour, à savoir le tour du lac en vélo ! L’hôtel a un partenariat avec un loueur de cycles. On paye 200 dollars à la gérante de l’hôtel en échange de deux bons à présenter au loueur dont la boutique est située juste à côté du poste de police. On nous montre les modèles auxquels notre bon donne droit. Ils ne sont pas terribles notamment parce que leur nombre de vitesses est assez limité. Pour 100 dollars de plus, on loue deux engins de marque Giant qui nous semblent un peu mieux. On nous remet un cadenas mais malheureusement pas de casques. Il est temps d’enfourcher nos VTC Giant 21 vitesses !

« Quand on partait de bon matin, quand on partait sur les chemins à bicyclette ». Le début de l’étape est relativement facile mais dans la montée menant au temple Wen Wu, Panda 1 manque se faire lâcher par le peloton (composé seulement de Panda 2). Le temple est très beau, sans doute le plus marquant parmi ceux que nous avons vus à Taïwan. Il est très grand et la vue plongeante qu’il offre sur le lac est absolument splendide. On peut y acheter des glaces et divers souvenirs.

On fait ensuite escale à Ita Thao qui est la deuxième plus grande ville sur les rives du lac. On y boit un frappé à la mangue et on avale un sandwich d’inspiration vietnamienne. C’est en quittant cette localité qu’on attaque ce qui est censé être la plus grosse difficulté du parcours. Panda 1 mouline mais s’accroche dans cette montée d’au moins deux kilomètres (ce n’est pas le col du Tourmalet mais quand même !). Pour s’en remettre, on mange un morceau, sur un fond de musique bouddhique, au temple de Xuanzang qui n’est pas aussi impressionnant que le premier visité.

En pleine descente, on aperçoit un panneau directionnel indiquant la pagode de Cien. Pour l’approcher, il faut gravir un certain nombre de marches. La principale attraction est de monter au sommet de la pagode de huit étages. De là-haut, la vue sur le lac et les montagnes est superbe.

La descente se poursuit jusqu’à un autre temple dont j’ai oublié le nom. Construit en 1955, il n’a pas le charme des précédents. La fin du parcours n’est, selon moi, pas si évidente. En effet, le chemin spécialement conçu pour les vélos descend par endroits à pic. Si des rampes permettent de mettre pied à terre et de traîner son engin, ce n’est néanmoins pas la partie qui m’a semblé la plus agréable. On fait une pause au centre des visiteurs remarquable par son architecture.

Plus on se rapproche de notre point de départ, plus on croise de cyclistes. Cela étant dit, je ne crois pas que tous entreprennent le tour du lac. Au total, on aura mis un peu plus de six heures avec les pauses (2 heures 34 de pédalage effectif) pour achever le parcours de 29 kilomètres. En prenant son temps et en allant à son rythme, je pense que quiconque, à condition de ne pas être allergique à la petite reine, peut se lancer dans l’aventure. Si certaines portions sont plus difficiles que d’autres, il n’y a, de mon point de vue, rien d’insurmontable d’autant que les vues sur le lac tout au long du parcours valent bien cet effort. Par contre, il faut savoir que cette célèbre route cyclable n’est pas seulement réservée aux vélos car la moitié des 29 kilomètres s’effectue à côté des voitures. Cependant, nous ne sommes pas du tout sentis en danger grâce à la large bande cyclable. Par ailleurs, la circulation était loin d’être dense.

Les vélos rendus, on achète un espèce de pain au lait et une sorte de croissant tout juste sorti du four. On passe ensuite chercher les sacs à l’hôtel afin de prendre le bus de 16 heures 10 pour Taichung (83 dollars). Un peu moins de deux heures plus tard, on arrive à la gare de cette ville où on achète les billets pour Taipei (750 dollars pour deux). Il est possible de faire ce trajet en train à grande vitesse mais il faut débourser plus du double.

Il est 21 heures 10 quand nous foulons de nouveau le quai de la gare de Taipei. C’est un peu à regret que nous regagnons la capitale après plus de dix jours de pérégrinations taïwanaises. Il faut nettement plus froid que sur les berges du lac Lune Soleil. Espérons que Taïpei nous enchantera davantage que lors de notre arrivée ! Notre auberge de jeunesse, la Bouti Capsule Inn, se situe à quelques minutes de marche de la gare centrale. Pour trois nuits en dortoir de dix lits, le prix s’élève à 182 euros. Désireux de se mettre quelque chose sous la dent après cette rapide installation, on marche quelques minutes pour se retrouver à proximité d’un Mac Do ouvert 24/24 et d’un Yoshinoya (qui ne semble fermer qu’entre 04 et 05 heures du matin). Cela se joue à peu de chose mais on ne tombe pas dans le piège que nous tend le gastronomique américain. Yoshinoya n’est certes pas l’ambassadeur de la finesse de la cuisine japonaise pour autant ce n’est pas si mauvais. La commande nous coûte 370 dollars.

Taipei : du musée national du palais au mémorial de Tchang Kaï-chek

Le lit de la Mudan House est tout à fait propice au sommeil cependant on se réveille tous les deux sur le coup de quatre heures du matin sans doute parce qu’on a déjà bien dormi dans l’avion entre Pékin et Taipei. Pour le petit-déjeuner, il faut descendre au rez-de-chaussée. Le menu change tous les jours ! Aujourd’hui, ce sont de petits sandwichs servis avec des frites (je crois bien que c’est la première fois que je mange des frites au petit-déjeuner), le tout accompagné de fruits. Les Autrichiens, en compagnie de qui nous petit-déjeunons, nous apprennent que certains trains sont pleins, ce qui nous pousse à réserver dans la foulée les billets pour les gorges de Taroko.

Pour cette première journée à Taipei, on veut aller visiter le célèbre musée national du palais. Suivant les conseils de la dame qui prépare le petit-déjeuner à la Mudan House, on prend le bus 304 qui y mène et qui passe tout près de la maison d’hôte. Le trajet coûte 30 dollars par personne. Le musée (350 dollars l’entrée) est l’un des plus renommé de Taïwan.

Les visiteurs se pressent devant l’impressionnante collection de porcelaine et de calligraphies. La climatisation étant réglée à une température polaire, il convient de prendre avec soi une petite laine. Les jardins du musée sont ouverts au public mais malheureusement fermés le lundi.

On reprend le bus 304. Problème : on n’a pas l’appoint. Le chauffeur, qui n’a pas de monnaie, nous laisse monter moyennant quelques pièces. On s’arrête dans le quartier de Shilin où l’on déguste dans un restaurant végétarien de délicieuses nouilles au lait de coco (240 dollars en tout). On se promène dans le rues alentours avant de prendre le métro jusqu’à la station NTU Hospital. On y découvre le parc de la paix qui n’a rien de très extraordinaire.

On continue vers le mémorial de Tchang Kaï-chek, monument inauguré en 1980 en hommage au premier Président de la République de Chine. Le bâtiment est remarquable par sa taille. Un Tchang Kaï-chek statufié scrute les visiteurs.

Toutes les heures, la garde est relevée. Nous avons justement la chance d’assister à une relève particulièrement bien chorégraphiée. C’est un peu long mais très surprenant de voir ces soldats tout de blanc vêtus effectuer des moulinettes avec leurs fusils.

Désireux de retirer nos billets de train pour demain, on marche en direction de la gare. La dame du bureau d’informations nous est d’une grande aide car elle nous accompagne jusqu’au guichet. Mission réussie !

Un peu fatigués de l’agitation perpétuelle des rues, on rentre se poser à la Mudan House non sans un détour par un centre commercial et par un marché de nuit, celui de la rue Ningxia. On y sent toutes sortes d’odeurs, certaines cependant plus agréables que d’autres.

A l’heure du dîner, nous avons une soudaine envie de dumplings. L’ami Google nous indique la chaîne de restaurants Din Tai Fung qui exploite plusieurs établissements à Taipei (c’est une chaîne assez grosse, elle est présente dans de nombreux pays d’Asie). Le restaurant, dans lequel nous mangeons, se trouve dans un centre commercial huppé, véritable temple de la consommation. C’est à ce jour notre repas le plus cher avec une addition s’élevant à 737 dollars, soit un peu plus de vingt euros. Les ravioles sont certes bonnes mais on a trouvé que ceux au porc et au poulet étaient un peu fades. Quoi qu’il en soit, la chaîne doit avoir bonne presse car les gens s’y pressent et il faut compter une bonne vingtaine de minutes d’attente pour s’assoir à une table. Pour accompagner les dumplings, on se commande une bière taïwanaise.

Bilan de la journée : 20 kilomètres de marche à travers la capitale taïwanaise (à laquelle nous ferons demain matin nos adieux temporaires).

Taipei en vue

On dort bien à l’hôtel des naufragés Air China car la literie y est tout à fait confortable. Il fait faim alors peu après huit heures nous sommes de retour au réfectoire pour le petit-déjeuner. Celui-ci se présente sous la forme d’un buffet composé de mets chinois dans lesquels l’œuf tient une place prépondérante. Comme les autres Français, nous empruntons la navette de dix heures direction l’aéroport. Devant la porte d’embarquement, l’attente nous semble particulièrement longue, il faut dire que nous sommes arrivés tôt à l’aéroport par rapport à l’heure du vol. On achète deux muffins (celui aux myrtilles n’a de myrtilles que dans son nom) ainsi qu’une salade de fruits chez Costa.

L’avion, qui doit être plein, est un Airbus A321 dans lequel le confort est assez sommaire. Pour tout divertissement, des écrans diffusent des reportages de la télévision chinoise (dont l’un est consacré au curling). On nous sert à boire puis à manger à notre plus grande joie. Le vol touche bientôt à sa fin et on est bien content d’arriver à Taipei après cette escale pékinoise dont on serait volontiers passé…

A destination, on passe par un contrôle des bagages à main en raison de l’épidémie de peste porcine qui semble beaucoup inquiéter nos amis taïwanais. Les formalités d’immigration sont rapides (j’ai même droit à un « au revoir » en français) et les bagages sont déjà livrés lorsque nous atteignons les tapis roulants. Nous achetons deux jetons pour le train express MTR (prix : 150 dollars par tête) qui nous emmène en une trentaine de minutes à la gare centrale. Le train, très moderne, est équipé du wifi (plus besoin de VPN !).

De la gare, on se rend à pied à l’hôtel, la Mudan House (196, Changji Street). Il nous faut une bonne demi-heure pour l’atteindre, ce qui n’est guère très agréable car il fait lourd en cette fin de journée. On est frappé par le nombre de deux roues et par l’intensité de la circulation. Il fait déjà nuit et les gens se pressent aux tables des restaurants et autres gargotes de cuisine de rue. A la Mudan House, où la nuit coûte une quarantaine d’euros, l’accueil est très sympathique. La chambre est joliment décorée avec en prime trois ouvrages de Simone de Beauvoir disposés dans la petite bibliothèque. La salle de bain est partagée.

Il est temps de dîner ! Sur les conseils du gérant de l’auberge, on arpente une rue située juste à côté dans laquelle les restaurants et étals de cuisine de rue sont légion. On tourne un peu histoire de faire l’inventaire des forces en présence avant de nous poser dans un petit restau dans lequel toutes les tables ou presque sont occupées. On nous apporte un menu et une feuille sur laquelle il faut cocher les plats choisis. Il nous faut donc identifier les idéogrammes, ce qui nous prend un peu de temps. Les gens de la table voisine nous font goûter les nouilles à la sauce sésame pour lesquelles j’opte tellement elles sont bonnes. Ils nous suggèrent de commander une soupe de dumplings, ce qui s’avère un excellent choix.

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On mange en plus du porc avec du riz et des boules de riz à la viande. Bilan : on s’est régalé pour la modique somme de cinq euros. On fait ensuite une petite promenade digestive dans le quartier. Le nombre de salles remplies de jeux, dont le but est d’attraper des figurines ou des peluches avec des pinces, est impressionnant !