A la recherche de l’agneau perdu

On dort très bien chez Ron ! La literie est confortable, la chambre spacieuse et la vue superbe. La journée commence pour le mieux avec un excellent petit-déjeuner anglais concocté par notre hôte avec de délicieux produits maison.

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Ron nous propose d’aller nourrir un agneau au biberon car le jeune animal a été rejeté par sa mère (triste histoire). Le défi, c’est d’abord de trouver la petite bête cachée quelque part dans les collines. On part en 4*4 avec Ron à la recherche dudit agneau. Pour la petite histoire, nous sommes assis dans le coffre ouvert face à la route avec le chien de troupeau entre nous. Ainsi installés, nous arpentons le chemin menant du terrain de Ron à la route. Malheureusement, pas de trace de l’agneau… Ne nous avouant pas vaincus, nous poursuivons les recherches à pied, sans plus de succès. C’est sur cet échec que nous quittons cette sympathique maison d’hôte pour nous rendre sur l’île d’Handa.

Pour atteindre Handa Island, il faut prendre le bateau ou plutôt une sorte de de canot (port du gilet de sauvetage obligatoire). La traversée dure dix minutes et coûte 12,50 livres. Se promener sur l’île est agréable, on peut y voir des colonies d’oiseaux sur les falaises mais n’étant pas une férue d’ornithologie, je ne peux pas dire que cette excursion m’ait passionnée.

Vers 15 heures, nous sommes de retour à l’embarcadère. On met le cap vers les villages de Nedd et Drumbeg puis Achmelvich, magnifique plage aux eaux turquoises.

Vers 19 heures, nous arrivons à Ullapool où nous avons réservé deux lits à l’auberge de jeunesse. Nous dînons dans un bar répondant au doux nom de The Arch Inn (10-11 West Shore Street) dans lequel nous rencontrons deux joyeux Anglais avec qui nous buvons des bières et jouons au billard.

La montée vers le Nord : entre chutes d’eau, ruines et bancs de sable

J’ai rarement aussi mal dormi dans une auberge de jeunesse : entre portes qui claquent, lits qui grincent et ronfleur intempestif  (qui, en plus d’être une tronçonneuse, s’est cru obligé d’allumer la lumière quand il a fait son entrée dans la chambre quatre plombes après tout le monde). La Highland Backpackers Inverness étant vraiment vieillotte et limite crade, on est heureux de la quitter et de mettre le cap sur le Nord des Highlands.

Notre premier arrêt est le site de Falls of Shin, chute d’eau célèbre pour ses saumons qui sautent pour remonter la rivière (mais on n’en a pas vus ; je suppose que le phénomène n’a pas la même ampleur selon les saisons).

On continue ensuite vers Tongue, paisible village de 560 âmes, qui abrite sur ses terres le Castle Varrich. Pour l’atteindre, il faut emprunter le sentier fléché qui part à côté de la Royal Bank of Scotland. Le château étant en restauration (en fait, il s’agit plutôt d’une tour en ruine), il est défendu de s’en approcher.

A quelques kilomètres de là, Skinnet Beach est un magnifique beau banc de sable, à marée haute comme à marée basse.

Le Craggan Hotel (à Melness) est un endroit parfait pour se restaurer. La carte ne propose pas beaucoup de plats, ce qui est, à mon sens, un gage de qualité et de fait maison. La soupe de poisson est délicieuse tout comme les parts principaux. En dessert, rien de mieux qu’un scone à la confiture. De surcroît, le service est sympathique.

L’aventure se poursuit à Durness, plus particulièrement à Smoo Cave, célèbre cavité naturelle creusée dans la roche calcaire et remplie d’eau. On peut d’ailleurs l’explorer à bord d’un canot (excursion à laquelle nous ne prenons pas part).

On rallie ensuite Balnakeil, hameau connu pour sa chapelle en ruine à laquelle est adossé un cimetière. La vue donne sur une belle plage. Les amateurs de golf iront, si l’envie leur en prend, taper la balle sur le parcours situé juste à côté (il s’agit apparemment du golf situé le plus au Nord de Grande-Bretagne dite « continentale »).

Après avoir fait quelques courses au Spar, on prend la route de Scourie, où nous avons réservé une chambre dans une maison d’hôte répondant au doux nom de Stonechats Croft. Ron, le propriétaire des lieux, est passionné de chasse et de moto. Son terrain est immense et offre une vue splendide sur des îlots.

Ron élève des poules et des moutons (à qui j’ai donné du pain sous sa supervision ; spéciale dédicace à la brebis qui donne la patte quand on lui dit : « Gimme the paw »). Dans un autre registre, je suis montée derrière lui sur son quad (et c’était la première fois que j’enfourchais un tel engin). Sa chienne est également des plus sympathiques, elle joue volontiers à la baballe. En guise de dîner, nous pique-niquons sur une table en bois qui offre une très belle vue sur le littoral. Une fois rentrés, nous discutons avec Ron et le couple d’Anglais qui occupent l’autre chambre. Il nous raconte des anecdotes sur les hivers dans les Highlands du Nord où les conditions climatiques peuvent être dantesques, conditions accentuées par l’isolement dont souffre la région entre novembre et mars (fermeture de certains commerces, peu de visiteurs).