Le jour où on comprend tout l’intérêt des sièges chauffants

Je ne peux que vous recommander très chaleureusement la Sel Guesthouse. En plus d’un dîner aussi délicieux que copieux, elle offre un petit-déjeuner (inclus dans le prix) inoubliable ! Il y a tellement de choix que je ne sais par où commencer… En plus, les propriétaires sont adorables.

Nous quittons à regret cette belle adresse pour prendre le chemin de Skálholt. Avant 1785 (séisme + éruption volcanique = la poisse), la ville était le centre de la vie culturelle et politique islandaise. On visite la cathédrale (entrée = 300 ISK) puis on se promène aux alentours. C’est mignon mais rien d’extraordinaire non plus.

Sur la route, nous  nous arrêtons au cratère de Kerið. Pour pouvoir l’approcher, il faut s’acquitter d’un droit de passage de 400 ISK par personne (on se demande pourquoi l’accès au cratère est payant alors que les sites composant le cercle d’or sont gratuits). Quoi qu’il en soit, le cratère est absolument magnifique. On ne se lasse pas de cette eau couleur bleu turquoise. Vu d’en haut, c’est vraiment saisissant. Je profite de l’occasion pour choisir quelques petites pierres volcaniques à ramener en guise de souvenir.

On reprend la voiture pour rallier Hveragerði, petite ville construite autour d’une aire géothermique. On commence par faire un tour au supermarché Bonus (le logo de cette chaîne de magasins, un cochon rose, me fait bien marrer) histoire de faire le plein de victuailles pour la journée et celles à venir. Le centre commercial, où a élu domicile notre cochon rose, abrite l’office du tourisme ainsi qu’une expo consacrée au tremblement de terre de 2008. Pour 200 ISK, on teste le simulateur de séisme, qui est en fait une sorte de cabine de chantier entièrement vide. Ca bouge pas mal, c’est assez surprenant (mais très court).

Nous nous rendons ensuite au parc géothermique. L’entrée coûte 200 ISK et, pour être honnête, il n’y a pas grand chose à voir. En effet, depuis ce fameux séisme de 2008, la zone d’activité s’est déplacée. Bref, il faut bien se pencher pour voir l’eau bouillonner. Une serre (chauffée grâce à la géothermie) accueille des pieds de tomates et un bananier.

On continue avec une petite randonnée censée mener à une source d’eau chaude où les gens viennent se baigner. Le truc, c’est qu’on se trompe de sentier… Celui que nous empruntons est bien agréable mais aucune source en vue. On marche une bonne demi-heure avant de rebrousser chemin sous une pluie battante.

On reprend la voiture et c’est là qu’on se rend compte que des véhicules sont garés un peu plus loin. Refusant de rester sur une défaite, on repart de plus belle, toujours sous la pluie, et on ne le regrette pas du tout. Malgré le vent, la couverture nuageuse et les trombes d’eau, le paysage est superbe. Des rivières et des mares d’eau bouillonnante jalonnent le parcours.

Après une bonne heure de marche, nous arrivons au but, à savoir la partie de la rivière qui fait le bonheur des baigneurs. N’ayant emporté ni serviettes ni maillots, nous ne trempons que nos doigts dans ces eaux chaudes. C’est, pour tout dire, fort dommage (j’imagine quand même avec un certain effroi ce que cela doit être de sortir d’une eau à plus de 30 degrés sous une pluie battante avec une température atmosphérique ne dépassant pas les 8 degrés, de se sécher et de devoir remettre ses vêtements trempés et boueux…). Nous revenons à la voiture dégoulinants et c’est là que nous comprenons tout l’intérêt des sièges chauffants !

On met le cap sur Eyrarbakki, un ancien port de pêche que nous traversons, soyons francs, en voiture, peu motivés pour remettre le nez dehors de sitôt. A Selfoss, on s’arrête au supermarché Krónan pour racheter quelques vivres  (car naturellement on a oublié quelques trucs ce matin).

On arrive à Hella où se trouve notre auberge du soir. Au vu des commentaires lus sur Booking, nous ne savons pas trop quoi attendre de l’hôtel Hella et nous sommes assez pessimistes. Alors, certes, l’extérieur fait vieillot et la déco n’est pas exceptionnelle mais l’accueil est tout à fait sympathique. La chambre est spacieuse et le lit confortable (mention spéciale pour le radiateur grâce auquel nous séchons nos vêtements). Si l’ensemble manque de charme, le prix, lui, est raisonnable (62 euros pour une chambre double).

Où l’on visite le cercle d’or

Au Héraðsskólinn Boutique Hostel, le petit-déjeuner est certes en supplément mais il est délicieux. Il y a même du saumon fumé et le nécessaire pour se faire des gaufres. Vers 9 heures, nous quittons l’hôtel pour nous lancer à l’assaut du cercle d’or.

On commence par le Þingvellir, la célèbre plaine du parlement. Une partie de ce parc national, le site de l’Hémicycle, est classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Ici, la dérive des continents bat son plein avec la plaque nord-américaine et sa collègue eurasienne qui s’écartent inexorablement. C’est drôle de se dire qu’on marche entre ces deux plaques !

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La vue sur le lac de Þingvallavatn est saisissante. Elle doit l’être encore plus quand le ciel est dégagé.

On suit le sentier qui longe le site et débouche sur une chute d’eau. C’est très joli mais cela se fait très rapidement. En fait, contrairement à ce que je pensais, il n’y a pas vraiment de sentiers pour des randos plus longues.

Après un peu plus de deux heures passées à Þingvellir, nous mettons le cap sur le champ géothermique de Geysir. Les touristes affluent pour admirer les éruptions du dénommé Strokkur. Tant mieux pour eux car il entre en action toutes les cinq-dix minutes en propulsant sa colonne d’eau à des hauteurs assez variables. C’est pour tout dire très rigolo. Les appareils photo et téléphone sont évidemment de sortie pour capter la sortie d’eau.

Le geyser que tout le monde vient contempler, c’est donc Strokkur car son copain Geysir (qui pouvait atteindre des hauteurs de 30 à 60 mètres) est plutôt calme depuis un demi siècle. En 2000, à la suite d’un tremblement de terre, il s’est remis au travail mais ses irruptions sont assez irrégulières.

On se promène sur l’aire géothermale, au programme : mares de boue bouillonnante et sources d’eau chaude.

Il pleut, il vente, du coup, on casse la croûte dans la voiture. Prochaine étape : les chutes d’eau de Gullfoss. Mieux vaut se munir d’un manteau équipé d’une capuche pour approcher ces impressionnantes cascades car le débit est du genre puissant !

Nous en avons terminé avec le cercle d’or à proprement parler. Je pense qu’une journée suffit amplement pour visiter les trois principaux sites. En mai, il y a déjà pas mal de touristes, je n’ose même pas imaginer ce que cela doit être en été…

Pour achever cette journée en beauté, nous filons au Gamla Laugin plus connu sous le nom de Secret Lagoon. Ce bassin naturel est une sorte de Blue Lagoon plus authentique et moins touristique (moins cher aussi, environ 20 euros l’entrée). L’eau est encore plus chaude qu’au Blue Lagoon, heureusement on peut aller se chercher gratuitement des verres d’eau au bar. Par endroit, l’eau est même brûlante ! Pour se rafraîchir, rien de tel que la petite promenade qui consiste à faire le tour du bassin en maillot de bain (je vous jure, on n’a pas froid) pour approcher les marres d’eau bouillonnante et les fumerolles.

Nous reprenons la route pour rallier notre gîte du soir, j’ai nommé la Sel Guesthouse. Cet endroit est absolument génial ! C’est en fait une ferme (on entend le coq et les canards) toute tranquille située au milieu de nulle part. Pour une chambre, nous payons dans les 80 euros. Le dîner est en supplément (5 000 ISK par tête). On le prend et on ne regrette pas du tout car il est succulent !