Toutes les bonnes choses ont une fin

Voici venu notre dernier jour au Brésil. Pour ne pas déroger à la tradition, nous prenons le petit-déjeuner à la boulangerie St. Chico où les employés nous considèrent presque comme des habitués. Après un dernier tour dans le quartier, nous bouclons nos sacs car même si notre avion est censé décoller à 18 heures 10, on nous a conseillé de partir en début d’après-midi pour l’aéroport car le trajet peut prendre plus ou moins de temps en fonction de la circulation. Adèle nous commande de Rio un Uber. Rodrigo nous attend, au volant de sa Picasso, devant la résidence. Il est absolument charmant et s’exprime plutôt bien dans la langue de Cervantes, du coup on discute gastronomie et sport (contrairement à l’immense majorité des Brésiliens, Rodrigo n’a cure du football et lui préfère le ju-jitsu qu’il pratique assidument). Il nous fait écouter de la musique brésilienne, notamment du reggae puis nous reprenons en chœur les standards de Bob Marley. Bref, un chauffeur six étoiles !

Arrivés à l’aéroport, on se dirige vers les boutiques, une fois les bagages enregistrés, car nous n’avons pas encore acheté le traditionnel magnet (il y avait pourtant pas mal de vendeurs à Rio mais Panda 2 a des goûts bien particuliers…). Nous trouvons la perle rare mais nous sommes quelque peu refroidis par son prix car nous apprenons à la caisse qu’il est de dix dollars américains ! Nous venons donc d’acquérir le magnet le plus cher de notre carrière de voyageurs…

On dépense nos derniers billets au Subway implanté dans le terminal.

Le vol est quasi plein, contrairement à l’aller. Il durera onze heures, soit une demi-heure de moins que dans le sens inverse. Peu de temps après le décollage, de nombreux éclairs parsèment le ciel. Le vol est riche en turbulences, cela fait longtemps que je n’ai pas senti un avion bouger autant. Comme à l’aller, la qualité des repas servis à bord est tout à fait correcte. En tout début d’après-midi, l’avion se pose à Zurich. Il ne nous reste plus qu’à prendre la correspondance pour Paris. Nous sommes un peu déçus à la fin de cet ultime vol avec Swiss car le personnel de bord ne nous a pas distribué le traditionnel chocolat ;).

A bientôt pour de nouvelles aventures !

 

Si tu vas à Rio (Copacabana, le Pain de Sucre) …

Ce matin, c’est réveil aux aurores ! En effet, l’avion pour Rio décolle à 08 heures 10. En 25 minutes, nous voilà à l’aéroport Congolas de São Paulo d’où partent essentiellement des vols intérieurs. C’est la compagnie brésilienne Gol qui nous transporte et qui nous offre pendant le vol une boisson et un petit gâteau à la banane. Fait marquant : alors qu’il amorçait sa ligne droite pour décoller, le Boeing 737 s’est subitement arrêté dans son élan, sans doute sur ordre de la tour de contrôle. Moins d’une heure plus tard, nous voici à « Fleuve de janvier ». Un Uber nous amène à l’appartement, loué sur Airbnb, situé dans le quartier de Copacabana. Il est tout petit mais super bien placé (genre à 200 mètres de la plage).

Le quartier de Copacabana, l’un des plus huppés de Rio, est des plus agréables. Juste devant la plage trône le Copacabana Palace, qui est, comme son nom l’indique, un hôtel de luxe.

On entre au Sofá Café (Avenida Nossa Senhora de Copacabana, 300), un café plutôt branché. Le tapioca est bon même s’il n’est apparemment pas aussi goûtu que dans le Nord du Brésil. Le gâteau au chocolat et les jus de fruits sont succulents.

Copacabana est avec Ipanema la plage la plus emblématique de Rio. Nous en foulons le sable chaud. Sur le sable, les marchands de maillots de bain et boissons fraîches abordent les touristes. Les vagues peuvent être relativement fortes, certains endroits sont même considérés comme dangereux.

Fait du jour : Pedro et Panda 2, attristés par le positionnement à l’envers d’un drapeau breton, ont demandé qu’il soit remis à l’endroit, vœu immédiatement exaucé ! On se pose sur la terrasse d’un restaurant, le Rondinella (Avenida Atlântica, 2302) pour picorer quelques morceaux de poisson pané en regardant le match amical opposant le Brésil à la Russie. Après une première mi-temps laborieuse, la Seleção reprend du poil de la bête. Score final : 3-0.

On marche jusqu’au Forte Duque de Caxias qui offre une très belle vue sur Copacabana. Il fait très chaud alors son se prend de l’eau de coco que l’on boit directement dans la noix à l’aide d’une paille.

Afin de profiter de la fin de l’après-midi sur le Pain de Sucre, on prend un Uber pour se rendre sur ce lieu emblématique de Rio. Pour y monter, il faut emprunter un télécabine et débourser pour cela 40 réals. Le panorama est absolument magnifique, surtout celui du deuxième palier (car il y deux télécabines, le second étant le Pain de Sucre à proprement parler).

Le ciel se couvre de nuages et il fait de plus en plus sombre lorsque nous amorçons la descente. On descend sur la plage rouge qui jouxte le Pain de Sucre. Elle est très petite comparativement à Copacabana, ce qui fait d’elle un endroit plus intimiste.

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On rentre à l’appartement et là c’est un peu la douche froide : une odeur de vomi y règne et des cafards parsèment les murs et le sol de la salle de bain. Pour compléter le tableau, l’immeuble semble être un hôtel de passe, les bruits de fond étant assez éloquents. Par ailleurs, on ne parvient pas à mettre la main sur les deux matelas d’appoint (on écrit au loueur qui ne nous répondra que quelques heures plus tard). On se tâte à changer d’appart car on ne se voit pas dormir à quatre dans le même lit… Après de longes minutes de réflexion, nous franchissons le pas et décidons de nous mettre en quête d’un nouveau logement. Nous en trouvons un plus grand sur Airbnb situé à quelques rues de là. C’est un coup de chance car cet appart n’est louable que pour cinq jours minimum et c’est justement la durée de notre séjour (Adèle et Pedro restent deux jours de plus que nous car notre ami a des rendez-vous à Rio). Notre nouveau pied-à-terre nous convient bien mieux !

Pour nous remettre de ces émotions, nous dînons au Cervantes (Avenida Prado Júnior, 335), suivant en cela les conseils du guide du Routard. La spécialité de la maison, ce sont les sandwichs à l’ananas ! Le restaurant en propose avec plein de garnitures différentes. Afin de profiter un maximum de la journée de demain, nous n’enchaînons pas les caïpi ce soir. Avant de rentrer, nous faisons cependant un petit détour par la plage qui est bien éclairée de nuit.

São Paulo : le centre-ville

Aujourd’hui, il nous faut rendre la voiture alors on se rend au centre commercial Eldorado pour la faire laver. Pendant ce temps, on va à Carrefour faire quelques emplettes. On achète notamment deux bouteilles de cachaça car, selon Pedro, celles que nous avons achetées hier sont de piètre qualité… On fait quelques parties de jeux d’arcade. Les garçons s’en sortent pas trop mal au jeu de basket si bien qu’on se retrouve avec un certain nombre de bons. Grâce aux points ainsi gagnés, on peut choisir entre plusieurs cadeaux parmi lesquels figure Vinicius, mascotte des Jeux Olympiques de Rio. Visiblement, cette peluche est un peu démodée car nous avons assez de points pour en ramener deux !

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C’est donc accompagnés de deux nouveaux amis que nous rentrons à l’appartement. Avec Adèle et Pedro, nous prenons ensuite un Uber direction le centre-ville de São Paulo.

Le mercado municipal est le plus grand marché couvert d’Amérique latine. On y trouve des légumes, des fruits et toutes sortes de denrées.

On peut également s’y restaurer, ce que nous faisons au Elidio Bar. Je choisis un sandwich poulet fromage qui manque, à mon sens, d’assaisonnement. Les sandwichs de ce genre sont souvent faits avec ce que les Brésiliens appellent du pain français (mais ça ne vaut pas une bonne vieille baguette tradition, excusez le chauvinisme !). Le marché municipal est l’endroit idéal pour se laisser tenter par les nombreux fruits produits au Brésil. Un charmant commerçant nous fait goûter plein de fruits de son étal. Ils sont délicieux, ce qui nous incite à lui acheter une mangue, du raison et un atemoia (d’après ce qu’on a lu, il s’agit d’un fruit hybride).

Rassasiés, nous arpentons les rues du centre-ville. C’est assez différent des quartiers que nous avons pu découvrir jusqu’à présent. En effet, la présence de toxicomanes et de marginaux est sensible. Les gens disent qu’à la nuit tombée, il faut éviter de s’y promener. On entre dans la cathédrale de Sé. De style néogothique, elle est relativement récente puisque sa construction a débuté en 1913.

La Farol Santander est considérée comme un de symboles de São Paulo. Anciennement connue sous le nom Edifício Arantes, cette tour de 161 mètres de hauteur a été inaugurée en 1947. L’immeuble était exploité par la banque Bauespa avant que celle-ci ne soit rachetée par l’espagnole Santander.

Le panorama sur la ville du haut de la célèbre tour fait partie des attractions de São Paulo. Malheureusement, tous les billets pour monter avant 17 heures sont déjà écoulés. Pas très motivés pour patienter plus d’une heure et un peu coincés par le fait qu’il nous faut théoriquement rendre la voiture avant 18 heures 30, nous décidons de prendre le large, tant pis pour la belle vue.

La voiture ramenée à bon port, nous marchons vers un magasin d’usine Adidas (Rua Teodoro Sampaio, 954). Je suggère cette escale aux amoureux du ballon rond car la boutique propose des maillots de clubs brésiliens à des prix très intéressants. Une réplique du maillot mythique de Sport Recife de la saison 1987 et une tunique de Palmeiras achetés, nous rentrons dîner à la maison. Bouteille de Bourgogne ramenée de France + fruits exotiques = un régal !

São Paulo : le jardin botanique

Après une escale à notre QG (à savoir la boulangerie St. Chico), nous prenons un Uber avec Adèle pour nous rendre au jardin botanique. Nous avons de la chance car celui-ci vient de rouvrir après sa fermeture au public à la suite de la découverte de cas de fièvre jaune chez des singes. La promenade est des plus agréables mais mieux vaut se munir d’un répulsif à moustiques car ces sympathiques insectes sont nombreux à planer dans les allées du jardin. Malheureusement, le « parcours en forêt » n’est pas accessible aujourd’hui car, en raison des fortes pluies de la veille, le sol est très glissant.

On déjeune dans un restaurant situé à l’intérieur du parc dans lequel on paye selon le poids de l’assiette qu’on constitue soi-même. Verdict : pas mauvais mais un peu gras.

Ramener de la cachaça du Brésil fait partie des incontournables. Nous ne dérogeons pas à cette règle en en achetant deux bouteilles au supermarché (le choix en la matière est large, difficile de savoir à quelle marque se fier).

On ne compte plus les restaurants japonais à São Paulo. Le Yashiro (Rua Fernão Dias, 525) est situé à deux pas de l’appartement d’Adèle et Pedro et c’est un chance car il est particulièrement bon (il est d’ailleurs considéré comme un des dix meilleurs restaurants japonais de la ville).

Le mercredi est, avec le dimanche, le jour du football au Brésil alors beaucoup de gens se posent devant les matchs qui sont diffusés juste après toute une série de telenovelas (dans l’ordre, celle pour les adolescents, celle à connotation historique, celle destinée aux 30-40 ans, avant celle de 21 heures, la plus prestigieuse). Ce soir, le match diffusé oppose Palmeiras au Grêmio Novorizontino. A notre retour du restaurant, la deuxième mi-temps est commencée depuis quatre minutes et Palmeiras mène déjà 4-0.

 

Où l’on découvre le métro pauliste

Après un petit sandwich avalé à la boulangerie St. Chico, nous mettons le cap, comme hier soir, sur le quartier japonais. Pour la première fois depuis le début du séjour, nous empruntons le métro. Celui de São Paulo est moderne et fonctionnel. Un billet coûte 4 réals. On s’arrête à Liberdade, épicentre du quartier japonais. On se promène dans les rues alentours (il y a notamment un tout petit jardin aux influences asiatiques) avant de rejoindre Vicente, un de mes anciens colocataires de l’époque où j’étais étudiante à Strasbourg. Il était alors en stage au CHU (il est maintenant médecin) et nous ne nous étions jamais revus depuis. Je parviens à le reconnaître parmi les nombreux passants et nous nous attablons ensemble dans un restaurant japonais qui répond au nom d’Aska (Rua Galvão Bueno, 466). Les ramen sont très bonnes, on les accompagne de gyoza et de bière du pays du soleil levant.

Avec Vicente dans le rôle du guide, on reprend ensuite le métro vers l’avenue Paulista. On y visite la Japan House, pavillon construit tout récemment qui abrite des expositions sur la culture nippone. L’entrée est gratuite mais, soyons objectifs, il n’y a pas beaucoup de choses à voir. On s’arrête au Rei do Mate pour boire un jus de fruits. Toujours avec Vicente, nous reprenons le métro pour nous rendre au Museu do Ipiranga. Le problème, c’est qu’il pleut des cordes et qu’il faut marcher une quinzaine de minutes depuis la station de métro pour rejoindre le musée (et je suis la seule munie d’un parapluie…). Solution de repli : on prend un Uber. Sous une pluie battante, on arrive au musée, un imposant palais de couleur jaune. Malheureusement, nous apprenons que celui-ci est fermé… Avec l’orage et les nombreux éclairs, nous ne nous risquons pas à arpenter les allées du parc… Nous reprenons un Uber qui nous amène à la station de métro Santos-Imigrantes. Nous quittons Vicente (qui prend bientôt sa garde) et rentrons à l’appartement d’Adèle et Pedro. Là, nous glandons un peu avant de nous diriger vers deux restaurants : le Gardênia (Praça dos Omaguás, 110) pour les filles et le NB Steack (Avenida Brg. Faria Lima, 140) pour les garçons. Le premier est un restaurant d’inspiration sud-européenne tandis que le second est un barbecue brésilien (végétariens, passez votre chemin !). Les convives sortent ravis de leurs restaurants respectifs. Après ça, on entre dans un bar le 4 Eat Burger, situé dans la rue Guaicuí pour boire des caïpirinhas. Chance : l’établissement diffuse le match du championnat de l’Etat de São Paulo oppossant São Paulo FC  à São Caetano. Les Paulistes (qui ont changé d’entraîneur la semaine passée) s’en sortent 2-0 mais ils ont eu chaud aux fesses (ils s’étaient inclinés 1-0 lors du match aller). Heureusement car le gardien de la résidence paraissait, tout comme le serveur du bar, très préoccupé par l’issue de la rencontre !


Retour à São Paulo

Toutes les bonnes choses ayant une fin, nous reprenons la route, peu avant neuf heures, direction São Paulo. On fait une petite pause dans le même Mac Do qu’à l’aller pour boire un café. Vers 12 heures 30, nous sommes de retour dans cette ville immense où nous déjeunons chez Meats (Rua dos Pinheiros, 320), sympathique restaurant de burgers. Les frites, surtout celles de patate douce, sont excellentes quoique un peu trop salées à mon goût.

Nous achetons quelques victuailles dans un supermarché. Par rapport à l’Europe, on trouve bien plus de fruits exotiques (notamment plusieurs variétés de mangue, ce qui est rare sous nos latitudes). Le rayon sucreries est particulièrement bien garni. Je n’avais encore jamais vu de pots de Nutella de seulement 140 grammes (cette pâte à tartiner est un produit de luxe au Brésil, c’est peut-être la raison pour laquelle elle est vendue sous un tel format). Le rayon « typique brésilien » propose des haricots rouges, des énormes paquets de riz, différents types de farine dont celle de manioc. Parmi les originalités, les cartons contenant de quoi nourrir une famille pendant un mois figurent en bonne place. Apparemment, les Brésiliens en font souvent don à des associations caritatives.

On retourne au centre commercial Eldorado acheter des Havaianas pour nos proches ainsi que des cosmétiques chez Natura (sorte de Yves Rocher brésilien).

Le quartier japonais de São Paulo est l’endroit idéal pour manger des ramen. Nous prenons place au Lamen Kazu (Rua Thomaz Gonzaga, 51), où les bols de ramen sont très appétissants mais, ici comme à Paris, je ne retrouve pas tout à fait les mêmes saveurs qu’au Japon.

São Paulo bohème puis départ pour la plage

Comme hier, la journée commence par un détour par la boulangerie St. Chico avant de prendre la direction de Beco de Batman, quartier d’artistes célèbre pour ses boutiques d’artisanat. J’y achète des boucles d’oreille en tissu. On y trouve également des magasins de maroquinerie et de vêtements.

Vingt minutes de marche plus tard, nous voilà dans le quartier de Pinheiros. Les murs recouverts de peintures aux mille couleurs détonnent. Il paraît qu’ils revêtent régulièrement de nouveaux ornements.

Une chose est sûre, cette partie du quartier de Pinheiros semble bien plus calme que le reste de la ville. Comme hier, il fait chaud alors on s’arrête dans un petit bar acheter des bouteilles d’eau et un Guaraná, le plus populaire des sodas brésiliens (assez amère mais je ne suis sans doute pas la plus apte à juger, ne buvant jamais de sodas).

On repasse par le centre commercial Eldorado pour faire quelques emplettes avant le départ pour la plage. On achète notamment un ballon de beach-volley et des tongs Havaianas chez Carrefour (où elles sont moins chères que dans les boutiques de la marque ; cependant les grandes surfaces ne vendent pas tous les modèles). On mange un morceau au dernier étage du centre commercial avant de rentrer à l’appartement mettre un peu d’ordre dans nos affaires.

Quatre heures et demi de route sont nécessaires pour rejoindre Toque Toque Grande, notre lieu de villégiature. Les bouchons à la sortie de São Paulo sont à la hauteur de leur réputation… Les paysages des deux côtés de l’autoroute sont des plus variés : forêt atlantique et complexes pétrochimiques avec pas mal de pluie et de brume en invitées surprise. On passe également devant des favelas qui nous rappellent que le Brésil est un pays marqué par les inégalités sociales. En effet, dans les grandes villes, quartiers riches et quartiers pauvres se suivent mais ne se ressemblent pas, les uns avec leurs belles résidences tout confort avec gardiens, les autres caractérisés par un type d’habitat nettement plus précaire. Si les politiques sociales menées ces quinze dernières années ont permis à des millions de Brésiliens de sortir de la grande pauvreté, la récession que traverse le pays depuis plus de trois ans touche en premier lieu les couches les moins favorisées de la société.

Les conducteurs brésiliens sont pour le moins indisciplinés. Théoriquement, la vitesse est limitée à 110 kilomètres heure sur les autoroutes mais force est de constater que cette règle est assez peu respectée. Entre les dépassements dangereux et les gens qui vous traitent de fils de pute en vous doublant sur la bande d’arrêt d’urgence alors que votre seul tort est de respecter la limitation de vitesse, mieux vaut avoir les nerfs solides ! On s’arrête dans un restaurant gastronomique américain (il paraît que ça s’appelle Mac Do et que cette chaîne a particulièrement bien réussi son implantation au Brésil) pour dîner car il n’y a pas grand chose d’autre sur la route.

Arrivés à destination, nous découvrons le gîte loué via Airbnb moyennant 1300 réals pour un séjour de trois nuits. Il est plutôt grand et bien équipé. Nous voilà donc bien installés, le seul bémol, c’est que nous n’avons plus d’eau en bouteille, or il est déconseillé de boire l’eau du robinet non filtrée au Brésil. Seule solution, faire bouillir l’eau et c’est ce à quoi nous nous employons car il fait très chaud dans l’appart.

São Paulo : du musée du football au parc d’Ibirapuera en passant par l’avenue Paulista

Nous sommes réveillés d’assez bonne heure par les rayons du soleil car, oui, il fait très beau en mars au Brésil même si l’été touche à sa fin. La journée commence par la découverte d’une boulangerie française, qui répond au doux nom de St. Chico (461, Rua Fernão Dias), et qui se situe tout près de la résidence de nos amis. L’établissement vient de se monter, il propose des pains, viennoiseries et petits sandwichs à la mode française. Le personnel est super sympa, alors si vous êtes de passage dans le quartier, n’hésitez pas à vous y arrêter !

Même si São Paulo n’est pas considérée comme la ville la plus touristique du Brésil, il y a malgré tout pas mal de choses à y faire et, en ce premier jour, on se décide pour le musée du football. Nous nous y rendons en voiture avec Pedro car ce haut lieu n’est apparemment pas très bien desservi par les transports en commun. Le musée, qui se situe dans le Estádio Municipal Paulo Machado de Carvalho, rend hommage à la légende nationale Pelé et au football brésilien dans son ensemble.

Les visiteurs pourront écouter des commentaires radiophoniques de buts mythiques dans les conditions du direct et deviendront incollables sur les statistiques du football brésilien (on apprend notamment que le championnat carioca de 1909 a vu Botafogo écraser Mangueira 24 buts à 0…). On peut aussi faire des parties de baby-foot, tester ses connaissances sur le football ou encore s’entraîner aux tirs au but.

Pedro nous dépose ensuite avec Adèle sur l’avenue Paulista, longue artère considérée comme les Champs-Elysées de la capitale économique du Brésil. La librairie Cultura est immense et très joliment agencée. On y trouve toutes sortes de produits culturels, notamment des livres étrangers en version originale. Les restaurants en libre service où on paye au poids de l’assiette ont pignon sur rue au Brésil. Attirés par une bonne odeur, on entre dans un de ces établissements situé dans une rue attenante à la Paulista. On s’en tire pour moins de dix euros par personne pour une qualité tout à fait correcte.

En guise de promenade digestive, nous marchons le long de l’avenue Paulista.

Comme toutes les grandes avenues du monde, elle est parsemée de boutiques qui sont souvent des succursales de grandes chaînes internationales. Le parc du Trianon est accessible depuis l’avenue Paulista. Son calme contraste avec l’agitation régnant sur l’avenue. Sa végétation est luxuriante en comparaison avec celle des parcs urbains en Europe.

Le MASP, le musée d’art de São Paulo, est le plus célèbre de la ville. Y sont exposées des œuvres de Boticelli, Rembrandt ou encore Monet, sans oublier des peintures d’artistes brésiliens et latino-américains. L’exposition temporaire, consacrée à Maria Auxiliadora, vaut le détour.

De retour de son rendez-vous professionnel, Pedro vient nous chercher. Il n’a pas eu le temps de manger, du coup, on s’arrête au centre commercial Eldorado où il se prend quelques sushis ainsi qu’une glace Ovomaltine (on trouve ça au Mac Do et apparemment ce type de produit n’existe qu’au Brésil).

On reprend la voiture pour se rendre au parc d’Ibirapuera, endroit des plus agréables que cela soit pour se promener ou pour faire du sport.

Après presque deux heures de déambulation dans les allées du parc, nous rentrons à l’appartement. Le trajet prend beaucoup de temps tellement les bouchons s’enchaînent et se ressemblent. On dîne à la Pizzeria 1900 (Rua Barão de Capanema, 348), où l’on sert, comme son nom l’indique, des pizzas. Cela faisait longtemps que je n’en avais pas mangé une si bonne !

Niveau météo, nous avons été gâtés aujourd’hui car il a fait un temps absolument magnifique avec des températures supérieures à trente degrés.

 

L’aventure commence … à Zurich

Pour la première fois de ma vie, je m’apprête à voyager avec Swiss mais force est de constater que mon histoire avec cette compagnie ne débute pas de la meilleure des manières. En effet, la veille du départ, nous recevons un courriel de Swiss nous informant de notre enregistrement automatique sur les vols. Le problème, c’est que le vol Zurich / São Paulo n’est plus le même que celui choisi lors de la réservation… Nous étions censés partir le mardi soir et voilà, sans plus d’explication, le vol reporté au mercredi matin. J’ai essayé de joindre la compagnie pour obtenir plus d’informations mais dix minutes passées à attendre sur le standard ont eu raison de ma patience (inutile de préciser que l’appel est surtaxé). Bref, niveau service client, on aura connu mieux !

A Roissy, on nous annonce que Swiss prendra en charge la nuit d’hôtel. Le vol pour Zurich décolle avec quelques minutes de retard. L’avion un Bombardier C 100/300 (première fois que je monte dans un appareil de l’avionneur canadien) est très récent. On nous sert un petit sandwich au fromage ou au salami ainsi qu’une boisson et, pour finir en beauté, un petit chocolat suisse. Arrivés à Zurich, on récupère les sacs, conformément à ce qu’on nous avait dit à Paris, avant de se diriger vers le comptoir Swiss. Les employés semblent étonnés de nous voir et ne comprennent visiblement pas pourquoi nous n’avons pas été informés plus tôt de l’annulation du vol… Notre situation s’arrange, on nous remet un bon pour une chambre d’hôtel. Le « bus des hôtels » nous dépose devant l’Allegra. Pour le dîner, nous avons droit à 20 francs suisses par tête au restaurant de l’hôtel, autant dire pas grand chose car le plat le moins cher au menu est déjà à ce prix. Nous payons la différence en euros, l’hôtel acceptant cette devise. Au niveau gustatif, les pâtes au pesto et le burger n’ont rien d’exceptionnel. La chambre est impersonnelle, comme souvent dans ce genre d’établissement, mais spacieuse. On regarde la fin du match de Ligue des Champions opposant Manchester United au FC Séville. Trop courte pour visiter Zurich, cette petite escale m’aura cependant permis de parler la langue de Goethe et de me rappeler que les Suisses germanophones ont un accent bien à eux !

Nous nous levons un peu après sept heures après une bonne nuit de sommeil. Le petit-déjeuner est minimaliste (boisson, croissant, pomme) et donc vite avalé. Le même type de minibus qu’hier nous dépose à l’aéroport. La sécurité et la douane passés, nous nous postons devant la porte d’embarquement où nous attend un triple 7. De ma « carrière aéronautique », je n’avais encore jamais voyagé dans un avion si vide ! Visiblement, certains passagers se plaignent du manque d’information sur ce vol. Il s’agit apparemment d’un vol spécial, dans le sens où les Zurich / São Paulo partent d’ordinaire le soir et non le matin.

Comme à chaque voyage, l’heure est venue de la désormais traditionnelle « critique aérienne ». Les plus grands d’entre vous seront plutôt à leur aise en classe économique chez Swiss car la place réservée aux jambes est, à mon sens, très correcte. Les repas sont satisfaisants (j’ai opté pour des pâtes au fromage et aux pommes ; recette helvétique ? accompagnées d’une petite salade, d’un morceau de fromage suisse et d’un gâteau de type germanique). Les hôtesses proposent régulièrement des boissons (on nous a également servi une crème glacée). Cerise sur le gâteau, à côté des toilettes, on trouve des en-cas en libre service (aussi bien des boissons que des pommes, barres chocolatées et même petits sandwichs). L’offre de divertissement n’est pas aussi foisonnante que celle des compagnies du Golfe (par exemple, on ne peut pas écouter d’albums mais seulement des sélections de titres) mais le mieux, sur ce vol, c’est que l’avion est quasi désert, ce qui permet :

  • de ne pas attendre son tour pour aller aux toilettes ;
  • de profiter de toilettes propres en toutes circonstances ;
  • de se lever sans déranger personne ;
  • de s’étaler sur une banquette de trois ou quatre sièges.

Ce qui reste cependant compliqué, c’est de s’occuper pendant un vol de 11 heures 30 (ce qui constitue mon plus long à ce jour !). Pour ma part, si regarder un film me va bien (en l’occurrence, Anna Karénine), j’ai du mal à en enchaîner plusieurs. Vu qu’il n’y a pas grand monde pour taper la discut’, j’écris et je lis la Bible du voyageur francophone, à savoir le guide du Routard, entre deux parties de Tetris, qui reste mon passe-temps favori dans un avion. L’objectif est de ne pas trop dormir pour se caler au plus vite sur le fuseau horaire d’arrivée (car l’avion arrive à São Paulo en fin de journée).

11 heures 27 plus tard, nous foulons le sol brésilien. Les formalités liées à l’immigration sont des plus rapides (avant ça, au sortir de l’avion, on nous pose quelques questions sur notre séjour en vérifiant nos passeports ; le gars qui m’interroge le fait en français, il est Ivoirien !). Le tampon brésilien n’est pas des plus jolis mais qu’importe ! Nous récupérons nos sacs et nous nous dirigeons vers la sortie où nous attendent nos chers amis, Adèle et Pedro, coupe franco-brésilien. Avec Pedro, on s’est connu à Strasbourg il y a de cela (déjà) huit ans. Après sept années passées en France, il est retourné au Brésil accompagné de sa femme française et c’est sur leur invitation que nous avons entrepris ce long voyage.

Nous quittons l’aéroport en voiture, celle que nos amis ont louée pour une dizaine de jours. Le trajet dure une bonne heure et le moins que l’on puisse dire c’est que la circulation est dense. Les deux-roues déboulent de partout et les automobilistes forcent souvent le passage aux intersections. On arrive chez nos amis qui habitent le quartier de  Pinheiros. On se pose un peu avant de sortir dîner dans un restaurant péruvien, le Riconcito Peruano (832, Rua dos Pinheiros). Les portions sont particulièrement généreuses. N’hésitez pas à commander du ceviche, il est excellent. En France, on n’est pas très familier avec la cuisine péruvienne et c’est dommage car elle a plein de bonnes choses à offrir. Revenus du restau, on allume la télé et on tombe sur le match de la coupe Libertadores entre les Corinthians (club de São Paulo) et le Deportivo Lara (je viens d’apprendre qu’il s’agit d’une équipe vénézuélienne). La fatigue commençant à produire ses effets, on ne tarde pas trop à se coucher. J’allais oublier : en ce premier jour brésilien, on aura essuyé un bel orage avec une succession d’éclairs assez impressionnante, le tout sous une pluie battante.

Les péripéties dues à l’annulation du vol Zurich / São Paulo nous auront permis de récolter 600 euros chacun, somme supérieure à celle déboursée pour acheter les billets d’avion (530 euros). Autant dire que ce voyage ne nous aura pas coûté trop cher !