Taipei : mise au vert, gastronomie et gratte-ciel

Nouvelle nuit pénible à la Bouti Capsule Inn en raison d’une tronçonneuse très bruyante localisée dans le lit en face du mien. Heureusement que j’avais des bouchons d’oreilles à porté de main ! Le petit-déjeuner est un peu meilleur qu’hier. Aujourd’hui, on décide d’aller faire un tour dans les environs de Taipei pour prendre un peu de recul sur le bruit et l’agitation. Pour cela, on emprunte le métro jusqu’à Neihu pour entreprendre une petite randonnée repérée sur internet. En fait, de nombreux sentiers de randonnée attendent les marcheurs au Nord de Taipei. Contre toute attente par rapport à la faible pratique de la marche à pied constatée jusqu’ici, ces chemins sont particulièrement fréquentés en ce samedi. Le sentier, qui comprend, comme souvent à Taïwan, de nombreuses marches, nous fait passer par une cascade dans laquelle les jeunes enfants trempent leurs pieds, de jolies portions forestières et par des champs de fraises. On voit Taipei au loin, notamment la tour 101.

C’est au niveau des champs de fraises que nous nous arrêtons au Fufu Coffee pour boire un frappé aux fraises (120 dollars, ce qui n’est pas donné pour Taïwan). Deux temples se dressent sur notre chemin. Ils offrent un beau panorama sur Taipei et ses vertes collines. Le « Taipei Grand Trail » est un sentier de 92 kilomètres essentiellement sur les hauteurs de la ville. S’il semble difficile de le parcourir en entier lors d’un court séjour, ceux qui aiment marcher pourront se lancer sur quelques portions. Notre rando de quelques heures emprunte ainsi quelques kilomètres de cette espèce de GR à la mode taïwanaise.

La descente s’effectue par un escalier de 1250 marches qui est sans doute plus agréable dans ce sens qu’en montée. On déboule sur Neihu, notre point de départ, où nous mangeons sur le coup de 14 heures 30, une délicieuse soupe de vermicelles dans un petit restaurant pour la modeste somme de 120 dollars, ce qui en fait un de nos repas les moins chers. Les gens du restau sont adorables. Il n’y a pas de carte en anglais alors on leur montre ce qu’on souhaite dans nos soupes. Neihu n’est pas un quartier très touristique, on est loin de l’hyper centre de la capitale taïwanaise.

On passe à l’auberge changer de chaussures pour prendre la direction d’un des nombreux marchés de nuit de Taipei (le mot nuit est assez relatif car l’animation commence à partir de 17 heures mais c’est vrai qu’en novembre il fait quasiment nuit à cette heure), celui de la rue Raohe. Ici, la spécialité semble être un petit pain garni de viande cuit au feu de bois à 55 dollars pièce. Il y a évidemment bien d’autres mets, je pense à l’odorant tofu fermenté (dont les vapeurs m’insupportent plus que tout !), aux dumplings, aux jus de fruits, aux glaces. Ce qui est sympa à Taipei, c’est que les marchés de nuit sont piétons, contrairement à Tainan où il faut se frayer un chemin parmi les scooters, ce qui n’est pas une mince affaire.

On embarque ensuite pour une nouvelle aventure culinaire, à savoir le marché au poisson. Si vous connaissez celui de Tokyo, vous serez forcément un peu déçus car son homologue de Taipei est d’une taille beaucoup plus modeste. Plusieurs restaurants y sont installés mais nombreux sont les clients qui préfèrent les « bentos » présentés dans les rayons. C’est d’ailleurs pour cette formule que nous optons. Nous dégustons sushis et sashimis sur une des tables dressées à l’extérieur. Certes, ils sont bons mais ce ne sont pas non plus les meilleurs de notre vie.

On reprend ensuite le métro pour aller visiter la tour Taipei 101, imposant gratte-ciel classé à la dixième place du palmarès des plus hauts bâtiments du monde avec ses 509,2 mètres. Achevée en 2004, cette tour de 101 étages (d’où son nom) est le symbole du Taïwan moderne. Les premiers étages sont occupés par un centre commercial où s’entassent les boutiques de marques de luxe occidentales. Pour monter en haut de la tour, il faut débourser l’équivalent de 20 euros. L’ascenseur menant au pont d’observation est présenté comme un des plus rapides au monde. Si la vue sur Taipei est impressionnante (encore plus de nuit et quand le ciel est dégagé), la boule de stabilisation de l’édifice, qui pèse le poids de treize éléphants, l’est tout autant.

Taipei : du musée national du palais au mémorial de Tchang Kaï-chek

Le lit de la Mudan House est tout à fait propice au sommeil cependant on se réveille tous les deux sur le coup de quatre heures du matin sans doute parce qu’on a déjà bien dormi dans l’avion entre Pékin et Taipei. Pour le petit-déjeuner, il faut descendre au rez-de-chaussée. Le menu change tous les jours ! Aujourd’hui, ce sont de petits sandwichs servis avec des frites (je crois bien que c’est la première fois que je mange des frites au petit-déjeuner), le tout accompagné de fruits. Les Autrichiens, en compagnie de qui nous petit-déjeunons, nous apprennent que certains trains sont pleins, ce qui nous pousse à réserver dans la foulée les billets pour les gorges de Taroko.

Pour cette première journée à Taipei, on veut aller visiter le célèbre musée national du palais. Suivant les conseils de la dame qui prépare le petit-déjeuner à la Mudan House, on prend le bus 304 qui y mène et qui passe tout près de la maison d’hôte. Le trajet coûte 30 dollars par personne. Le musée (350 dollars l’entrée) est l’un des plus renommé de Taïwan.

Les visiteurs se pressent devant l’impressionnante collection de porcelaine et de calligraphies. La climatisation étant réglée à une température polaire, il convient de prendre avec soi une petite laine. Les jardins du musée sont ouverts au public mais malheureusement fermés le lundi.

On reprend le bus 304. Problème : on n’a pas l’appoint. Le chauffeur, qui n’a pas de monnaie, nous laisse monter moyennant quelques pièces. On s’arrête dans le quartier de Shilin où l’on déguste dans un restaurant végétarien de délicieuses nouilles au lait de coco (240 dollars en tout). On se promène dans le rues alentours avant de prendre le métro jusqu’à la station NTU Hospital. On y découvre le parc de la paix qui n’a rien de très extraordinaire.

On continue vers le mémorial de Tchang Kaï-chek, monument inauguré en 1980 en hommage au premier Président de la République de Chine. Le bâtiment est remarquable par sa taille. Un Tchang Kaï-chek statufié scrute les visiteurs.

Toutes les heures, la garde est relevée. Nous avons justement la chance d’assister à une relève particulièrement bien chorégraphiée. C’est un peu long mais très surprenant de voir ces soldats tout de blanc vêtus effectuer des moulinettes avec leurs fusils.

Désireux de retirer nos billets de train pour demain, on marche en direction de la gare. La dame du bureau d’informations nous est d’une grande aide car elle nous accompagne jusqu’au guichet. Mission réussie !

Un peu fatigués de l’agitation perpétuelle des rues, on rentre se poser à la Mudan House non sans un détour par un centre commercial et par un marché de nuit, celui de la rue Ningxia. On y sent toutes sortes d’odeurs, certaines cependant plus agréables que d’autres.

A l’heure du dîner, nous avons une soudaine envie de dumplings. L’ami Google nous indique la chaîne de restaurants Din Tai Fung qui exploite plusieurs établissements à Taipei (c’est une chaîne assez grosse, elle est présente dans de nombreux pays d’Asie). Le restaurant, dans lequel nous mangeons, se trouve dans un centre commercial huppé, véritable temple de la consommation. C’est à ce jour notre repas le plus cher avec une addition s’élevant à 737 dollars, soit un peu plus de vingt euros. Les ravioles sont certes bonnes mais on a trouvé que ceux au porc et au poulet étaient un peu fades. Quoi qu’il en soit, la chaîne doit avoir bonne presse car les gens s’y pressent et il faut compter une bonne vingtaine de minutes d’attente pour s’assoir à une table. Pour accompagner les dumplings, on se commande une bière taïwanaise.

Bilan de la journée : 20 kilomètres de marche à travers la capitale taïwanaise (à laquelle nous ferons demain matin nos adieux temporaires).