La Sierra de Guadarrama

Pour prendre l’air et randonner aux environs de Madrid, rien de telle que la Sierra de Guadarrama et ses montagnes. Depuis la capitale, on peut s’y rendre en train (Cercanías) ou en bus. Terminus de la ligne 8, la ville de Cercedilla nous a semblé le camp de base idéal pour deux jours de rando.

Le Camino Schmid est un des sentiers les plus empruntés du parc national. Entre ses forêts de pins et ses ruisseaux, il est très agréable et ombragé. Nous nous sommes servis d’un tracé disponible sur l’application Wikiloc pour nous orienter sur cette rando entre Puerto de Navacerrada et Cercedilla. Pour nous rendre au point de départ, nous avons emprunté le bus SE depuis Cercedilla (compter trente minutes de trajet). On aura marché 16 kilomètres au total au cours de cette randonnée plutôt simple sur terrain descendant.

Le Peñalara est le point culminant de la Sierra de Guadarrama. Du haut de ses 2 428 mètres, il surplombe les provinces de Madrid et Ségovie. Pour procéder à son ascension, nous partons de Puerto de Cotos (lieu-dit également desservi par le bus SE). Le départ se fait depuis le centre de visiteurs. Nous avions certes trouvé une trace GPX sur Wikiloc mais la suivre ne fut pas des plus évidents. Après quelques passages sur des pierriers, nous sommes revenus sur le droit chemin qui nous a menés vers de magnifiques lacs glaciaires. On aperçoit un bouquetin ibérique très à l’aise sur ces terrains pentus. Les choses sérieuses commencent avec le Hermana Menor et le Hermana Mayor. Le plus dur reste néanmoins à venir avec les falaises rocheuses du Risco de los Claveles. Pour celles et ceux sujets au vertige, le passage par la crête ne laissera sans doute pas un inoubliable souvenir. Heureusement, les efforts sont récompensés par une splendide vue au sommet du Peñalara. La descente est bien plus aisée et c’est donc tranquillement que nous regagnons notre point de départ. Bilan : 13,35 kilomètres pour 678 mères de dénivelé.

A Cerdecilla, nous avons logé à l’Hostal Longinos El Aribel. 64 euros les deux nuits, c’est très bon marché. Le prix s’explique par la salle de bain sur le palier et la chambre extrêmement petite (qui sent, de surcroît, une forte odeur de renfermé). Ces désagréments sont contrebalancés par un accueil chaleureux (il semble que les chambres des deux premiers étages aient été rénovées).

Restaurants :

  • la cafétéria adjacente à l’hôtel Longinos : sert le petit-déjeuner et le déjeuner, les mets ne sont pas des plus raffinés mais la quantité est au rendez-vous.
  • Yeyu : sympathique restaurant de Cercedilla qui propose de bons petits plats, dont de la bonite servie avec une délicieuse sauce vinaigrée.
  • La Maya (toujours à Cercedilla): bar-restaurant à l’ancienne, on a l’impression que tout est resté figé depuis quarante ans. Au niveau des plats, la quantité l’emporte sur la qualité. L’intérêt principal du lieu était la diffusion du Clásico (à savoir, le match entre le Real de Madrid et le FC Barcelone) dans une ambiance de vieux habitués dont le cœur penchait clairement en faveur du Real.

Madrid

Que faire en quelques jours à Madrid ? Plein de choses et c’est bon signe car au moins on ne s’y ennuie pas !

Commençons par du classique de chez classique avec le musée madrilène de peinture par excellence, j’ai nommé le Prado et sa fabuleuse collection d’œuvres des plus grands maitres, parmi lesquels Goya, Velázquez et Rubens. Il faut avoir du temps devant soi pour arpenter les nombreuses salles mais le jeu en vaut largement la chandelle.

Le musée de la Reina Sofía est le pendant du Prado pour l’art moderne. Il accueille le célèbre Guernica de Picasso ainsi que de nombreuses autres toiles du plus fameux des peintres du XXe siècle. On y admire également du Salvador Dali, du Joan Miró et, de manière plus anecdotique, des affiches de propagande communiste.

Pour réviser l’histoire espagnole, la Galería de las Colecciones Reales est sans doute le lieux idéal. Dans un magnifique bâtiment sont exposées peintures, objets, grimoires retraçant l’épopée des rois catholiques. La conquête des Amériques est évoquée notamment au travers de représentations cartographiques d’époque.

Pour se remettre d’une orgie de peinture, rien de mieux que le Parque del Buen Retiro, authentique oasis de verdure où trônent un grand bassin, de belles fontaines et le majestueux Palacio de Cristal. Très boisé, le parc constitue un havre d’ombre les jours de forte chaleur.

Dans le registre arboricole, le jardin royal botanique vaut également le détour en particulier pour ses belles serres, dont l’une abrite une piquante collection de cactus.

Parce qu’il est question de fleurs, il serait dommage de ne pas dire un mot du Parque del Oeste certes un peu excentré mais dont la magnifique roseraie nous gratifie de délicieuses odeurs. Y fleurissent, en effet, les roses récompensées lors du concours international annuel.

Le Palacio de Liria est un superbe palais du XVIIIe siècle, en partie détruit pas un incendie en 1936. Les visiteurs y admirent une remarquable collection privée d’une richesse incroyable (Goya, Rubens et Velázquez). Une partie de l’exposition est dédiée à l’impératrice Eugénie (d’où le buste de Napoléon III à l’entrée) qui est décédée en 1920 dans ses murs. La bibliothèque, riche de 8 000 ouvrages, est impressionnante. Y sont exposées des lettres de Christophe Colomb, Jean-Jacques Rousseau, Prosper Mérimée et Alexandre Dumas fils.

La cathédrale Santa María la Real de la Almudena fut construite entre 1883 et 1993. Elle est donc très récente. Soyons honnêtes, ce n’était pas notre premier choix de visite mais le Palacio Real étant fermé au public pour la journée, il a fallu trouver un substitut. Le musée de la cathédrale rassemble de nombreux habits et objets liturgiques. L’exposition nous rappelle les sacrements selon le catéchisme catholique (est-ce cependant bien nécessaire ?). Mis à part les splendides vitraux et plafonds peints de la cathédrale, l’intérêt de cette visite réside essentiellement dans la vue que la terrasse de la coupole offre sur Madrid.

Hôtels :

  • Safestay Madrid Central : auberge de jeunesse qui propose aussi des chambres privatives. Si la nôtre est spacieuse, elle est cependant très mal placée. Elle donne, en effet, sur la sortie du bar située sur le toit-terrasse. C’est donc très bruyant surtout quand il faut évacuer des fêtards bien rincés (mention spéciale à énergumène qui s’est époumoné à chanter les louanges de Cristiano Ronaldo sur l’air de « Seven Nation Army »…). Cerise sur le gâteau, les toilettes du couloir sont également utilisées par les clients du bar. Bref, pour 134 euros la nuit, je vous suggère de passer votre tour.
  • Zenit Abeda : situé dans le quartier résidentiel de Lista, cet établissement est un lieu de villégiature idéal pour un séjour à but professionnel. Les chambres sont grandes et bien équipées. Le petit-déjeuner n’es pas inclus, ce qui semble être courant en Espagne même dans les hôtels d’une catégorie plus élevée comme celui-ci.
  • Artistic BB : minuscule hôtel installé dans ce qui devait être un spacieux appartement. La décoration est d’un style nomade qui évoque l’exotisme et le voyage. Le petit-déjeuner n’est pas compris dans le prix (230 euros pour deux nuits) mais il est possible de se procurer des tickets moyennant finance pour le prendre dans des cafés situés tout près.

Restaurants :

  • Las Bravas : établissement spécialisé dans ces célèbres pommes de terre qui ont obtenu leurs galons de grande spécialité de la gastronomie espagnole. Si la sauce à l’aïoli est très bonne, la « classique » est étonnamment (trop ?) épicée. Ce sont loin d’être les meilleures patatas bravas que j’ai pu manger.
  • Cervecería Cervantes : bar resté dans son jus qui semble toujours plein. On y sert des tapas sous forme de tartines et des plats plus consistants.
  • Casa de Comidas D Diego : restaurant qui sert aussi le petit-déjeuner. Les croissants sont très réussis.
  • Casa Lucas : bon petit restaurant dans le quartier de la Latina. Le fois gras mi-cuit caramélisé et les cannellonis sont délicieux.
  • Brown Bear Bakery : boulangerie qui concocte de bons muffins aux myrtilles et scones au chocolat.
  • 29 Fanegas : établissement bien sympathique avec un bon choix de tapas au menu.
  • Mercado de San Antón : au cœur du quartier de Chueca, grand marché couvert avec des tapas à profusion.
  • Mercado de San Miguel : halle couverte où l’on goûte à toutes sortes de tapas espagnoles ou d’inspiration plus exotique. C’est bon mais relativement cher.

 

 

San Sebastián ou Donostia pour les bascophones

Bayonne, Anglet, Biarritz, Espelette et bien d’autres ! Entre océan et montagnes, le pays basque français a beaucoup à offrir. Cependant, la proximité de la frontière permet d’envisager facilement un passage au pays basque espagnol et, en ces temps de disette de voyages à l’étranger, toute excursion est bonne à prendre. Pour s’y rendre, deux solutions : par la route ou par le train depuis Hendaye.

Avec ses presque 190 000 habitants, San Sebastián est une des grandes villes du País Vasco. Célèbre pour sa rade encadrée par les monts Igeldo et Urgull, elle a été désignée capitale européenne de la culture pour l’année 2016. A San Sebastián, on se promène le long du front de mer en gardant un œil sur les courageux surfeurs qui domptent les vagues. Si ces plages de la baie de la Concha sont loin d’être abandonnées l’hiver venu (surtout avec une température extérieure qui approche les vingt degrés), on les imagine autrement bondées en plein été.

Nombreux sont les visiteurs à emprunter le funiculaire qui mène au mont Igeldo. De là-haut, la vue sur cette fameuse baie de la Concha est splendide. Le mont Igeldo a la particularité d’abriter un parc d’attractions pour enfants.

Les petites rues piétonnes de la vieille ville sont particulièrement dotées en bars et restaurants, l’idéal pour une combinaison gagnante tapas-bière. Nous avons picoré dans deux établissements dont je ne me souviens malheureusement plus du nom.

Témoin vivant de l’histoire militaire de la ville, le mont Urgull est particulièrement verdoyant. A son sommet trônent l’imposante statue du Sacré-Coeur et les remparts du château de la Mota.

Sans doute y a-t-il encore bien d’autres choses à découvrir à San Sebastián et sa région mais le compte rendu de cette excursion à la journée s’arrête ici. A bientôt, j’espère, pour de nouvelles aventures !