GR 34 : de Tréguier à Buguélès

Le constat est sans appel : les articles consacrés au GR 34 sont les plus consultés de cet auguste blog. Rassurez-vos cependant, le plaisir de randonner le long du sentier des douaniers l’emporte largement sur la volonté de faire exploser le nombre de visites.

Il faut croire que nous devenons de plus en plus convaincants pour motiver des randonneurs car cela fait un bon moment que nous, Panda 1 et Panda 2, n’avons pas marché que tous les deux. Pour cette nouvelle étape sur le GR 34, c’est une bonne partie de la famille de Panda 2 qui se joint joyeusement à nous. Au total, nous sommes neuf à prendre le départ sur le port de Tréguier, une fois la deuxième voiture déposée à Buguélès où nous sommes censés terminer la rando. Je ne devrais peut-être pas le dire mais on triche de quelques centaines de mètres par rapport à notre point d’arrivée à l’issue de l’épisode précédent (en espérant que le dieu du GR 34 ne se venge pas de cet affront !)…

Toute la semaine s’est posée l’épineuse question de la météo pour ce dimanche, les prévisions étant particulièrement changeantes. Au final, ce n’est ni de pluie ni de soleil dont nous sommes gratifiés mais d’un ciel nuageux avec quelques timides éclaircies. Le GR 34 nous mène d’abord à travers les rues de Tréguier où l’on admire les maisons à pans de bois et la cathédrale Saint-Tugdual. Une crêperie (La Krampouzerie) et un bar (Madame Mouss’tache) m’ont semblé digne d’intérêt.

Le début du parcours suit principalement la route. On passe devant le jardin botanique du Kestellic dont je n’ai encore jamais arpenté les allées, cependant, de source sûre, la visite vaut le coup ! Les balises blanches et rouges nous font quitter la route pour gagner la rive du Jaudy. Prenez garde, certains rochers sont très glissants.

La marée est basse ce matin et on a hâte qu’elle monte ! Un petit creux ? Le café Pesked, situé 21 rue du port à Plouguiel tout près de la rue Casse-pattes, qui porte si bien son nom car elle monte à pic, est là pour combler la faim ou la soif. On salue la baie de l’Enfer (pourtant décrite comme « profonde et calme » par le site internet de l’office de tourisme de la côte de granit rose) ainsi que deux sympathiques ânes.

Le panneau d’entrée d’agglomération « Plougrescant » est en vue ! Sur le sentier, on tombe nez à nez avec une pancarte indiquant le manoir de Kergrec’h à 500 mètres, qui constitue, si l’on en croit les avis Google, une belle possibilité d’hébergement mais sans doute pas à la portée de toutes les bourses. Deux tables de pique-nique nous accueillent pour casser la croûte, néanmoins le vent froid nous dissuade de rester attablé trop longtemps.

La promenade se poursuit et force est de constater que le terrain est nettement moins vallonné que lors des premiers kilomètres. On commence à bien voir la mer qui remonte petit à petit.

Les amas de rochers évoquent la magnifique côte de granit rose, la plus touristique des Côtes d’Armor, qui n’est plus si loin.

On fait un détour par la célèbre petite maison entre les deux rochers puis par le toujours très impressionnant gouffre de Plougrescant, où la mer déferle dans une profonde entaille.

Sur la commune de Penvénan, le balisage est quelque peu erratique si bien qu’il vaut mieux longer les plages et la côte pour être sûr de ne pas se perdre.

Au fil des kilomètres, le groupe s’est scindé en trois groupes. Le peloton de tête va chercher la voiture laissée à Tréguier. Panda 2, parti devant avec son père et son oncle, vient à ma rencontre sur la dernière plage où on attend le reste de la troupe. Sa traversée est d’ailleurs un peu épique à cause de la mer qui monte. Le petit port de Buguélès, épilogue de notre randonnée, est en vue !  On y attend l’arrivée des voitures pour rentrer au bercail.

26,95 kilomètres au total pour 385 mètres de dénivelé. Cette portion du GR 34 fut d’autant plus agréable que nous n’avons pas senti une seule goutte de pluie à défaut d’avoir pu profiter du soleil malgré quelques éclaircies. Merci à tous, merci au GR 34 et à bientôt pour de nouvelles aventures en Bretagne ou ailleurs !

Mission : faire visiter la Bretagne et la Normandie en trois jours à un Indien

Que faire en moins de trois jours en Normandie et en Bretagne Nord ? C’est la question à laquelle je vais essayer de répondre dans ce post. Pour être plus précise, le défi consiste à faire visiter notre contrée natale à un Indien, collègue de Panda 2, en France pour six semaines. Étant donné qu’il aime voyager, on lui a proposé de nous accompagner en Bretagne. Le jour J est venu !

Le vendredi, à dix heures pétantes, nous quittons l’Ile-de-France qui commence à ressembler, comme une bonne partie du pays, à un four géant. Le frigo breton est donc attendu avec joie ! Après une rapide pause déjeuner sur une aire d’autoroute, nous nous arrêtons au Mont-Saint-Michel, territoire âprement disputés par deux camps : à ma droite, les Normands, à ma gauche, les Bretons. Mais loin de moi l’idée d’attiser de vieilles querelles, les Normands sont des voleurs de Mont-Saint-Michel, tout le monde (en tout cas, en Bretagne) le sait ! Quoi qu’il en soit, ça fait plaisir de revoir ce bon vieux Michel d’autant que cela faisait un bail que je n’avais pas arpenté les ruelles menant à la célèbre basilique.

Pour se rendre au Mont-Saint-Michel par la route, il faut se garer sur un des parcs de stationnement dédiés (6,50 euros pour moins de trois heures) puis emprunter une des navettes gratuites ou marcher jusqu’à l’îlot. Évidemment, il y a aujourd’hui beaucoup de visiteurs, la saison touristique battant son plein. Quatre musées jalonnent les rues du mont mais leur intérêt serait assez limité (je suis d’avis qu’il faut se méfier d’un restau ou d’un musée devant lequel s’époumonent des rabatteurs..).  L’abbaye est de toute évidence le point d’intérêt incontournable du Mont-Saint-Michel. Le billet d’entrée coûte dix euros, prix pour lequel vous cheminerez dans le cloître, l’église, sur le parvis et j’en passe. La mer est aujourd’hui très loin mais qu’importe !

On reprend la voiture et on roule une quarantaine de minutes pour atteindre cette bonne ville de Saint-Malo, bien connue des marins et des amateurs de rock (cf. festival de la route du rock). On se gare dans « l’intramuros » pour aller se promener le long des remparts.

Le mercure frôle les 30 degrés, ce qui explique qu’il y ait tant de monde sur la plage. On s’incline devant les statues de Jacques Cartier et Robert Surcouf avant de faire un tour dans la vieille ville. L’heure tourne, il est déjà plus de 19 heures et il nous faut encore une heure de trajet pour rallier Pordic, notre ville d’origine. S’en suit un dîner à la maison au cours duquel notre ami indien aura goûté, pour la première fois, au comté.

Après une bonne nuit de sommeil réparateur (elle l’est d’autant plus que la température est nettement plus basse qu’en Ile-de-France), on entame le programme du jour, à savoir la côte de granit rose, fleur du tourisme costarmoricain. La famille de Panda 2 nous accompagne dans nos pérégrinations ! On commence par Ploumanac’h, localité située sur la commune de Perros-Guirec. Les promeneurs (et même quelques baigneurs) sont présents en nombre. Classé monument historique depuis 1903, l’oratoire de Saint-Guirec est incontestablement la curiosité de cette plage. Selon la légende, les jeunes filles célibataires piquent une aiguille sur le nez du saint. Si l’aiguille reste plantée, le vœu de mariage sera exaucé avant la fin de l’année.

Les rochers roses et l’eau transparente donnent tout son charme à l’endroit, le seul bémol est peut-être la brume qui a bien du mal à se lever.

On déjeune au Moa, restaurant dont la principal attrait est de pouvoir accueillir beaucoup de convives en même temps. La carte est un peu pléthorique mais cela permet à notre ami Indien de se trouver quelque chose : du poulet frites. Les moules sont très bonnes tout comme le burger, par contre les galettes et les crêpes manquent clairement de goût. Originalité, l’établissement n’accepte pas la carte bancaire, refus justifié de manière assez surprenante dès la première page du menu en mode : nous ne voulons pas faire payer au consommateur les frais bancaires, les prix bas étant notre absolue priorité. Si le restaurant indique accepter les chèques, cette préférence revendiquée pour les espèces sonnantes et trébuchantes est, à mon sens, un peu suspecte.

Rassasiés, on continue la promenade en direction du phare de Ploumanac’h.

On reprend ensuite la voiture pour s’approcher du petit port de Buguélès. Certes, la marée est basse et temps toujours un peu brumeux mais l’endroit garde tout son charme.

La commune de Plougrescant est célèbre pour abriter la fameuse maison coincée entre deux rochers. Elle figure vraisemblablement parmi les lieux les plus photographiés de la côte.

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En marchant quelques centaines de mètres plus loin, on tombe sur l’impressionnant gouffre de Plougrescant dans lequel les vagues viennent s’écraser (phénomène évidemment plus marqué à marée haute). La vue d’en haut est peut-être la plus saisissante.

Une visite des Côtes d’Armor n’en serait définitivement pas une sans une escale par le petit port de Gwin Zegal devant lequel nous sommes récemment passés lors de notre première étape sur le GR 34. Situé sur la commune de Plouha, l’endroit n’est pas très facile d’accès car très mal indiqué.

On est déjà dimanche et il est temps de remettre le cap sur l’Ile-de-France. Les plages du débarquement étant à peu de chose près sur notre route, nous en profitons pour montrer à notre ami indien Omaha Beach. Beaucoup de vent aujourd’hui sur cette plage normande mais le soleil est au rendez-vous, d’où une forte affluence.

La visite des cimetières militaires a toujours quelque chose d’émouvant. Celui d’Omaha Beach, qui surplombe la plage, est particulièrement impressionnant. Au nombre de croix blanches alignées, on se rend compte de l’ampleur du sacrifice de ces jeunes hommes venus d’un autre continent délivrer une contrée qu’ils ne connaissaient sans doute que de nom.

Voilà c’est fini ! Faire visiter la Bretagne et la Normandie en trois jours à un Indien : mission accomplie !