Norvège : épilogue et bilan

Adieu cabane au fond du jardin ! On quitte Seljord avec le bus Nor-Way de 08 heures 15 qui nous amène à la gare centrale d’Oslo. A la gare, on mange un sandwich d’inspiration italienne chez Deli de Luca. Pour nous rendre à l’aéroport, on privilégie le train NSB en lieu et place du « Fly to get » parce que c’est nettement moins cher (105 NOK par voyageur contre 196, quasiment le même temps de transport pour moitié moins cher). On se présente inhabituellement tôt à l’aéroport mais prendre le bus d’après nous aurait fait arriver trop tard. Nous n’avons plus que 18 NOK en poche, les derniers paiements ont dû s’effectuer par carte bancaire.

Ce que nous avons ramené de Norvège :

  • un magnet (au rythme d’un magnet par voyage, le frigo commence à être bien décoré) ;
  • du Nugatti (équivalent norvégien du Nutella) ;
  • le reste d’un paquet de Digestives classiques (c’est-à-dire sans chocolat).

Ce que j’ai bien fait d’emmener :

  • la paire de gants ;
  • les sous-pulls à manches longues ;
  • les polaires ;
  • l’imperméable.

Ce que j’ai emmené en trop :

  • des t-shirts (j’en ai porté seulement deux alors que j’en avais apporté bien plus) ;
  • le gros pantalon de rando d’hiver (qui m’a sauvé la vie en Islande et en Écosse), je n’ai pas eu assez froid pour le sortir du sac ;
  • la serviette (il y en avait à disposition dans tous les hébergements).

Ce que j’aurais pu emmener :

  • des chaussettes plus hautes (en plus des chaussettes de rando) car à Bergen j’ai eu froid dans l’espace compris entre le bas du legging et la chaussette basse ;
  • un parapluie ;
  • des guêtres de randonnée pour protéger les chaussures les jours de pluie.

 

Le point d’orgue du séjour :  Preikestolen ! Le beau temps, dont nous avons été gratifiés lors de cette magnifique randonnée, y est sans doute pour beaucoup !

Le moins bien : Bergen sous la pluie et cette deuxième journée passée dans les musées, à mon sens, pas des plus intéressants. S’il avait fait beau, on aurait largement préféré partir en rando sur une des montagnes qui entourent la ville.

Bilan en vrac :

  • Dans la famille des pays nordiques, la Norvège est un pays plus chaleureux que l’Islande (il faut dire aussi que les Norvégiens sont bien plus nombreux que les Islandais)
  • Pays sublime mais malheureusement pas accessible à toutes les bourses
  • Météo particulièrement imprévisible (prévoir plusieurs types de vêtements pour pouvoir sortir quel que soit le temps)
  • On a très bien mangé, mention spéciale aux soupes de poisson !
  • Un séjour sans location de voiture (ce que nous avons fait) ne pose pas de difficulté majeure car les réseaux de transports publics sont très développés. Louer une voiture est assez onéreux mais le carburant coûte à peu près le même prix qu’en France. La voiture offre sans doute plus de liberté et peut permettre de réduire certains temps de parcours néanmoins vive le « voyage lent » ! Voyager avec les transports publics demande un peu d’organisation mais il est aisé de trouver les horaires des trains et bus sur Internet.
  • Les hôtels étant très chers, loger chez l’habitant permet de réduire la facture. Camper peut constituer une belle alternative en été.
  • Un prochain voyage dans le Nord du pays ? Avec grand plaisir !

De Bergen à Stavanger

Ce matin, on se lève tôt pour prendre le bus à 09 heures 10 direction Stavanger. Il nous faut donc rejoindre la gare routière, ce que nous faisons à pied et sous la pluie. Passée cette étape vivifiante, nous montons dans le bus qui roule une petite heure avant de monter sur un ferry. Tout de monde doit descendre du bus et s’installer sur les sièges du bateau qui est pourvu d’une cafétéria. Il fait froid et il pleut pendant la traversée, ce qui nous dissuade de nous asseoir sur les sièges situés sur le pont, d’où on peut sans doute profiter d’une vue splendide quand le ciel est dégagé.

Le car continue son chemin. Rares sont les routes à quatre voies ! On prend un deuxième ferry dans lequel on casse la croûte. Une demi-heure plus tard, on arrive à Stavanger où, bonne nouvelle, il ne pleut pas !

On file directement au musée du pétrole, l’or noir faisant la fierté de Stavanger. L’entrée coûte 120 NOK par personne. On nous permet de laisser nos sacs dans un vestiaire fermé. En cet après-midi, le musée est littéralement envahi par les passagers de ces hôtels flottants qu’on aperçoit dans le port. Le musée revient sur l’histoire pétrolière de Stavanger et raconte comment la découverte des gisements dans les années 1960 a changé la Norvège. Une partie de l’exposition est consacrée aux conditions de sécurité sur les plateformes pétrolières dont l’exploitation a été marquée par des accidents meurtriers. Le musée ferme aujourd’hui à 16 heures et c’est lorsque nous entendons le tout dernier appel que nous quittons le bâtiment.

Il est temps d’aller déposer les sacs à Home Sweet Home où nous avons réservé pour une nuit (57 euros). Il s’agit là encore d’une chambre chez l’habitant mais celle-ci est bien séparée du reste de la maison. Les lits sont superposés, la chambre dispose d’un four à micro-ondes et d’un petit frigo. La salle de bain est privative. L’endroit est tenu par une famille d’origine asiatique qui habite juste au-dessus .

On se dirige ensuite vers le centre ville où nous espérons trouver un supermarché ouvert en ce jour férié. Un supermarché justement, il y en a un à quelques mètres de notre logis mais malheureusement son rideau est fermé tout comme celui des autres magasins où nous tentons notre chance. Nous voilà donc « contraints et forcés »  de manger au restaurant ! Avant ça, on fait un tour dans la ville, un peu morte en ce jeudi d’Ascension.

Le restau dans lequel on dîne s’appelle le Renaa Xpress Sølvberget (Sølvberggata 2). Il s’agit d’un de trois restaurants du chef Erik Renaa. Au menu, pizzas, salades et paninis. Notre choix se porte sur les pizzas qui sont délicieuses. On se partage un petit gâteau au chocolat qui n’est pas mauvais non plus. L’addition s’élève à 475 NOK. On flâne ensuite dans le Gamle Stavanger (vieux Stavanger), quartier dont les maisons blanches en bois ont beaucoup de charme.

Bergen pluvieuse : KODE 3, Bergen Kunsthall

Aujourd’hui, c’est jour de lessive ! Une laverie étant située pas trop loin de notre demeure, c’est dans ce haut lieu que nous nous rendons en ce mercredi matin. Une machine coûte 70 NOK, somme à laquelle il faut rajouter quelques couronnes pour la lessive. Pour utiliser le séchoir, il faut débourser 10 NOK pour dix minutes. L’opération nous prend environ une heure.

Après avoir déposé les vêtements propres à l’appartement, on marche vers le centre de Bergen. On commence à avoir faim alors on entre manger un morceau chez Godt Brød, sorte de boulangerie qui vend petits pains, sandwichs, pizzas et gâteaux. On partage un sandwich, une part de pizza, un smoothie et un gâteau au chocolat. C’est donc ravitaillés que nous pouvons passer aux choses sérieuses. Le temps étant plutôt clément, tout du moins pour l’instant, on en profite pour aller faire un petit tour sur le port. De manière tout à fait attendue au regard de la couleur du ciel, la pluie fait son apparition, ce qui nous incite à pénétrer dans le KODE 2. Ce musée n’est composé que d’une seule pièce, dans laquelle sont exposées les œuvres très contemporaines des mêmes artistes qui étaient à l’honneur dans l’exposition temporaire vue hier au KODE 4. Autant dire qu’on n’en gardera pas un souvenir mémorable.

Au tour du Bergen Kunsthall, galerie d’art contemporain. Je suis assez peu réceptive à la première exposition consacrée à une artiste norvégienne aux œuvres très conceptuelles. La seconde, un peu plus intéressante à mon sens, revient sur la carrière de Jill Johnston, critique d’art newyorkaise. L’entrée à cette galerie est comprise dans le « ticket KODE » (dont j’ai oublié le prix) valable deux jours et qui permet de visiter tous les KODE.

La dernière victime est le KODE 3 qui abrite des œuvres de peintres, pour la plupart norvégiens, des XVIIIe, XIXe et XXe siècles. Edvard Munch y est très bien représenté. Soyons honnêtes, il est 16 heures et on ne sait plus trop quoi faire dans cette bonne ville de Bergen. Il pleuvine sans interruption en plus de faire froid et on a exploité une bonne partie des possibilités musées… Pour passer le temps avant le dîner, on parcourt les artères commerciales entrant au hasard dans quelques magasins de sport et de d’ameublement.

Étant donné que le déjeuner fut assez léger, on a tous les deux faim si bien qu’il n’est pas encore 18 heures quand nous franchissons la porte du Colonialen Litteraturhuset (Østre Skostredet 5-7), restaurant décoré de tables en bois à la mode scandinave. Le poisson est très bon, cependant j’ai trouvé l’accompagnement (un mélange de tomates et de poivrons) un peu acide. Avec en sus une très bonne soupe de poisson et un gâteau partagés entre nous deux, l’addition s’élève à 80 euros. Après un passage au supermarché, on rentre à l’appartement où nous discutons quelques minutes avec notre hôte qui, en bon supporter de Chelsea, attend avec impatience la finale de la Ligue Europa (nous l’avons d’ailleurs entendu exprimer sa satisfaction au coup de sifflet final).

Bergen: Bryggen, KODE 4 et Mont Fløyen

Le jour est déjà levé depuis plusieurs heures sur Bergen quand nous nous mettons en route en ce début de matinée non sans avoir avalé quelques tartines. A la base, il n’était pas censé pleuvoir mais nous ne pouvons que constater que des gouttes tombent du ciel. Pas de quoi nous arrêter cependant ! Nos premières déambulations nous permettent de découvrir quelques beaux endroits.

Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le quartier historique de Bryggen est sans doute l’endroit le plus célèbre de Bergen avec ses maisons colorées autour du port.

Après un passage par la tour Rosenkrantz et par la salle de cérémonie du roi Hakon, on s’installe sur une table d’une échoppe au marché du poisson car la pluie redouble d’intensité. Tous les commerçants proposent à peu près les mêmes types de produits, c’est à celui qui interpellera le plus fort le chaland. De nombreux vendeurs sont originaires du Sud de l’Europe, Espagne en tête. On prend un sandwich et une tartine, le tout pour 190 NOK (pas donné mais c’est la Norvège et, de surcroît, un lieu éminemment touristique). Certes, ce n’est pas mauvais mais rien d’exceptionnel non plus. Au loin, on aperçoit le paquebot Viking Sun qui visiblement nous suit car il était comme nous hier en escale à Eidfjord.

Étant donné qu’il ne fait pas très beau, on cherche un musée à visiter. On jette notre dévolu sur celui du Bryggen ou sur le musée hanséatique mais, manque de bol, les deux sont fermés pour travaux. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, on prend la direction du musée KODE 1 mais force est de constater que lui non plus ne pourra être l’heureux élu car il n’est ouvert que le samedi. Heureusement, il y a trois autres KODE et ils sont tous ouverts.

On choisit KODE 4, à savoir celui estampillé art moderne. La première partie de l’exposition est consacrée au peintre norvégien Nikolaï Astrup. On y admire également des toiles de Georges Braque et Pablo Picasso. Au sortir du musée, on profite d’une météo plus clémente pour arpenter le mont Fløyen, une des sept montagnes entourant Bergen. L’ascension dure une petite heure et n’a rien de difficile. Elle offre de très belles vues sur la ville.

Au sommet, les touristes prennent des photos sur l’esplanade spécialement aménagée. On y voit également les téléphériques se croiser (car si vous n’avez pas envie de monter à pied, cet engin vous y mène en quelques minutes).

On poursuit la promenade jusqu’au lac puis on redescend tranquillement vers le centre ville. Petite originalité, un grand toboggan trône au milieu du chemin qu’on a pris au retour. Retrouvant notre âme d’enfant, on l’emprunte et figurez-vous qu’il est assez rapide !

Il est 18 heures passées et les estomacs commencent à se creuser (il faut dire que le déjeuner n’a pas été très copieux) alors on se met en quête d’un restau, si possible norvégien. Sur les conseils du Lonely Planet, on choisit le Pingvinen (Vaskerelven 14), ce qui s’avère judicieux car nos plats sont absolument délicieux. La carte est minimaliste, ce qui, selon moi, garantit davantage de mets faits maison. On tente même le gâteau au chocolat qui est très réussi. L’addition s’élève à 54 euros. Encore une demi-heure de marche pour faciliter la digestion et nous sommes de retour à notre logis. 25,71 kilomètres au total pour cette première journée à Bergen.

Eidfjord: entre fjord et cascades

Dans notre splendide appartement d’un jour, les chambres ne sont pas équipées de volets si bien que les rayons du soleil, qui se lève vers 04 heures 30 du matin, viennent chatouiller les yeux des dormeurs. Après avoir avalé du pain, de la confiture et du jambon en guise de petit-déjeuner, on dépose les sacs à la réception pour pouvoir nous rendre libérés de tout poids à la cascade de Vøringfossen. Le gars qui accueille les locataires (la propriétaire des lieux étant actuellement au Danemark) nous suggère d’emprunter les vélos de la maison pour faire le trajet à coups de pédale. Selon lui, il y en a pour une heure de bicyclette. A la suite d’une brève réflexion, on refuse l’offre et on monte dans le bus de 08 heures 55 comme prévu. En attendant le bus (l’arrêt est situé devant le magasin Joker), on regarde le trajet sur Google Map et c’est là qu’on se rend compte qu’il y a 900 mètres de dénivelé, ce qui pourrait correspondre à un col de deuxième catégorie sur ce bon vieux Tour de France… Je ne vois pas comment on aurait pu mettre une seule heure pour réaliser ce qui aurait été mon plus grand exploit cycliste ! Soit le mec est un as de la petite reine, soit il parlait du temps qu’on met avec un vélo électrique…

Le bus donc (37 NOK par passagers) nous dépose devant la cafétéria. On descend quelque chose comme deux kilomètres pour atteindre le début de la randonnée qui permet de s’approcher du bas des chutes. Le sentier, balisé par des T rouges, s’étend sur 1,7 kilomètre.

 

Étant donné que le terrain est très rocailleux, il faut y aller prudemment. Au bout d’une heure, on arrive sur la passerelle en bois d’où la cascade est particulièrement impressionnante. Ces chutes sont parmi les plus célèbres de Norvège et on comprend mieux pourquoi !

 

Le retour est un peu moins long que l’aller. On remonte vers notre point de départ pour observer la chute d’eau, haute de 183 mètres, d’un autre point de vue.

 

Malheureusement, nous n’avons pas assez de temps pour marcher jusqu’à la passerelle située en haut des chutes. A 13 heures 21, on reprend le bus dans lequel nous sommes à nouveau seuls. D’autres passagers embarquent un peu plus tard et ils font drastiquement chuter la moyenne d’âge puisqu’il s’agit d’un groupe d’enfants dont l’âge ne doit pas excéder cinq ans. A Eidfjord, on se ravitaille au Joker avant de récupérer nos sacs. On casse la croûte devant l’embarcadère puis on monte dans le bateau Norled en direction de Norheimsund. Cette petite croisière d’environ trois heures permet de découvrir le Hardangerfjord. Nous avons acheté les billets sur Internet pour 33 euros par tête. La traversée du fjord est somptueuse. La couleur de l’eau, les montagnes verdoyantes, les sommets enneigés, tout est là pour passer un excellent moment.

 

On peut sortir prendre l’air sur le pont et ainsi prendre des photos. Évidemment, il fait frais là-haut, mieux vaut être bien couvert surtout quand le soleil se cache. Le bateau s’arrête dans plusieurs localités, davantage pour déposer des passagers que pour en embarquer de nouveaux. Nous descendons donc à Norheimsund, terminus de la croisière.

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A l’instar d’un certain nombre de passagers, nous nous dirigeons vers l’arrêt de bus qui se trouve juste en face du quai. Un bus 925 en direction de Bergen arrive suivi d’un deuxième quelques minutes plus tard dans lequel nous sommes les seuls à monter, ce qui deviendrait presque une habitude ! On paye 76 NOK par tête pour s’arrêter aux chutes de Steinsdalsfossen. Hautes de 50 mètres, cette cascade offre aux visiteurs le plaisir de passer derrière le rideau d’eau.

Les chutes sont gardées par une armée de moutons qui broutent joyeusement tout autour du site. On se pose sur la table en pierre juste en face de la cascade en attendant le bus de 18 heures 45 pour Bergen. Le bus arrive et, une fois n’est pas coutume, nous ne sommes pas seuls dedans ! Le paysage est splendide, on ne se lasse pas des lacs et des montagnes.

Arrivés à Bergen, on met le cap sur notre lieu de villégiature pour les trois prochaines nuits. Il nous faut marcher 35 minutes pour l’atteindre car il est situé assez loin du centre ville. C’est la raison pour laquelle il était nettement moins cher que les autres (une quarantaine d’euros la nuit). En fait, il s’agit d’une chambre chez l’habitant, en l’occurrence chez le sympathique Abdi. Les deux lits sont superposés ; bonne nouvelle, ils ne semblent pas trop grincer contrairement à ceux d’Oslo. On fait cuire les pâtes et la sauce bolognaise (appellation largement usurpée car la sauce ne contient pas une once de viande) achetées à Eidfjord avant de conclure cette journée bien remplie.