De Miguasha à la vallée de la Matapédia

Au gîte Leblanc, le petit-déjeuner est délicieux. Au menu : muffins, pancakes aux myrtilles, confiture maison. C’est le ventre bien plein que nous mettons le cap sur le parc national de Miguasha, parc très différent de ceux que nous avons pu visiter jusqu’à présent en ce qu’il est consacré à la paléontologie. En effet, Miguasha est le site le plus riche au monde en fossiles du Dévonien, d’où son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco.

Les frais d’admission payés (20 dollars par personne), on regarde un film sur le parc avant d’assister à une présentation passionnante consacrée à un fossile trouvé en 2010 familièrement surnommé le Roi de Miguasha.

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Un musée revient sur l’évolution et présente de nombreux fossiles découverts sur le site. Une visite guidée d’une trentaine de minutes nous emmène sur le rivage arpenté par les paléontologues.

La visite de ce parc national est intéressante en ce qu’elle met la paléontologie à la portée de tous. Ceci étant dit, inutile de prévoir trop de temps sur place car, contrairement aux autres parcs nationaux du Québec, celui de Miguasha n’est pas parsemé de sentiers de randonnée.

Ce mardi 18 septembre marque le grand retour de la pluie et du froid… On mange du pain, du jambon et du fromage dans la voiture avant de prendre la direction de Pointe-à-la-Croix, localité célèbre pour abriter le lieu historique national de la bataille de la Restigouche. Malheureusement, nous trouvons porte close. Il faut savoir que passé mi-septembre, un nombre important de lieux d’intérêt et restaurants ferment au Canada.

Petite vile au confluent des rivières Restigouche et Matapédia, Matapédia semble perdue dans la forêt. On trouve un point d’informations touristiques (il s’agit d’un kiosque en bois, les documents sont en libre service) où nous mettons la main sur un dépliant avec les randos du coin mais la pluie nous décourage… On continue donc la route vers Amqui, toujours accompagnés par la grisaille et la pluie. On y fait quelques courses au supermarché Métro avant de gratter du wifi chez Dollarama afin de suivre la rencontre de Ligue des Champions opposant le FC Liverpool au Paris Saint-Germain (les lecteurs réguliers de ce blog doivent se dire que nos vies tournent autour du football…).

On s’arrête à plusieurs reprises admirer le lac Matapédia.

Le hic, c’est que le ciel est très gris, ce qui fait qu’on ne voit pas grand chose… Bref, autant dire que cette journée ne restera pas gravée comme la meilleure du séjour. Le Routard est, par ailleurs, assez peu disert sur la vallée de la Matapédia. Peut-être aurions-nous dû passer un peu plus de temps du côté de Percé pour nous rendre sur l’île Bonaventure ?

On atteint Sayabec, note lieu de villégiature d’un soir. Non répertoriée par le Routard, la ville n’est sans doute pas pourvue d’un grand intérêt sur le plan touristique. Lorsque nous arrivons au Gîte du Relais Dort, la température frôle péniblement les dix degrés. Nous y sommes accueillis par Mélanie, la propriétaire du lieu. Elle nous montre les denrées à notre disposition pour le petit-déjeuner (entre le pain de mie, les bagels, les yaourts et les fruits, il y a du choix). Elle nous permet de faire cuire nos pâtes dans la cuisine pour le dîner. Ce soir, nous sommes les seuls « voyageurs » à dormir ici, preuve que la saison touristique touche à sa fin.

La Baie des Chaleurs

Les environs sont calmes et les draps sentent bon, tout est donc réuni pour passer une belle nuit de sommeil aux Acres Tranquilles. Et que dire du petit-déjeuner ? Absolument délicieux ! On a le choix entre pain perdu et omelette jambon poivron et les deux sont succulents ! Le yaourt fait maison, les pâtés et les petites pâtisseries valent également le détour. Une impressionnante collection de théières et de salières orne les murs. Nous payons 80 dollars pour la chambre avec petit-déjeuner inclus.

Notre première étape de la journée est la petite ville de Hope où on marche le long d’un petit sentier menant à un rocher percé. Le dit rocher est occupé par toute une colonie d’oiseaux.

On poursuit avec Paspédiac et son site historique du banc de pêche qui retrace l’histoire du complexe de pêche et de construction navale construit à la fin du XVIIIe siècle par Charles Robin. Grâce à lui et à son compatriote Le Boutillier (ils sont tous les deux de Jersey), Paspédiac devient une plaque tournante du commerce de la morue. Certaines bâtisses sont aujourd’hui aménagées en musée. On y sent encore des odeurs de morue et de vieille charpente.

Mention spéciale au forgeron qui nous offre un clou travaillé par ses soins. L’entrée au site coûte 12 dollars.

On fait quelques courses au supermarché IGA de Paspédiac avant de pique-niquer sur la « halte municipale » de cette même ville. Si vous prenez la route au Québec, impossible de passer à côté de ces haltes qui sont généralement pourvues de tables en bois, de toilettes et d’une cabine téléphonique. Ces aires ont l’air d’être une institution ici car chaque localité a la sienne.

La route 132 nous amène à Bonaventure qui abrite le musée acadien dont l’entrée coûte 12 dollars. On y apprend plein de choses sur les Acadiens, principalement venus du Poitou, dont l’histoire a été marquée par un exil forcé par les Anglais plus connu sous le nom de « grand dérangement ».

A Bonaventure, il y a une gare ferroviaire. Renseignements pris au musée, elle n’accueille plus le moindre passager depuis quatre ans car les travaux promis par le gouvernement ne sont toujours pas effectués. La gare est donc désaffectée : ses vitres sont brisées et ses alentours sont jonchés de détritus. Le chemin de fer ne se porte visiblement pas très bien en Gaspésie.

L’arrêt suivant est New Richmond. Pas grand chose à signaler, il faut bien le dire. On marche le long de la marina où se massent les pêcheurs à la ligne.

On atteint Carleton-sur-Mer, localité dans laquelle nous allons passer la nuit. Le phare de Carleton est, selon les dires de notre hôtesse, purement touristique dans le sens où il ne guide aucun bateau. Ses alentours offrent malgré tout une belle vue sur la mer et sur les bancs de sable. Il est apparemment possible de monter en haut du phare (on l’a su trop tard).

Le centre culturel Quai des Arts met à disposition des visiteurs un dépliant présentant les sentiers de randonnée qui sillonnent la ville. On emprunte celui de l’Eperlan qui nous mène jusqu’à une chute d’eau.

Il est l’heure de rejoindre notre maison d’hôte, le gîte Leblanc. L’accueil est sympathique et la maison très propre. Notre chambre dispose d’un petit lavabo, la salle de bain étant partagée (mais nous sommes en fait les seuls à l’utiliser). Ici, à Carleton-sur-Mer et dans ses environs, les téléphones portables ont tendance à se mettre à l’heure du Nouveau-Brunswick, c’est-à-dire 60 minutes plus tard par rapport à l’heure légale au Québec !

Pour le dîner, on se rend au Marin d’eau douce, restaurant spécialisé dans les poissons et fruits de mer. La file d’attente est longue mais cela vaut le coup de patienter car les plats, tout particulièrement le suprême de saumon à l’amérindienne, sont délicieux.

Percé et son rocher

Cette dernière nuit sous la tente restera gravée comme celle où on a eu le moins froid. La tente n’est même pas mouillée au petit matin et est par conséquent plus facile à plier et à ranger dans son sac. Il fait beau donc on prend le petit-déjeuner sur la table en bois de notre emplacement. On fait un dernière rando dans le parc avant de quitter les lieux. Le sentier débute à Penouille et est très simple (pas de dénivelé, quarante minutes en marchant bien).

On prend la route de Percé, ville célèbre pour son rocher. Il y a sans doute moyen de stationner gratuitement quelque part dans cette localité très touristique mais nous on a payé 9 dollars pour 24 heures (c’était soit ça soit une demi-heure gratuite, durée évidemment insuffisante pour visiter la ville). On déjeune au Fournand, boulangerie qui propose des salades, croques et pizzas. Un bon rapport qualité-prix selon moi. Par contre, le serveur était un peu à l’ouest dans le sens où j’ai demandé un croque-madame puis répété que c’était bien un croque-madame et non monsieur, comme cela s’affichait sur la caisse, pour finalement hériter d’un croque-monsieur !

On admire le Rocher Percé depuis le belvédère du Mont-Joli. Le dit Rocher est guetté par l’érosion si bien qu’il pourrait ne plus exister d’ici 300 ans !

La ville de Percé est truffée de boutiques de souvenirs. Pour ma part, j’achète un shampoing solide et des boucles d’oreilles dans une boutique d’artisanat local. Les routards relèveront la présence d’un lavomatic à côté du restaurant Mille Délices.

On met le cap sur l’Anse-à-Beaufils et son magasin général historique authentique de 1928. Entrer dans ce lieu, c’est comme un voyage dans le temps, entre 1928 et 1970, à la découverte d’un de ces magasins où l’on trouvait de tout : des vêtements, de l’équipement pour la maison sans oublier l’épicerie et des médicaments. Les conteurs retracent l’histoire de la pêche à la morue en Gaspésie et parlent avec passion d’objets aujourd’hui disparus. La visite est aussi intéressante que drôle. L’entrée coûte 12 dollars.

Ce soir, nous logeons à Port-Daniel-Gascons, localité située à environ une heure de route de Percé. Notre maison d’hôte répond au doux nom des Acres Tranquilles. Avec son grand jardin, le cadre est en effet des plus reposants. La décoration de la maison est d’un style assez ancien mais la propreté de la chambre est impeccable. Notre hôtesse nous suggère de dîner à l’Etale, un des seuls restaurants ouverts à proximité. L’endroit a tout l’air du bon vieil établissement familial sans chichi. La salle est bondée en raison, selon une cliente qui nous tape la discut’ à l’entrée, d’une exposition de peinture qui vient de s’achever. On nous apporte une soupe à la tomate pour patienter. Entre les mets canadiens et italiens et les spécialités à base de fruits de mer, la carte est un peu pléthorique mais les plats ne sont pas mauvais.

De retour au gîte, on discute avec notre hôtesse qui parle le français du Québec avec une pointe d’accent anglais. Irma est, en effet, Canadienne anglophone. Elle nous explique qu’il y avait autrefois bien plus d’Anglophones qu’aujourd’hui dans la région (c’est sans doute la raison pour laquelle on lit beaucoup de noms anglophones dans les cimetières traversés lors de nos promenades en bord de mer). Il neige beaucoup l’hiver cependant le déneigement des routes semble s’effectuer de manière très efficace car en vingt ans Irma n’a été empêchée qu’une seule fois de se rendre à son travail !

Au parc national de Forillon

Après trois nuits consécutives sous la tente, dormir dans un vrai lit est particulièrement salutaire, d’autant plus quand tu sais que tu recampes dès le lendemain ! A l’Amarré, le petit-déjeuner est inclus dans le prix (60 euros pour une chambre double). Il est simple mais bon.

Il faut environ deux heures de route pour atteindre le parc national Forillon. Avant de pénétrer dans ce haut-lieu, l’objectif ultime est de trouver un supermarché pour se ravitailler, ce qui n’est guère simple tellement les villes traversées sont petites. On trouve finalement une supérette aux environs de Petit-Cap-Gaspé. On tombe un peu plus loin sur un magasin un peu plus grand mais visiblement ce type d’établissement ne court pas les rues. Arrivés au parc, on règle les droits d’admission (10,95 dollars pour deux adultes). Contrairement aux deux parcs précédemment visités, Forillon n’est pas géré par la Sépaq mais par Parcs Canada. Les droits d’admission ne sont réglables que sur place même si l’emplacement a été payé en ligne (à savoir, 24 euros).

La voiture garée sur l’emplacement, on part en rando sur le magnifique sentier côtier des Grèves qui mène au cap Gaspé. Le chemin alterne entre vues à pic sur la mer et sous-bois.

Ici, la Gaspésie ressemble par endroits à la Bretagne. Cette randonnée est d’autant plus agréable que nous sommes aujourd’hui gratifiés d’un temps superbe avec des températures supérieures aux normales saisonnières. Le sentier des Grèves fait partie du sentier international des Appalaches qui doit donner bien du plaisir aux marcheurs. Le phare rouge et blanc marque le cap Gaspé. L’endroit a des airs de bout du monde, j’aime beaucoup ! Un escalier en bois vous emmène encore plus loin.

Le cap Gaspé marque le kilomètre zéro du sentier international des Appalaches (SIA pour les intimes). Une borne commémore le départ du chemin qui relie le Québec au Maine. La partie québécoise du SIA est même répertoriée comme le GRA1 par la fédération française de randonnée ! Je ne sais comment nos compatriotes ont réussi à s’immiscer dans cette affaire à exporter ainsi la marque GR.

On prend un chemin un peu différent pour le retour, ce qui nous permet de faire l’heureuse rencontre d’un porc-épic en train de prendre son repas sur le bas côté du sentier.

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La rando terminée (une petite vingtaine de kilomètres en tout), on se rend à l’animation « le castor et son habitat » organisée gratuitement par le parc. Force est de constater que nous sommes loin d’être les seuls à tenter l’aventure car nous devons être une bonne soixantaine de personnes à suivre les explications du guide. On apprend plein de choses sur le castor, un des plus gros rongeurs des Amériques, dont le poids peut atteindre 40 kilogrammes. On a la chance d’observer quelques spécimens, leur agilité dans l’eau est impressionnante.

Le guide nous confie que l’heure et l’endroit sont également propices à l’observation des orignaux mais ce soir le grand cervidé ne montrera pas le bout de son nez.

Il est l’heure de monter une dernière fois la tente et de « cuisiner » des raviolis à l’aide du réchaud. Les installations du parc Forillon sont très propres et en parfait état. A côté des sanitaires trône une très belle salle commune agrémentée d’un poêle. Les douches sont gratuites et non limitées à quatre minutes. Pour tout dire, c’est avec une pointe de nostalgie que nous nous apprêtons à passer notre dernière nuit sous la tente.

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Au parc national de la Gaspésie

Première nuit au parc national de la Gaspésie où nous sommes arrivés hier en fin de journée ! Je ne vais pas vous le cacher, on a eu froid sous la tente. Je crois que les duvets fournis par Frère sont un peu légers pour les températures nocturnes gaspésiennes. De notre emplacement, on entend clapoter l’eau de la rivière mais également les véhicules circulant sur la route attenante. Les blocs sanitaires sont un peu moins propres que ceux du part national du Bic (je chipote, c’est pas mal quand même !). Les douches fonctionnent de la même manière qu’au Bic, il faut donc se munir de quatre pièces à l’orignal.

On se lève tôt pour partir en rando. Ce ne sont pas les sentiers qui manquent au parc national de la Gaspésie si bien qu’il n’est guère aisé de désigner l’heureux élu ! Nous optons finalement pour le tour du mont Albert. Au début du sentier, des forêts aux innombrables arbres défilent sous nos yeux.

« Un petit effort et bientôt, ce sera le sommet. Mon corps n’a pu s’y rendre mais mon esprit vous y accompagnera à jamais. Ces plaisirs des yeux, à vous de les prendre ». En lisant cette très belle phrase de Serge Ouellet (mes recherches sur l’identité de ce monsieur sont restées infructueuses), on se dit que le sommet n’est plus très loin et surtout que la vue doit valoir le coup ! Un peu plus de deux heures après notre départ, on arrive sur un des sommets du mont Albert qui culmine à 1088 mètres d’altitude (car le sommet du mont Albert est en fait un plateau qui comprend deux sommets).

Niveau faune, on aperçoit des écureuils, des oiseaux qui ressemblent à des poules et même un caribou (de loin, certes, mais c’est le clou du spectacle).

On déjeune à l’abri de la Serpentine situé aux deux tiers du parcours. La descente est ensuite très caillouteuse. La végétation se fait parfois rare et vu qu’il fait limite chaud aujourd’hui, la crème solaire et les lunettes de soleil ne sont pas de trop sur cette partie du parcours.

Des randonneurs nous apprennent que nous avons manqué une femelle orignal accompagnée de son petit. Pas facile d’être toujours là au bon moment ! Quoi qu’il en soit, au aura mis sept heures et demi pour venir à bout du tour du magnifique Mont Albert, répertorié niveau expert par le dépliant des randos.

Après l’effort, le réconfort, à savoir le wifi du centre de découverte et de services ! Je m’offre une gourde en inox estampillée Sépaq (l’organisme qui gère les parcs nationaux du Québec). De retour au campement, on prend une douche. La fille, qui occupe la cabine à côté de la mienne, a payé la sienne trois dollars. Menu du soir : nouilles instantanées.

Comme hier, la température baisse pendant la nuit. Malgré le collant qui recouvre mes jambes, je suis plusieurs fois réveillée transie de froid. Pour nos dernières heures au parc national de la Gaspésie, on choisit une dernière rando et le mont Xalibu nous semble le parfait candidat. Moins difficile que le mont Albert, la dernière partie de l’ascension est cependant assez rocailleuse. On déjeune au sommet qui culmine à 1120 mètres. Il fait nettement plus froid à cette altitude, la faute au vent.

Le sentier nous fait passer devant le lac aux Américains. Quand il fait soleil, la vue sur celui-ci est absolument magnifique.

On termine la rando en 4 heures 40. Étant donné qu’il est encore assez tôt, on décide d’entreprendre une deuxième randonnée, celle du mont Ernest Laforce. Plus simple (car de niveau intermédiaire) que les deux précédentes, elle mène sans surprise au mont Ernest Laforce qui culmine à 820 mètres d’altitude.

Ce très beau sentier est réputé être l’endroit idéal pour admirer des orignaux, animaux qui ne sont malheureusement pas de sortie aujourd’hui. Sans doute faut-il se lever tôt le matin pour avoir la chance d’en apercevoir. Une heure dix plus tard, nous sommes de retour au point de départ.

On fait une petite pause toilettes et wifi au centre de découverte et de services avant de prendre la route pour notre auberge du soir située à Mont-Louis. Le trajet jusqu’à l’Amarré nous prend un peu plus d’une heure. La route littorale que nous avons empruntée offre des vues magnifiques sur la mer. L’Amarré est en fait un café-restaurant qui abrite également quelques chambres à l’étage. La nôtre, bien décorée et confortable, donne sur la mer. On nous permet gentiment de lancer une machine à laver, ce qui est fort appréciable car les vêtements sales s’accumulent.

On dîne à l’Amarré. Le bol de poke au saumon est très réussi. Le restau semble être l’endroit où il faut être ce soir à Mont-Louis car un concert s’y déroule et c’est plein à craquer !

Le parc national du Bic sous le soleil et les jardins de Métis

La première nuit sous la tente s’est plutôt bien passée. On n’a pas eu trop froid (un peu quand même), on s’est rendu compte au matin qu’un côté de la tente, moins bien monté que l’autre, laissait passer de l’air. Après avoir avalé du yaourt aux myrtilles et du pain agrémenté de confiture à la mûre en guise de petit-déjeuner, nous sommes parfaitement opérationnels ! La douche matinale coûte un dollar (seulement payable en pièces de 25 cents) et dure quatre minutes. Les premières secondes mises à part, l’eau est chaude. Un bouton permet de suspendre le chronomètre le temps du savonnage.

Un peu frustrés par la brume d’hier, on repart en rando tôt ce matin en direction du pic Champlain. Pour rejoindre le sentier y menant, il faut d’abord emprunter celui de la Colonie qui passe juste à côté de notre emplacement. Au sommet du pic Champlain, la vue est magnifique.

Après une heure et demi de promenade, on démonte la tente avant de prendre la route. On s’arrête au Subway de Rimouski pour avaler un sandwich. Ce n’est pas qu’on soit particulièrement fans de cette chaîne mais elle a l’avantage d’être peu dispendieuse et présente à l’entrée de chaque ville.

De Rimouski, il faut une heure pour atteindre les Jardins de Métis dont je vous recommande chaleureusement la visite. On découvre des jardins très différents les uns des autres dans ce « lieu historique national ». L’exposition consacrée à Elsie Reford, créatrice de ces jardins, est très intéressante. On y découvre également le festival international des jardins et ses créations plus contemporaines. L’entrée coûte 20 dollars.

Nous mettons désormais le cap sur le parc national de la Gaspésie. Depuis les Jardins de Métis, deux heures de route sont nécessaires pour pénétrer dans ce haut-lieu. Au centre des visiteurs, l’accueil  est très sympathique. On nous explique notamment que l’ours brun craint davantage l’homme que le grizzli et que l’orignal, « cheval tranquille », reste souvent caché lorsque les températures sont supérieures à 15 degrés. On demande quelques conseils à Guy pour le réchaud et nous comprenons que nous n’avons pas acheté la bonne cartouche de gaz. Heureusement, le centre des visiteurs vend des bonbonnes adaptées à notre matériel ! L’emplacement pour deux nuits (réservé et payé en ligne) nous a coûté 75 euros.

Nous faisons réchauffer avec succès une boîte de raviolis. Entre ce fait d’armes et la tente montée rapidement (et sans trou d’air !), nous avons peut-être obtenu aujourd’hui notre premier niveau du brevet de campeur !

Au parc national du Bic

Les pancakes du petit-déjeuner, une sympathique discussion avec une compatriote arrivée hier soir dans notre dortoir, et nous voilà fin prêts pour quitter Québec. Encore faut-il aller chercher la voiture que nous avons réservée sur Internet ! La location nous a coûté 275 euros. L’ajout d’un deuxième conducteur étant assez onéreux, nous n’avons pas choisi cette option. L’agence Hertz se trouve dans le vieux Québec. Les formalités effectuées, un adorable monsieur nous emmène récupérer le véhicule. Notre char est bien plus gros que prévu, il s’agit d’une Toyota Camry évidemment automatique. J’entends mon oncle dire : « ça fait voiture de notaire en retraite ! ». Le premier arrêt, c’est Montmagny, plus particulièrement les magasins Dollarama et Canadian Tire où nous achetons le matériel qui nous manque pour camper, notamment le réchaud. On déjeune au Subway de cette bonne ville de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, dans laquelle les plus téméraires pourront visiter le musée de l’agriculture.

Notre inquiétude du moment, c’est les conditions météo ! Il faut dire que depuis ce matin, il ne cesse de pleuvoir… Quand on arrive au parc national du Bic (depuis Québec, compter environ trois heures de route), dans lequel nous sommes censés camper, une pluie fine continue à tomber. On entre dans le centre des visiteurs où on nous remet les documents justifiant notre présence dans le parc (un papier est à placer dans la voiture, un autre dans un panneau dédié devant l’emplacement). L’emplacement tente coûte 35 euros, somme réglée lors de la réservation sur Internet. Notre lieu de villégiature trouvé, on part sans plus attendre se promener. On choisit le bien nommé chemin du Nord qui nous mène sur plusieurs anses.

Les paysages sont magnifiques mais la vue est malheureusement bien bouchée par la brume. On aperçoit malgré tout une biche, un lapin et des écureuils. Revenus à l’emplacement, on monte la tente sans trop de difficulté. On veut utiliser le réchaud pour préparer le repas mais nous nous prenons conscience que l’installation et le maniement de l’engin ne sont pas si aisés la nuit tombée pour les néophytes que nous sommes. Heureusement, le pain, le fromage et le jambon nous offrent une solution de repli !

Je suis positivement impressionnée par les blocs sanitaires attenants à notre emplacement. Douches, toilettes et éviers pour faire la vaisselle sont très propres et en parfait état.

C’est justement en revenant des sanitaires que je me suis retrouvée quasi nez-à-nez avec une biche tranquillement posée devant notre emplacement ! Me voyant approcher, la créature a pris la fuite.

De Québec aux chutes de Montmorency

Les lits de l’auberge Maeva sont assez rudimentaires. Ils grincent beaucoup surtout ceux du haut. Malgré tout, j’ai bien dormi (mais pas Panda 2 qui justement était en haut). Quoi de mieux que des pancakes pour commencer la journée ? C’est ce dont nous sommes gratifiés à l’heure du petit-déjeuner !

Comme hier, on fait un tour dans la vieille ville, passant notamment par la très belle place d’armes ornée du buste de Louis XIV.

Les photographes se massent en face de la célèbre fresque des Québécois, qui est, il est vrai, pour le moins impressionnante.

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Le plan était de visiter ce matin le musée de la civilisation mais nous trouvons malheureusement porte close car celui-ci est fermé le lundi tout comme celui des beaux arts du Québec… Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, nous décidons de changer de programme et de mettre le cap sur les chutes de Montmorency. Pour s’y rendre, il faut prendre le bus 800 (il dessert notamment la station Youville). Acheté dans le bus, le ticket coûte 3,50 dollars. Une demi-heure plus trad, nous arrivons au terminus de la ligne. On tombe sur un restaurant gastronomique américain (comprendre un Mac Do) où nous nous laissons tenter par un bagel garni au Philadelphia. L’accès aux chutes de Montmorency est gratuit sauf si vous choisissez d’emprunter le funiculaire. On traverse le pont qui surplombe la chute, puis on descend les escaliers.

Plusieurs passerelles permettent de s’approcher de la chute et de se rendre compte du débit. A certains endroits, l’eau vient caresser les vêtements mais rien de bien méchant à condition de revêtir un manteau.

On remonte les escaliers pour regagner notre point de départ. Les plus téméraires pourront tenter la tyrolienne ou la via ferrata.

De retour à Québec, on achète des timbres dans un bureau de poste ou plutôt une grande pharmacie. Les timbres sont bien plus chers qu’en Europe ! On retourne ensuite dans la partie la plus touristique de la ville pour faire un tour sur le vieux port. On marche ainsi jusqu’au marché du vieux port, halle accueillant des marchants de fruits et légumes, de confitures et bien sûr de sirop d’érable.

On s’arrête boire un smoothie à la Serre (117 rue Dalhousie), sympathique comptoir proposant jus, soupes et salades.

C’est l’heure de la corvée de lessive que connaît tout voyageur en sac à dos. Ça tombe bien, la laverie de la rue du Roi est proche de l’auberge Maéva. Malheureusement, nos espoirs sont vite douchés car la moité des machines sont hors service et, comble de malchance, le distributeur de lessive est à sec… Les deux dépanneurs à proximité de la laverie ne proposant pas de lessive en petit format, nous sommes contraints de nous mouvoir vers une autre laverie située dans le vieux Québec, rue Sainte-Ursuline. Les prix sont plus élevés que dans le premier établissement (quatre dollars pour une machine,  un dollar pour quinze minutes de séchoir) mais la laverie semble bien mieux entretenue. Il est censé y avoir du wifi néanmoins le réseau indiqué reste introuvable. La lessive achevée (la fin de la corvée est passée vite grâce à une sympathique discussion avec un Québécois), on rentre dîner à l’auberge. Nous avons acheté, un peu plus tôt, des pâtes et du pesto rouge au supermarché Métro. C’est le premier soir que nous n’allons pas au restau depuis le début du séjour. Pour dire la vérité, on s’est rendu compte qu’on avait dépensé en trois jours presque la moitié des mille euros changés en France… Le temps est donc venu de réduire un peu la voilure ! Le repas, pris dans la cuisine en compagnie d’autres voyageurs, est très convivial.

Dans son quartier du vieux Québec…

Au revoir Montréal, nous partons pour Québec ! On prend le petit-déjeuner et grâce aux ordinateurs installés dans le bar, on fait de la place sur la carte graphique de l’appareil photo. La gare routière se trouve tout près de l’auberge et cela tombe bien car on se rend en car à Québec. Le billet, acheté quelques semaines à l’avance sur Internet, coûte 25 dollars. A dix heures pile, l’engin de la compagnie Orléans Express démarre. Les trois heures de trajet se passent paisiblement ; petit plus, les autocars sont pourvus du wifi. La route, essentiellement une longue ligne droite, est assez monotone.

Une fois arrivés dans le centre-ville de Québec, nous marchons vers l’auberge Maeva (671 rue Saint-François Est) où nous avons réservé pour deux nuits. Petite frayeur quand on lit sur la porte que la réception n’est ouverte qu’entre 15 et 21 heures… Malgré tout, on sonne et, miracle, la porte s’ouvre, ce qui nous permet de déposer nos sacs.

On mange à la Boîte à pain (289 rue Saint-Joseph Est), boulangerie proposant pains, sandwichs et pâtisseries. C’est pas mauvais, moins cher et aussi plus rapide qu’un restaurant traditionnel. On traverse ensuite la haute ville parsemée de jolies maisons.

On entre dans un magasin de vieux disques et de livres installé dans ce qui semble être une église désacralisée. Notre région natale n’étant jamais bien loin, on tombe sur un guide touristique consacré à la Bretagne paru aux éditions Ouest-France.

Le parc des Champs-de-Bataille fait partie des plus grands espaces verts urbains au monde. Ce dimanche doit être un jour spécial car des gens habillés en costumes d’époque sillonnent le parc. On assiste à une séance de tir au fusil et à des démonstrations de vieux métiers.

Nos déambulations se poursuivent avec la promenade des gouverneurs, ainsi nommée en hommage à ces administrateurs en chef du Canada. La promenade prend fin sur le parvis du célèbre château Frontenac, construit en l’honneur de Louis de Buade (1622-1698), comte de Frontenac, gouverneur de la Nouvelle-France. Sachez que vous pouvez dormir dans cet imposant édifice inauguré en 1893 car il s’agit d’un hôtel !

La rue Saint-Jean est l’artère principale du vieux Québec. Très animée, elle regorge de boutiques en tous genres.

On entre dans la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec mais notre progression dans l’édifice est mise à mal par la messe qui s’y déroule. On marche le long des remparts cependant, en raison de travaux sur certaines portions, nous ne pouvons pas aller très loin. On se promène dans la vieille ville passant notamment par le quartier du petit Champlain qui est très mignon mais très touristique.

On se promène le long des berges du Saint-Laurent, particulièrement agréables en cette fin d’après-midi. Pour remonter vers le parc des Champs-de-Bataille, on emprunte un grand escalier de bois qui doit frôler les 300 marches. Après nous être inclinés devant la statue du Général de Gaulle (« Vive le Québec libre ! »), nous regagnons l’auberge Maeva. Notre chambre est un dortoir de six lits plutôt bien décoré mais, une chose est sûre, l’extérieur de l’auberge ne paye pas de mine. On dîne chez Sapristi (1001 rue Saint-Jean), restaurant d’inspiration italienne où les pâtes et pizzas sont reines. La petite taille de ces dernières peut surprendre, néanmoins leur pâte épaisse est vraiment bonne.

Montréal : du vieux port au parc olympique

Les lits superposés de l’auberge Samesun grincent un peu et une vieille odeur d’humidité ne semble pas vouloir quitter la chambre. Afin de ne pas troubler le sommeil de nos compagnons de chambrée, on va prendre nos douches dans une petite salle de bain située près de la cuisine. Le petit-déjeuner, inclus dans le prix, se compose de pain de mie, jus d’orange, muffins à la myrtille et au chocolat (sans doute issus d’une préparation genre Alsa mais loin d’être mauvais).

On sort de l’auberge un peu avant neuf heures pour aller faire un tour du côté du vieux port, très prisé des coureurs matinaux. Les plus fous pourront tenter le tour de grande roue ou de tyrolienne.

Le vieux Montréal est assurément un des quartiers les plus touristiques de la plus grande ville du Québec. L’une des principales attractions semble être la basilique Notre-Dame. Pour pénétrer à l’intérieur de cet imposant édifice achevé en 1829, il faut débourser 6 dollars. Cela vaut le coup car le décor de bois richement sculpté est impressionnant. Il donne au lieu une atmosphère chaleureuse peu commune pour une église. En écoutant les intéressantes explications données par une guide à un groupe de touristes français, on apprend que c’est dans cette basilique que Céline Dion s’est mariée et qu’un dernier hommage a été rendu à René Angélil.

 A l’heure du déjeuner, on se rend chez Olive et Gourmando (351 rue Saint-Paul Ouest) mais, étant donné que l’endroit est bondé, nous devons attendre 45 minutes à l’extérieur avant de pouvoir y entrer. Pendant cet intervalle de temps, on marche vers le square Victoria et on entre au centre de commerce international, qui se distingue par sa très faible fréquentation par rapport au reste du quartier.

Une fois attablés dans le restaurant, on commande deux sandwichs tartinés de poulet, guacamole et mangue, le tout relevé d’une sauce assez épicée. Un large choix de dessert s’offre aux convives !

En 1976, Montréal accueillit les Jeux Olympiques d’été. Les passionnés de sport que nous sommes ne pouvaient raisonnablement pas manquer la visite du parc olympique ! On s’y rend en métro, un passage coûte 3,25 dollars. En cette fin de semaine, une importante compétition de jeux vidéo, la DreamHack, a lieu au stade olympique. Il n’est donc pas possible de visiter le lieu dans les conditions normales. Pas de stade donc mais on se console avec le centre sportif québécois basé dans ce qui fut la piscine olympique (le bassin est toujours visible).

Un peu plus loin, une exposition retrace l’avant et le pendant JO. On y retrouve Nadia Comaneci (à jamais la petite fée de Montréal), la torche olympique mais aussi la poupée officielle.

Dans l’auditorium, on rencontre deux Français, dont l’un est installé à Montréal depuis quatre ans. Après une intéressante et sympathique conversation, on prend au guichet deux billets pour la tour de Montréal (23,25 dollars par tête). Il s’agit, ni plus ni moins, de la plus haute tour inclinée au monde. Il faut emprunter un funiculaire pour atteindre la plate-forme d’observation qui offre un beau panorama sur la ville.

Le jardin botanique est situé tout près du parc olympique. Pour 20,50 dollars, on peut se promener dans des jardins d’inspiration japonaise, des serres et même toiser des plantes toxiques.

On dîne au Saint-Houblon (1567 rue Saint-Denis) avec Frère et une de ses amies. Cette micro-brasserie serait celle qui propose le plus de sortes de bières à la pression parmi tous les établissements de Montréal ! On choisit chacun quatre bières différentes qu’on nous apporte sur un petit plateau en bois. On se mange également un bol avec du riz et du saumon fumé qui est plutôt pas mal.