Norvège : les dix commandements

1. Des grandes blondes et des grands blonds, tu verras

Avec une chaussure noire ? Peut-être pas mais, une chose est sûre, les cheveux blonds sont très bien représentés en Norvège.

2. Par le niveau des Norvégiens dans la langue de Shakespeare épaté, tu seras

Visiblement, la méthode d’enseignement de l’anglais est particulièrement performante en Norvège car la plupart des gens sont capables de parler cette langue sans sembler chercher leurs mots. Ce ne sont pas les touristes, dont les capacités en norvégien sont souvent limitées, qui vont s’en plaindre !

3. A tes finances, tu veilleras (commandement éminent, d’où les sous-commandements)

  • Les supermarchés, tu privilégieras
  • De l’alcool, tu te sèvreras (dans les bars et restaurants, c’est cher et pour en acheter au détail, il faut franchir la porte d’un magasin spécialisé)
  • Chez l’habitant ou sous la tente (bon, peut-être pas en hiver), tu dormiras
  • D’une gourde (car l’eau du robinet est excellente), tu t’équiperas

4. La météo, tu scruteras

C’est une des leçons de ce voyage en Norvège ! La météo peut changer très rapidement, d’où l’intérêt de se renseigner avant de partir en excursion. Mieux vaut toujours avoir avec soi une petite laine et/ou un imperméable, on n’est jamais trop prudent.

5. De nombreuses femmes revêtues de leggings, tu croiseras

Le legging semble avoir le vent en poupe en Norvège. Les filles en portent volontiers et choisissent des couleurs qui ne passent pas inaperçues. C’est donc sans complexe que je me suis affichée partout en legging, tenue ceci dit très pratique pour voyager. Reste à savoir si Cristina Córdula pardonnera aux Norvégiennes (et à moi-même) cette faute de goût !

6. Du nombre de voitures électriques, tu t’étonneras

Les Norvégiens exportent certes du gaz et du pétrole mais peuvent se targuer d’un parc de voitures électriques sans équivalent en Europe. Tu seras marqué par les nombreuses voitures Tesla qui arpentent les routes et par les bornes de rechargement que l’on trouve un peu partout dans le pays.

7. A te servir d’une trancheuse à pain, tu apprendras

Les supermarchés vendent du pain frais (sans doute industriel mais il n’est pas mauvais) et la tâche de le trancher est du ressort des clients. A part dans certains supermarchés à Strasbourg, je n’avais jamais vu de trancheuses en libre-service.

8. A l’heure de ton choix au restaurant, tu te poseras

Tout du moins dans les grandes villes ! A Oslo, on s’est parfois posé dans des restaurants alors que l’après-midi était déjà bien avancé. Après, en ce qui concerne le soir, je ne suis pas certaine qu’ils servent après 21 heures, les gens mangeant assez tôt.

9. Du poisson, tu mangeras

La gastronomie norvégienne n’est pas mauvaise, loin de là ! Elle fait la part belle au poisson, ce qui n’est guère étonnant au vu de la large façade littorale du pays. Dans certains restaurants, il est possible de consommer de la baleine (ce qui est, à mon sens, contestable car de nombreuses espèces sont aujourd’hui menacées). Dans un autre registre, on trouve souvent du renne à la carte.

10. De la combinaison de pluie intégrale portée par les enfants, tu riras

Les petits Norvégiens sont plutôt bien équipés pour faire face à la pluie (à laquelle ils doivent être régulièrement confrontés). La plupart d’entre eux revêtent une sorte de salopette à capuche qui les protège de la tête aux pieds des gouttes d’eau. Il n’en faut pas moins pour chanter sous la pluie !

DSC05883

Norvège : épilogue et bilan

Adieu cabane au fond du jardin ! On quitte Seljord avec le bus Nor-Way de 08 heures 15 qui nous amène à la gare centrale d’Oslo. A la gare, on mange un sandwich d’inspiration italienne chez Deli de Luca. Pour nous rendre à l’aéroport, on privilégie le train NSB en lieu et place du « Fly to get » parce que c’est nettement moins cher (105 NOK par voyageur contre 196, quasiment le même temps de transport pour moitié moins cher). On se présente inhabituellement tôt à l’aéroport mais prendre le bus d’après nous aurait fait arriver trop tard. Nous n’avons plus que 18 NOK en poche, les derniers paiements ont dû s’effectuer par carte bancaire.

Ce que nous avons ramené de Norvège :

  • un magnet (au rythme d’un magnet par voyage, le frigo commence à être bien décoré) ;
  • du Nugatti (équivalent norvégien du Nutella) ;
  • le reste d’un paquet de Digestives classiques (c’est-à-dire sans chocolat).

Ce que j’ai bien fait d’emmener :

  • la paire de gants ;
  • les sous-pulls à manches longues ;
  • les polaires ;
  • l’imperméable.

Ce que j’ai emmené en trop :

  • des t-shirts (j’en ai porté seulement deux alors que j’en avais apporté bien plus) ;
  • le gros pantalon de rando d’hiver (qui m’a sauvé la vie en Islande et en Écosse), je n’ai pas eu assez froid pour le sortir du sac ;
  • la serviette (il y en avait à disposition dans tous les hébergements).

Ce que j’aurais pu emmener :

  • des chaussettes plus hautes (en plus des chaussettes de rando) car à Bergen j’ai eu froid dans l’espace compris entre le bas du legging et la chaussette basse ;
  • un parapluie ;
  • des guêtres de randonnée pour protéger les chaussures les jours de pluie.

 

Le point d’orgue du séjour :  Preikestolen ! Le beau temps, dont nous avons été gratifiés lors de cette magnifique randonnée, y est sans doute pour beaucoup !

Le moins bien : Bergen sous la pluie et cette deuxième journée passée dans les musées, à mon sens, pas des plus intéressants. S’il avait fait beau, on aurait largement préféré partir en rando sur une des montagnes qui entourent la ville.

Bilan en vrac :

  • Dans la famille des pays nordiques, la Norvège est un pays plus chaleureux que l’Islande (il faut dire aussi que les Norvégiens sont bien plus nombreux que les Islandais)
  • Pays sublime mais malheureusement pas accessible à toutes les bourses
  • Météo particulièrement imprévisible (prévoir plusieurs types de vêtements pour pouvoir sortir quel que soit le temps)
  • On a très bien mangé, mention spéciale aux soupes de poisson !
  • Un séjour sans location de voiture (ce que nous avons fait) ne pose pas de difficulté majeure car les réseaux de transports publics sont très développés. Louer une voiture est assez onéreux mais le carburant coûte à peu près le même prix qu’en France. La voiture offre sans doute plus de liberté et peut permettre de réduire certains temps de parcours néanmoins vive le « voyage lent » ! Voyager avec les transports publics demande un peu d’organisation mais il est aisé de trouver les horaires des trains et bus sur Internet.
  • Les hôtels étant très chers, loger chez l’habitant permet de réduire la facture. Camper peut constituer une belle alternative en été.
  • Un prochain voyage dans le Nord du pays ? Avec grand plaisir !

Seljord : le lac et le mont Bjørge

Il a dû pleuvoir toute la nuit. Heureusement, nous étions bien à l’abri dans notre cabane (presque au fond du jardin) et c’était même agréable d’entendre la pluie tomber. Les matelas sont confortables, franchement on a bien dormi. On mange deux petits biscuits avant d’aller faire des courses au supermarché pour pouvoir ensuite profiter d’un petit-déjeuner plus conséquent.

On part ensuite faire une rando décrite sur Internet. Le chemin est cependant moyennement bien balisé donc on se perd un peu et on ne tombe pas sur la cascade promise.

Qu’importe, cette sortie nous permet de découvrir un peu plus le Telemark, région où l’agriculture semble occuper une place de choix dans l’activité économique au vu du nombre de tracteurs garés devant les granges. Les rayons du soleil font leur apparition et, évidemment, c’est tout de suite plus agréable. On casse la croûte sur un banc non loin de l’adorable église de Seljord.

Pour profiter au mieux du temps magnifique dont nous sommes gratifiés en cette dernière après-midi norvégienne (on a même enlevé les manteaux, c’est dire !), on décide d’entreprendre une randonnée un peu plus sportive, j’ai nomme l’ascension du mont Bjørge. Force est de constater que certaines portions sont assez abruptes. Le dénivelé est, en effet, important avec un départ à 112 mètres d’altitude pour une arrivée à 887 mètres. En raison de l’heure assez avancée, on ne monte pas jusqu’au sommet mais jusqu’à l’avant-dernier point de vue qui offre déjà un beau panorama sur Seljord.

La descente n’est pas aussi compliquée que prévu néanmoins il faut faire attention car les pentes peuvent être raides. On aura mis un peu moins de deux heures et demi pour monter et une heure de moins pour revenir au point de départ de la rando. Il est pas loin de 21 heures quand nous rentrons dans notre cabane. 29,9 kilomètres aujourd’hui, ce qui constitue un record pour ce séjour ! On se fait cuire les raviolis achetés ce matin en guise de dernier dîner sur le sol norvégien.

En train puis en bus : de Stavanger à Seljord

Stavanger, on te quitte ! Avant de faire nos adieux à cette agréable cité portuaire, on profite bien comme il faut du délicieux petit-déjeuner du Radisson Blu, incontestablement le meilleur du séjour (plein de choses à manger, on ne sait plus où donner de la tête) ! L’autre avantage de cet hôtel, c’est qu’il est situé tout près de la gare, et justement, nous prenons le train de 08 heures 47 pour Bø. A l’heure précise, le train démarre. Son terminus est Oslo, autant dire qu’il traverse une bonne partie du pays. Il ne va pas très vite sans doute parce que ses arrêts sont fréquents. Le billet coûte environ 80 euros par passager.

Après une paisible traversée du Sud de la Norvège, on arrive à Bø un peu avant 14 heures 30. De là, nous devons prendre un bus pour Seljord. Sur la ville de Bø, je serai brève car celle-ci n’a pas le privilège d’être référencée par le Lonely Planet. Le supermarché Rama, situé en face de la gare, est fermé en ce dimanche. De l’autre côté, trône une boutique de toilettes et robinets (spéciale dédicace aux rouleaux de p-cul aux couleurs vives en vitrine). L’exploration s’arrête là car malheureusement il pleut… Nous avons pourtant un peu de temps à meubler car notre bus arrive à 16 heures 20. La gare et sa petite échoppe de burgers et autres mets diététiques semblent être le centre névralgique de Bø en ce dimanche. Certaines voitures y passent même plusieurs fois la musique à fond.

Enfin, on monte dans le bus ! Une vingtaine de minutes plus tard, nous arrivons à destination. Il nous faut marcher une quinzaine de minutes pour atteindre « Hovstø hytter og rom » où nous avons réservé une sorte de cabine (100 euros les deux nuits). Nous y sommes accueillis par un Polonais qui nous offre des biscottes Vesa car le supermarché Rema, situé à un petit kilomètre de marche, est fermé aujourd’hui. Il ne nous reste, en effet, que du fromage, un peu de jambon, deux tranches de pain et quelques biscuits. Les réserves de nourriture s’amenuisant, un passage par le supermarché est programmé pour le lendemain matin.

DSC05966

On paye 200 NOK pour pouvoir revêtir  les lits de draps, ceux-ci n’étant pas inclus dans le prix. Pour les toilettes et la salle de bain, il faut entrer dans la maison située en face de notre chalet. Il y a de quoi cuisiner dans la cabine mais une cuisine un peu plus conséquente est à la disposition des clients dans la maison.

Malgré la pluie et le ciel très couvert, les montagnes et le lac paraissent splendides.

Moslifjellet et retour à Stavanger

A l’auberge de jeunesse de Preikestolen, le couvre-feu est fixé à 23 heures et force est de constater qu’il est parfaitement respecté. Notre chambre doit mesurer 7 mètres carrés mais on y a très bien dormi. Les lits en bois ne grincent pas, ce qui contraste avec les plumards en métal que nous avons connus jusqu’ici. Après la douche, direction la salle du petit-déjeuner. Nous ne savions pas que celui-ci était inclus dans le prix et ce fut une excellente surprise quand nous l’avons appris hier. Ce petit-déjeuner est un régal, mention spéciale au saumon fumé et aux différentes sortes de pain. Revigorés, on retourne dans la chambre pour une double raison : attendre que la pluie se calme (ce qui, selon la météo, devrait bientôt se produire) et regarder le quart de finale du double dame junior des championnats de France jeunes de badminton que dispute une fille de notre club ! Vers 10 heures 30 (heure à laquelle les chambres doivent être libérées), on va payer (722 NOK) et on en profite pour se renseigner sur les randonnées. On nous en recommande deux (le tour du lac et l’ascension du Moslifjellet) mais on nous incite à attendre que le ciel se dégage avant de partir à l’aventure.

Vers 11 heures 45, le départ est donné. On suit le sentier qui mène à Moslifjellet. Il est un peu plus difficile (moins long cependant) que Preikestolen. Il y a pas mal de vent et, manque de bol, la pluie fait un retour fracassant… Ajoutez à cela le fait que le sentier est recouvert de pierres sur lesquelles l’eau de la rivière coule et vous comprendrez pourquoi le terrain est glissant (sachant que les racines des arbres sont dans doute les pires traitresses). On arrive tant bien que mal au sommet où l’on ne distingue pas grand chose tellement le ciel est couvert.

On redescend prudemment, l’objectif est d’aller se sécher à la cafétéria. On y mange du pain, du fromage et du jambon ramenés de Stavanger ainsi qu’une part de gâteau au chocolat et deux gaufres achetées pour 113 NOK à la cafétéria. On arrive un peu en avance pour prendre le bus de 15 heures 50 et heureusement car celui-ci part dix minutes plus tôt que l’horaire prévu. Après 45 minutes de ferry, nous sommes de retour à Stavanger.

Ce soir, nous dormons au Radisson Blu Atlantic de Stavanger. Cet établissement est évidemment bien au-dessus de nos standards habituels mais il n’était pas beaucoup plus cher que d’autres hôtels et surtout nous voulions un bon petit-déjeuner des familles avant la journée dans les transports du lendemain. La chambre est spacieuse, rien à voir avec celle où nous avons dormi la nuit précédente. Elle est équipée d’une grande télé, parfait pour regarder la finale de la Ligue des champions !

Vers 19 heures, on va dîner au Døgnvill (Skagen 13), restaurant de burgers qui ne semble pas désemplir. Le « royale with cheese » est plutôt pas mal. On accompagne nos burgers de bières et de délicieuses frites de patates douces. En tout, on paye 644 NOK. Rentrés au Radisson, on décide de profiter des équipements de l’hôtel en allant transpirer dans le sauna. Celui-ci ne nous a cependant pas semblé très chaud. Il faut dire que l’eau versée sur les pierres ne produisait pas le bruit habituel.

Preikestolen ou le rocher le plus célèbre de Norvège

Un peu avant 08 heures 30, on quitte la chambre direction le supermarché situé juste à côté pour acheter quelques victuailles. Il est temps de prendre le ferry pour Tau d’où nous monterons dans un bus pour Preikestolen. Nous avons acheté les billets sur le site Internet de l’agence Go Fjords pour 84 euros pour deux aller / retour. Attention, le bateau part du port des ferrys et non de là où sont amarrés les paquebots de croisière. Ne vous fiez pas au panneau Nordled installé à cet endroit. C’est pourtant dans ce piège que nous tombons, nous nous en rendons compte assez vite mais nous loupons le bateau de 09 heures. Pas de panique, Go Fjords vient de passer aux horaires d’été si bien que la liaison en bus sera assurée à l’arrivée du bateau de 09 heures 45. C’est donc dans celui-ci que nous embarquons. Cette promenade sur l’eau est l’occasion d’admirer, une fois encore, le sens de l’organisation des Norvégiens pour faire monter voitures, camions, motos et piétions sur les ferrys. La traversée jusqu’à Tau dure environ 45 minutes, ce qui fait de ce ferry celui dans lequel nous serons restés le plus longtemps. Un bus nous attend juste devant l’embarcadère. En trente minutes, il nous amène au point de départ de la célèbre randonnée de Preikestolen. Avant de cheminer le long de ce sentier, on dépose nos sacs à l’auberge de jeunesse où nous avons réservé pour la nuit (800 NOK, petit-déjeuner inclus).

On enfile nos chaussures de rando et c’est parti ! Force est de constater que nous sommes loin d’être les seuls sur le sentier ! Il y a même des embouteillages par endroits. Une chose est sûre, cette randonnée n’est pas très difficile, pour preuve de très jeunes enfants sont de la partie. De façon étonnante, nos amis les chiens sont nombreux à arpenter le chemin. Visiblement, les Norvégiens apprécient particulièrement amener Médor en randonnée.

On pique-nique en route comme le font la plupart des randonneurs. Il fait aujourd’hui un temps magnifique et les paysages en sont d’autant plus beaux.

En tout, on met à peu près deux heures pour parvenir au fameux rocher fissuré sur lequel tout le monde se précipite pour prendre des photos. Il faut dire que, du haut des 604 mètres du rocher, la vue sur le Lysefjord est splendide. Je n’ose cependant pas trop m’approcher du bord comme le font certains.

Il est possible de continuer un peu plus haut (le chemin est balisé par des T rouges peints sur les pierres), ce qu’on fait. Il faut « escalader » des pierres mais rien d’insurmontable. La vue du sommet est magnifique mais sur tous les gens qui viennent à Preikestolen, ceux qui montent jusqu’en haut semblent être minoritaires.

C’est sur cette partie que nous rencontrons un couple de Français avec qui nous discutons un moment avant de redescendre tous ensemble vers le point de départ. Il est 17 heures passées, nous en avons terminé avec cette randonnée de toute beauté. En tout et pour tout, on aura marché 16 kilomètres. On n’aura eu froid aujourd’hui, loin de là. Je m’étais sans doute habillée un peu trop chaudement. Un t-shirt à la place de la sous-couche polaire à manches longues aurait sans doute été préférable.

La clé de la chambre récupérée, on y prend nos quartiers. Elle est très petite et équipée de deux lits superposés ainsi que d’un lavabo. Le wifi y fonctionne plutôt bien. On se fait des pâtes dans la cuisine commune, très bien équipée, située dans le chalet adjacent (il y a en tout trois baraquements). Il est possible de manger au restaurant de l’accueil à condition d’avoir réservé. Le chalet, dans lequel nous sommes installés, abrite en son rez-de-chaussée une chaleureuse salle commune aux nombreux livres et qui offre une vue plongeante sur le lac. On y trouve également une maquette sur laquelle est représenté le sentier menant au célèbre rocher.

De Bergen à Stavanger

Ce matin, on se lève tôt pour prendre le bus à 09 heures 10 direction Stavanger. Il nous faut donc rejoindre la gare routière, ce que nous faisons à pied et sous la pluie. Passée cette étape vivifiante, nous montons dans le bus qui roule une petite heure avant de monter sur un ferry. Tout de monde doit descendre du bus et s’installer sur les sièges du bateau qui est pourvu d’une cafétéria. Il fait froid et il pleut pendant la traversée, ce qui nous dissuade de nous asseoir sur les sièges situés sur le pont, d’où on peut sans doute profiter d’une vue splendide quand le ciel est dégagé.

Le car continue son chemin. Rares sont les routes à quatre voies ! On prend un deuxième ferry dans lequel on casse la croûte. Une demi-heure plus tard, on arrive à Stavanger où, bonne nouvelle, il ne pleut pas !

On file directement au musée du pétrole, l’or noir faisant la fierté de Stavanger. L’entrée coûte 120 NOK par personne. On nous permet de laisser nos sacs dans un vestiaire fermé. En cet après-midi, le musée est littéralement envahi par les passagers de ces hôtels flottants qu’on aperçoit dans le port. Le musée revient sur l’histoire pétrolière de Stavanger et raconte comment la découverte des gisements dans les années 1960 a changé la Norvège. Une partie de l’exposition est consacrée aux conditions de sécurité sur les plateformes pétrolières dont l’exploitation a été marquée par des accidents meurtriers. Le musée ferme aujourd’hui à 16 heures et c’est lorsque nous entendons le tout dernier appel que nous quittons le bâtiment.

Il est temps d’aller déposer les sacs à Home Sweet Home où nous avons réservé pour une nuit (57 euros). Il s’agit là encore d’une chambre chez l’habitant mais celle-ci est bien séparée du reste de la maison. Les lits sont superposés, la chambre dispose d’un four à micro-ondes et d’un petit frigo. La salle de bain est privative. L’endroit est tenu par une famille d’origine asiatique qui habite juste au-dessus .

On se dirige ensuite vers le centre ville où nous espérons trouver un supermarché ouvert en ce jour férié. Un supermarché justement, il y en a un à quelques mètres de notre logis mais malheureusement son rideau est fermé tout comme celui des autres magasins où nous tentons notre chance. Nous voilà donc « contraints et forcés »  de manger au restaurant ! Avant ça, on fait un tour dans la ville, un peu morte en ce jeudi d’Ascension.

Le restau dans lequel on dîne s’appelle le Renaa Xpress Sølvberget (Sølvberggata 2). Il s’agit d’un de trois restaurants du chef Erik Renaa. Au menu, pizzas, salades et paninis. Notre choix se porte sur les pizzas qui sont délicieuses. On se partage un petit gâteau au chocolat qui n’est pas mauvais non plus. L’addition s’élève à 475 NOK. On flâne ensuite dans le Gamle Stavanger (vieux Stavanger), quartier dont les maisons blanches en bois ont beaucoup de charme.

Bergen pluvieuse : KODE 3, Bergen Kunsthall

Aujourd’hui, c’est jour de lessive ! Une laverie étant située pas trop loin de notre demeure, c’est dans ce haut lieu que nous nous rendons en ce mercredi matin. Une machine coûte 70 NOK, somme à laquelle il faut rajouter quelques couronnes pour la lessive. Pour utiliser le séchoir, il faut débourser 10 NOK pour dix minutes. L’opération nous prend environ une heure.

Après avoir déposé les vêtements propres à l’appartement, on marche vers le centre de Bergen. On commence à avoir faim alors on entre manger un morceau chez Godt Brød, sorte de boulangerie qui vend petits pains, sandwichs, pizzas et gâteaux. On partage un sandwich, une part de pizza, un smoothie et un gâteau au chocolat. C’est donc ravitaillés que nous pouvons passer aux choses sérieuses. Le temps étant plutôt clément, tout du moins pour l’instant, on en profite pour aller faire un petit tour sur le port. De manière tout à fait attendue au regard de la couleur du ciel, la pluie fait son apparition, ce qui nous incite à pénétrer dans le KODE 2. Ce musée n’est composé que d’une seule pièce, dans laquelle sont exposées les œuvres très contemporaines des mêmes artistes qui étaient à l’honneur dans l’exposition temporaire vue hier au KODE 4. Autant dire qu’on n’en gardera pas un souvenir mémorable.

Au tour du Bergen Kunsthall, galerie d’art contemporain. Je suis assez peu réceptive à la première exposition consacrée à une artiste norvégienne aux œuvres très conceptuelles. La seconde, un peu plus intéressante à mon sens, revient sur la carrière de Jill Johnston, critique d’art newyorkaise. L’entrée à cette galerie est comprise dans le « ticket KODE » (dont j’ai oublié le prix) valable deux jours et qui permet de visiter tous les KODE.

La dernière victime est le KODE 3 qui abrite des œuvres de peintres, pour la plupart norvégiens, des XVIIIe, XIXe et XXe siècles. Edvard Munch y est très bien représenté. Soyons honnêtes, il est 16 heures et on ne sait plus trop quoi faire dans cette bonne ville de Bergen. Il pleuvine sans interruption en plus de faire froid et on a exploité une bonne partie des possibilités musées… Pour passer le temps avant le dîner, on parcourt les artères commerciales entrant au hasard dans quelques magasins de sport et de d’ameublement.

Étant donné que le déjeuner fut assez léger, on a tous les deux faim si bien qu’il n’est pas encore 18 heures quand nous franchissons la porte du Colonialen Litteraturhuset (Østre Skostredet 5-7), restaurant décoré de tables en bois à la mode scandinave. Le poisson est très bon, cependant j’ai trouvé l’accompagnement (un mélange de tomates et de poivrons) un peu acide. Avec en sus une très bonne soupe de poisson et un gâteau partagés entre nous deux, l’addition s’élève à 80 euros. Après un passage au supermarché, on rentre à l’appartement où nous discutons quelques minutes avec notre hôte qui, en bon supporter de Chelsea, attend avec impatience la finale de la Ligue Europa (nous l’avons d’ailleurs entendu exprimer sa satisfaction au coup de sifflet final).

Bergen: Bryggen, KODE 4 et Mont Fløyen

Le jour est déjà levé depuis plusieurs heures sur Bergen quand nous nous mettons en route en ce début de matinée non sans avoir avalé quelques tartines. A la base, il n’était pas censé pleuvoir mais nous ne pouvons que constater que des gouttes tombent du ciel. Pas de quoi nous arrêter cependant ! Nos premières déambulations nous permettent de découvrir quelques beaux endroits.

Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le quartier historique de Bryggen est sans doute l’endroit le plus célèbre de Bergen avec ses maisons colorées autour du port.

Après un passage par la tour Rosenkrantz et par la salle de cérémonie du roi Hakon, on s’installe sur une table d’une échoppe au marché du poisson car la pluie redouble d’intensité. Tous les commerçants proposent à peu près les mêmes types de produits, c’est à celui qui interpellera le plus fort le chaland. De nombreux vendeurs sont originaires du Sud de l’Europe, Espagne en tête. On prend un sandwich et une tartine, le tout pour 190 NOK (pas donné mais c’est la Norvège et, de surcroît, un lieu éminemment touristique). Certes, ce n’est pas mauvais mais rien d’exceptionnel non plus. Au loin, on aperçoit le paquebot Viking Sun qui visiblement nous suit car il était comme nous hier en escale à Eidfjord.

Étant donné qu’il ne fait pas très beau, on cherche un musée à visiter. On jette notre dévolu sur celui du Bryggen ou sur le musée hanséatique mais, manque de bol, les deux sont fermés pour travaux. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, on prend la direction du musée KODE 1 mais force est de constater que lui non plus ne pourra être l’heureux élu car il n’est ouvert que le samedi. Heureusement, il y a trois autres KODE et ils sont tous ouverts.

On choisit KODE 4, à savoir celui estampillé art moderne. La première partie de l’exposition est consacrée au peintre norvégien Nikolaï Astrup. On y admire également des toiles de Georges Braque et Pablo Picasso. Au sortir du musée, on profite d’une météo plus clémente pour arpenter le mont Fløyen, une des sept montagnes entourant Bergen. L’ascension dure une petite heure et n’a rien de difficile. Elle offre de très belles vues sur la ville.

Au sommet, les touristes prennent des photos sur l’esplanade spécialement aménagée. On y voit également les téléphériques se croiser (car si vous n’avez pas envie de monter à pied, cet engin vous y mène en quelques minutes).

On poursuit la promenade jusqu’au lac puis on redescend tranquillement vers le centre ville. Petite originalité, un grand toboggan trône au milieu du chemin qu’on a pris au retour. Retrouvant notre âme d’enfant, on l’emprunte et figurez-vous qu’il est assez rapide !

Il est 18 heures passées et les estomacs commencent à se creuser (il faut dire que le déjeuner n’a pas été très copieux) alors on se met en quête d’un restau, si possible norvégien. Sur les conseils du Lonely Planet, on choisit le Pingvinen (Vaskerelven 14), ce qui s’avère judicieux car nos plats sont absolument délicieux. La carte est minimaliste, ce qui, selon moi, garantit davantage de mets faits maison. On tente même le gâteau au chocolat qui est très réussi. L’addition s’élève à 54 euros. Encore une demi-heure de marche pour faciliter la digestion et nous sommes de retour à notre logis. 25,71 kilomètres au total pour cette première journée à Bergen.

Eidfjord: entre fjord et cascades

Dans notre splendide appartement d’un jour, les chambres ne sont pas équipées de volets si bien que les rayons du soleil, qui se lève vers 04 heures 30 du matin, viennent chatouiller les yeux des dormeurs. Après avoir avalé du pain, de la confiture et du jambon en guise de petit-déjeuner, on dépose les sacs à la réception pour pouvoir nous rendre libérés de tout poids à la cascade de Vøringfossen. Le gars qui accueille les locataires (la propriétaire des lieux étant actuellement au Danemark) nous suggère d’emprunter les vélos de la maison pour faire le trajet à coups de pédale. Selon lui, il y en a pour une heure de bicyclette. A la suite d’une brève réflexion, on refuse l’offre et on monte dans le bus de 08 heures 55 comme prévu. En attendant le bus (l’arrêt est situé devant le magasin Joker), on regarde le trajet sur Google Map et c’est là qu’on se rend compte qu’il y a 900 mètres de dénivelé, ce qui pourrait correspondre à un col de deuxième catégorie sur ce bon vieux Tour de France… Je ne vois pas comment on aurait pu mettre une seule heure pour réaliser ce qui aurait été mon plus grand exploit cycliste ! Soit le mec est un as de la petite reine, soit il parlait du temps qu’on met avec un vélo électrique…

Le bus donc (37 NOK par passagers) nous dépose devant la cafétéria. On descend quelque chose comme deux kilomètres pour atteindre le début de la randonnée qui permet de s’approcher du bas des chutes. Le sentier, balisé par des T rouges, s’étend sur 1,7 kilomètre.

 

Étant donné que le terrain est très rocailleux, il faut y aller prudemment. Au bout d’une heure, on arrive sur la passerelle en bois d’où la cascade est particulièrement impressionnante. Ces chutes sont parmi les plus célèbres de Norvège et on comprend mieux pourquoi !

 

Le retour est un peu moins long que l’aller. On remonte vers notre point de départ pour observer la chute d’eau, haute de 183 mètres, d’un autre point de vue.

 

Malheureusement, nous n’avons pas assez de temps pour marcher jusqu’à la passerelle située en haut des chutes. A 13 heures 21, on reprend le bus dans lequel nous sommes à nouveau seuls. D’autres passagers embarquent un peu plus tard et ils font drastiquement chuter la moyenne d’âge puisqu’il s’agit d’un groupe d’enfants dont l’âge ne doit pas excéder cinq ans. A Eidfjord, on se ravitaille au Joker avant de récupérer nos sacs. On casse la croûte devant l’embarcadère puis on monte dans le bateau Norled en direction de Norheimsund. Cette petite croisière d’environ trois heures permet de découvrir le Hardangerfjord. Nous avons acheté les billets sur Internet pour 33 euros par tête. La traversée du fjord est somptueuse. La couleur de l’eau, les montagnes verdoyantes, les sommets enneigés, tout est là pour passer un excellent moment.

 

On peut sortir prendre l’air sur le pont et ainsi prendre des photos. Évidemment, il fait frais là-haut, mieux vaut être bien couvert surtout quand le soleil se cache. Le bateau s’arrête dans plusieurs localités, davantage pour déposer des passagers que pour en embarquer de nouveaux. Nous descendons donc à Norheimsund, terminus de la croisière.

DSC05770

A l’instar d’un certain nombre de passagers, nous nous dirigeons vers l’arrêt de bus qui se trouve juste en face du quai. Un bus 925 en direction de Bergen arrive suivi d’un deuxième quelques minutes plus tard dans lequel nous sommes les seuls à monter, ce qui deviendrait presque une habitude ! On paye 76 NOK par tête pour s’arrêter aux chutes de Steinsdalsfossen. Hautes de 50 mètres, cette cascade offre aux visiteurs le plaisir de passer derrière le rideau d’eau.

Les chutes sont gardées par une armée de moutons qui broutent joyeusement tout autour du site. On se pose sur la table en pierre juste en face de la cascade en attendant le bus de 18 heures 45 pour Bergen. Le bus arrive et, une fois n’est pas coutume, nous ne sommes pas seuls dedans ! Le paysage est splendide, on ne se lasse pas des lacs et des montagnes.

Arrivés à Bergen, on met le cap sur notre lieu de villégiature pour les trois prochaines nuits. Il nous faut marcher 35 minutes pour l’atteindre car il est situé assez loin du centre ville. C’est la raison pour laquelle il était nettement moins cher que les autres (une quarantaine d’euros la nuit). En fait, il s’agit d’une chambre chez l’habitant, en l’occurrence chez le sympathique Abdi. Les deux lits sont superposés ; bonne nouvelle, ils ne semblent pas trop grincer contrairement à ceux d’Oslo. On fait cuire les pâtes et la sauce bolognaise (appellation largement usurpée car la sauce ne contient pas une once de viande) achetées à Eidfjord avant de conclure cette journée bien remplie.