La journée insulaire à Miyajima

Après avoir avalé un yaourt et des biscuits, on prend la direction de la gare d’Hiroshima pour prendre le train en direction de Miyajimaguchi (compter une demi-heure de trajet). De là, on monte dans le ferry JR (compris dans le JR Pass) effectuant la liaison avec l’île de Miyajima. La traversée dure une dizaine de minutes.

A l’approche de l’île, une des premières choses que les visiteurs distinguent est la grande porte rouge (torii) plantée en pleine mer.

Une fois débarqués, on salue les daims (comme à Nara, ils se promènent tranquillement dans les allées) puis on marche vers le célèbre Itsukushima-jinja, remarquable sanctuaire shintoïste. Sa principale originalité est d’être construit comme une jetée. Mieux vaut le visiter à marée haute lorsqu’il est entouré d’eau.

On continue avec le temple bouddhiste Daisho-in. Avec ses icônes, ses escaliers de pierre jalonnés de petites statues, je l’ai trouvé absolument sublime. Il est, par ailleurs, bordé par une cascade au bruit très reposant. L’entrée est gratuite (libre à vous de donner quelques pièces pour participer à l’entretien du site).

On déjeune dans un petit restau situé tout près du rivage. Les udon sont délicieux. L’établissement propose également des huître grillées (une des spécialités de l’île) qui sont apparemment succulentes.

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Rassasiés, on entreprend l’ascension du mont Misen qui culmine à 530 mètres. Des marches en pierre et des panneaux, mettant en garde les randonneurs contre un (affreux) serpent venimeux, balisent le parcours. Pour arriver au sommet, il faut marcher une bonne heure.

On emprunte un autre sentier qui nous mène jusqu’au téléphérique. On ne souhaitait pas particulièrement le prendre mais on ne voyait pas très bien par où redescendre (il faut dire que la dernière carte que nous avions consultée n’était pas très explicite). Bref, on pourra dire qu’on est monté dans un téléphérique au Japon !

On arpente ensuite les petites rues du centre de l’île. On achète un sachet de marrons en guise de goûter. A 16 heures 40, on reprend le bateau puis le train pour Hiroshima.

On dîne au Bakundaya de la gare où nous goûtons aux ramen d’Hiroshima. Le bouillon est plus épicé que d’habitude mais c’est très bon. On achète des yaourts et de makis au supermarché installé au sous-sol de la gare en prévision du petit-déjeuner du lendemain.

 

Hiroshima mon amour

Après avoir englouti un pancake au chocolat (qui ne vaut pas un bon produit maison) au bar de l’auberge, nous marchons vers la gare et, un peu avant 9 heures, nous sommes dans le train pour Shin-Osaka où nous devons faire un changement pour continuer vers Hiroshima.

Vers 11 heures, nous arrivons à destination. La mauvaise nouvelle, c’est qu’il pleut des cordes. La bonne, c’est que l’auberge n’est pas trop loin de la gare. Il s’agit, pour ne rien changer, de la K’s House (il en existe plusieurs réparties dans tout le pays). L’accueil est des plus chaleureux. Il pleut tellement fort qu’on patiente dans le salon guettant l’accalmie.

On finit par franchir le pas de la porte armés de parapluies transparents (le modèle standard au Japon) mis à disposition par la K’s House. Nos estomacs se creusant, on se pose dans un Doutor, sorte de Subway local, où les sandwichs sont étonnamment bons. Rassasiés, on marche vers le tristement célèbre Dôme de la bombe A. Le bâtiment (ou plutôt ce qu’il en reste) était le palais préfectoral de la promotion industrielle.

Très endommagé, il est néanmoins un des seuls édifices, situés à l’épicentre de l’explosion, à avoir survécu à la mal nommée Little Boy.

On se promène ensuite dans le parc du mémorial de la paix jalonné par plusieurs monuments commémoratifs.

La flamme de la paix (première image) restera allumée tant qu’il y aura des armes nucléaires de par le monde (je crains qu’elle puisse continuer à se consumer pendant de très longues années). Le monument de la paix des enfants (troisième photo) a été érigé en hommage à Sadako Sasaki et aux milliers d’enfants victimes du bombardement atomique. Née en 1943 à Hiroshima, Sadako a été emportée à l’âge de douze ans par une leucémie, conséquence de son exposition aux radiations. A l’hôpital, elle commença à confectionner des grues en origami. Selon une légende japonaise, quiconque en fabrique mille voit un vœu exaucé. Sadako espérait ainsi pouvoir guérir et reprendre la course à pied. Malheureusement, elle mourut avant d’atteindre les mille grues (elle en plia 644). Les élèves de sa classe achevèrent la tâche et lancèrent un appel pour construire un monument en hommage aux enfants victimes de la bombe. Aujourd’hui encore, des écoliers du monde entier plient des grues et les envoient à Hiroshima.

On visite le musée du mémorial de paix d’Hiroshima. Très bien construit, ce musée est particulièrement émouvant. Ses vitrines renferment notamment des vêtements portés le 6 août 1945 par des victimes de l’explosion ainsi que divers objets personnels récupérés parmi les décombres. Le musée s’intéresse également aux conséquences des radiations sur les organismes. Cette visite est assez bouleversante mais est, je crois, nécessaire pour comprendre les heures tragiques endurées par les habitants d’Hiroshima. Elle pose aussi la légitime question du contrôle et de la prolifération des armes nucléaires.

On passe ensuite par le mémorial national de la paix pour les victimes de la bombe atomique d’Hiroshima. La petite fontaine entourée d’un panorama photographique d’Hiroshima symbolise l’impact de la bombe.

On marche vers les jardins de Shukkei-en, censés fermer à 17 heures. On arrive à 16 heures 30 et on nous annonce que l’accès aux jardins n’est néanmoins plus possible. On se dirige alors vers le château, qui a été reconstruit en 1958.

Pour terminer la journée, on fait un tour dans la grande galerie commerçante du centre-ville. On entre dans une salle de jeux vidéo (attention au volume sonore !) et dans quelques boutiques. On dîne au Okonomi-mura (5-13 Shintenchi), restau dans lequel sont servis des okonomiyaki, sortes de crêpes japonaises dont la pâte est à base de chou. Pour tout dire, c’est loin d’être le plat que j’ai préféré au Japon.

On rentre à la K’s House pour faire une lessive. Nous nous joignons aux gens qui discutent dans le salon, l’ambiance est bien sympa.

Pour finir, un petit comparatif s’impose entre la K’s House de Kyoto et celle d’Hiroshima :

  • chambres plus spacieuses à Kyoto ;
  • espaces communs plus grands à Kyoto ;
  • « vraie » salle de bain à Kyoto (à Hiroshima, les lavabos sont dans les couloirs) ;
  • cadre et accueil plus chaleureux à Hiroshima ;
  • point commun entre Kyoto et Hiroshima : trop peu de douches.

Quoi qu’il en soit, les K’s House restent des solutions d’hébergement bon marché et conviviales.

L’excursion chez les daims à Nara

Lieux de rencontre par excellence, les auberges de jeunesse sont de formidables machines à souvenirs. Quand j’ai trié mes photos du Japon, j’ai eu une pensée émue en relisant ce petit mot laissé par un de nos co-locataires de dortoir (j’ignore, qui des Australiens ou Malaisiennes l’a écrit). Les rencontres dans les auberges de jeunesse sont certes souvent éphémères mais, une chose est sûre, les souvenirs qu’elles rappellent ont une saveur toute particulière !

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On décide de prendre le petit-déjeuner de la K’s House. Pour un peu moins de 800 yens, on a accès à un buffet composé de pain, œufs brouillés, céréales, petites saucisses, nouilles et salade de fruits. Rassasiés, nous prenons le chemin de la gare où nous montons dans le train pour Nara. Le train s’arrête assez souvent, ce qui allonge un peu le trajet, qui dure une heure au total, mais cela n’a pas grande importance car le temps passe toujours plus vite lorsqu’on discute avec un charmant Japonais assis à côte de nous. Il est étudiant en architecture et se rend à Nara pour assister à un séminaire.

Arrivés à destination, on marche vers le Nara-koen (ou parc de Nara) qui abrite les sites touristiques majeurs de la ville. On commence par le Kofuku-ji, ensemble de temples célèbre pour sa pagode.

On fait la connaissance des fameux daims qui sont un peu chez eux à Nara. Ils s’approchent volontiers des nombreux visiteurs pour quémander des friandises (on peut d’ailleurs acheter des biscuits pour daims moyennant 150 yens). Parfois, on les retrouve sur la route. Avec un flegme tout japonais, les conducteurs s’arrêtent pour les laisser passer. Accompagnés de nos nouveaux amis poilus, on avance vers le Todai-ji, temple accueillant dans son bâtiment principal, le Daibutsu-den, un immense Bouddha.

On passe par le Nigatsu-do et le Sangatsu-do, deux temples annexes au Todai-ji. L’accès au premier se fait par un escalier jalonné de lanternes. La promenade est très agréable.

On déjeune dans le centre-ville dans un restaurant proposant un certain nombre de spécialités chinoises avant de mettre le cap sur un magnifique jardin japonais, l’Isui-en (l’entrée coûte 850 yens).

Un petit musée, accolé au jardin, expose des vêtements anciens. Juste à côté de l’Isui-en se trouve un autre très beau jardin, le Yoshiki-en qui a la particularité d’être gratuit pour les étrangers.

On refait un petit tour dans le centre-ville et c’est ainsi que se termine notre journée à Nara. De retour à Kyoto, on franchit la porte du centre commercial situé tout près de la gare. Les rayons appareils photo et valises sont impressionnants par leur taille. Celui consacré aux figurines de mangas n’a pas grand chose à leur envier.

On dîne au dernier étage de ce centre commercial où sont installés plusieurs restaurants. Celui qui remporte nos suffrages s’appelle Olive Chao. Je suis, pour ma part, quelque peu déçue par mon riz au tofu.

Une fois rentrés à la K’s House on fait nos sacs histoire de ne pas réveiller tout le dortoir car le départ pour Hiroshima promet d’être matinal.

Dernier jour à Kyoto : du bambou, des singes et de la pluie

Pour cette dernière journée à Kyoto, on met le cap sur les quartiers d’Arashiyama et Sagano. Comment s’y rendre ? Il faut emprunter la ligne JR Sagano jusqu’à la gare de Saga-Arashiyama. On commence par le Tenryu-ji, temple bouddhique au magnifique jardin.

On traverse ensuite la très belle bambouseraie d’Arashiyama, la promenade est des plus reposantes.

Seule ombre au tableau : il pleut de plus en plus fort…

On visite la villa Okochi Sanso, somptueuse propriété d’un célèbre acteur japonais, Denjiro Okochi, décédé en 1962. Les jardins valent largement le détour. En outre, chaque visiteur est gratifié d’une tasse de thé accompagnée d’une petite pâtisserie.

On se dirige vers le parc de Kameyama-koen, qui est parcouru par plusieurs sentiers. La pluie se faisant de plus en plus sentir, on ne s’aventure pas trop loin.

Apparemment, des singes arpentent régulièrement les allées du parc. Nous n’en avons cependant pas croisés (peut-être ont-ils été, eux aussi, découragés par les conditions atmosphériques).

On déjeune dans un restau (dont le nom m’échappe) situé près de la station Keifuku Arashiyama.

Si tout comme nous, vous n’avez pas la chance d’admirer des singes dans le parc Kameyama-koen, vous pourrez toujours, pour 550 yens, aller à leur rencontre au parc des singes d’Arashiyama Iwatayama. Pour accéder au site, il faut monter au sommet d’une colline (compter vingt minutes de marche). Là-haut, les singes jouent, courent, font les fous dans les arbres. Les plus mignons sont peut-être les plus jeunes dont l’âge ne dépasse pas trois mois.

On quitte ces adorables singes pour reprendre le train dans l’autre sens et rallier le Sud-Est de Kyoto. Il faut pour cela repasser par la gare et emprunter la ligne Nara jusqu’à la station Inari.

On visite d’abord le temple Tofuku-ji. La taille des différents édifices qui le composent est impressionnante. Le jardin vaut largement le coup mais le souci, c’est que la pluie ne se calme pas, loin de là…

On marche ensuite en direction du Fushimi Inari Taisha qui est, à mon sens, un des lieux les plus saisissants de Kyoto. Les torii (ou portiques de sanctuaires) rouges s’y succèdent jusqu’en haut de la colline.

Nous rentrons à la K’s House bien trempés. On s’y pose un peu avant de rallier le Sushi no Musashi, un restau de sushis équipé du célèbre tapis roulant. Ce ne sont peut-être pas les meilleurs sushis de l’archipel mais les prix sont vraiment attractifs (la plupart des assiettes coûtent 140 yens).

 

Kyoto : la journée des sanctuaires

Etant donné que la nuit tombe tôt et que les lieux d’intérêt ferment à 17 heures, on fait en sorte d’être d’attaque pour 8 heures 30 (et ce avec succès !). Avant de passer aux choses sérieuses, on s’arrête dans un Family Mart pour acheter des makis (les mêmes qu’hier) et de l’eau.

C’est parti pour la journée des sanctuaires ! L’action se passe au sud de Higashiyama. On entre, pour s’échauffer, dans un premier sanctuaire qui ne fait pas partie de la sélection du Lonely Planet.

Le premier « temple majeur » sur notre chemin est le Kiyomizu-dera. Il y a foule (parce qu’on est dimanche ?) !

On visite une sorte de crique pour la modique somme de 100 yens. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne faut ni avoir peur du noir ni être claustrophobe ! On se repère grâce à une sorte de corde fixée au mur à laquelle s’accrochent les visiteurs. A un moment, une pierre apparaît et c’est là qu’il faut faire un vœu.

On achète les billets pour accéder au temple principal.

Entouré d’arbres, le sanctuaire est magnifique. En contre-bas, on voit des gens s’asperger d’eau à l’aide de grandes cuillères pour se purifier (et peut-être aussi pour se rafraîchir car il fait chaud aujourd’hui, le mercure approche les trente degrés).

On déambule ensuite dans de très belles et paisibles ruelles.

On marche (pas longtemps, c’est tout près) vers le temple de Kodai-ji. Les bâtiments tout comme les jardins sont absolument splendides. Une cérémonie s’y déroulant, on a pu profiter de quelques incantations.

On continue vers le parc Maruyama-koen où on admire les grosses carpes qui nagent dans l’étang.

On déjeune au Oshokuji Dokoro Asuka (144 Nishimachi, Higashiyama-ku) où on s’est régalé.

Notre programme sanctuaires se poursuit avec le Yasaka-jinja et le Shoren-in.

J’allais oublier Konchi-in, temple doté d’un très beau jardin.

On passe également devant le temple d’Eikan-do sans pour autant le visiter. On jette notre dévolu sur Nanzen-ji, très impressionnant de par sa taille.

La journée se poursuit avec la célèbre promenade de la philosophie. Cette allée au bord de l’eau est des plus tranquilles. A défaut d’y croiser des philosophes, on y rencontre de nombreux chats.

Pour clore en beauté cette journée des sanctuaires, on visite le sublime Ginkaku-ji. Le jardin est peut-être le plus beau qu’on ait vu jusqu’à présent.

La nuit commençant à tomber, on marche vers le centre-ville dans l’optique de dîner dans un restau spécialisé dans l’okonomiyaki (la fameuse crêpe japonaise) mais nos plans sont contrariés par la disparition de l’établissement conseillé par le Lonely Planet (ou alors c’est qu’il a déménagé). On tombe alors sur une autre filiale de Ootoya, on y mange et c’est aussi bon qu’hier !

Nous n’avons pas visité tous les sanctuaires rencontrés sur notre chemin. Il nous aurait fallu beaucoup plus de temps et je dois avouer qu’à force d’en voir, on a du mal à se souvenir de tous ces lieux. L’entrée est payante dans la plupart des temples. Les billets ne sont pas très chers mais cela incite tout de même à faire des choix.

Bienvenue à Kyoto

Le lit du Mystay Kanda est très confortable mais l’hôtel donne sur une rue très passante, ce qui trouble quelque peu le sommeil. On déguste les makis achetés hier, ce n’est pas souvent qu’on mange du poisson au petit-déjeuner. Vers 8 heures 30, on se met en marche pour la gare, l’objectif étant de ne pas arriver trop tard à Kyoto. Afin de réserver nos sièges, on entre dans une agence commerciale. Le gars au guichet nous explique que toutes les places réservables ont déjà trouvé preneurs, et ce dans tous les trains jusque dix heures. Tant pis, on accélère le pas pour prendre le train de 09:03 et monter dans un wagon sans réservation où on trouve facilement de la place. Notre voisine, une dame âgée, engage la conversation avec nous mais la barrière linguisitique (elle parle très peu anglais) rend les choses complexes. 2 heures 40 plus tard, nous voici à Kyoto. Notre auberge, la K’s House n’étant pas très loin de la gare, nous nous y rendons à pied.

Après avoir payé et mis les sacs en lieu sûr, on part à la découverte de l’ancienne cité impériale. Les estomacs se creusant, on se pose assez vite dans un restau, Ippudo (Nishikokoji Higashi-iru). Les ramen sont très réussies et au vu de la file d’attente, nous ne sommes pas les seuls à le penser.

On se dirige ensuite vers le palais impérial et son magnifique jardin. Les bâtiments actuels, dont la taille est impressionnante, datent de 1855. S’y déroulent encore aujourd’hui les cérémonies d’intronisation des empereurs.

Le jardin, le premier que nous visitons au Japon, nous enchante.

On marche (et c’est long !) vers le Daitoku-ji, célèbre ensemble de temples bouddhiques. Le problème, c’est que les édifices ferment à 17 heures et nous arrivons à 17 heures 05… Du coup, notre visite s’en trouve amputée et se limite aux allées.

La nuit tombe vite au Japon, tout du moins en cette saison. On reprend la direction du centre-ville (c’est toujours aussi long !) pour dîner dans un restaurant de la chaîne Ootoya. Une des spécialités de Kyoto étant le tofu, je choisis une sorte de soupe composée notamment de ce fromage de soja et de champignons. C’est délicieux !

Fatigués par ces longues heures de marche, nous rentrons à la K’s House. L’auberge est conviviale et dispose d’une cuisine bien équipée.

Nous avons hérité d’un dortoir de six lits (il est relativement grand) et, une chose est sûre, on ne va pas faire long feu ce soir !

 

Japon : c’est parti !

L’aventure japonaise commence à 10 heures 45 sur une des quatre pistes de l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle à bord d’un Airbus A340-600 d’Etihad Airways. C’est mon premier vol avec cette compagnie et il faut reconnaître que c’est pas mal du tout. Le personnel de bord est charmant et les sièges sont confortables. L’espace pour les jambes est tout à fait convenable pour une classe économique. Etihad offre le choix entre trois menus. J’ai apprécié le fait que les couverts ne soient pas en plastique. Question divertissement, entre films, musique, jeux et même Coran, chacun trouvera son bonheur.

L’escale à Abu Dabi est courte : une petite heure de battement avant d’embarquer dans un autre A340-600 pour Tokyo. Afin de me mettre dans l’ambiance, j’opte pour le petit-déjeuner japonais.

Nos premiers pas sur le sol japonais nous mènent vers les services de l’immigration. C’est très rapide, nous sommes déclarés admis en moins de dix minutes. On récupère les sacs à dos qui arrivent dans de grands bacs sur le tourniquet. Le passage à la douane est des plus brefs.

Vient le moment d’échanger les Japan Rail Pass. Rien de plus simple car une agence Japan Rail se trouve dans le terminal ! Dix minutes plus tard, nous sommes en possession des précieux sésames qui nous permettent de monter à bord du Narita Express qui part immédiatement. Une chose est sûre, on n’aura pas perdu de temps !

Arrivés à la gare de Tokyo, nous marchons vers notre hôtel, le Mystay Kanda (1-2-2 Iwamotocho). Le personnel, qui parle anglais, est très accueillant. Bien que très petite (je crois que c’est souvent ainsi au Japon), la chambre est bien équipée (réfrigérateur, four à micro-ondes, télévision, coffre-fort, évier). Pour une nuit, nous payons 7600 yens.

Après un brin de toilette, on part faire un tour dans le quartier. Jusqu’à la gare, les rues ne sont qu’une juxtaposition de grands immeubles modernes. Certains d’entre eux affichent les couleurs des Jeux Olympiques de 2020.

On entre dans le centre commercial situé en-dessous de la gare. Il est immense et particulièrement fréquenté. Les boutiques consacrées à la culture manga sont légion. Vers 18 heures 30, fatigués par les vols, on choisit un restaurant de ramen parmi les nombreux établissements implantés dans la gare. Les commandes se font via un automate situé à l’extérieur du restau.

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On choisit nos plats puis on insère des yens mais cette étonnante machine recrache tout. Heureusement, un couple de Japonais derrière nous fait comprendre qu’il faut d’abord payer avant de sélectionner les mets. L’automate nous donne deux tickets que nous tendons à un serveur une fois dans le restau. On nous apporte rapidement nos premières ramen qui sont excellentes.

On retourne à l’hôtel, mettant ainsi un terme à cette première journée japonaise (les choses sérieuses commenceront demain !). Sur le chemin, on trouve un Family Mart (supérette omniprésente au Japon) dans lequel on achète quelques victuailles pour le petit-déjeuner. Puisse le sommeil être salvateur car la fatigue se fait sérieusement sentir…

 

Le Japon pour les novices

  • Y aller

On ne va pas se voiler la face, la voie des airs est la plus sûre et la plus simple pour rallier le pays du soleil levant. La bonne nouvelle, c’est que les billets sont beaucoup moins chers qu’il y a dix ou vingt ans. Nous avons payé 456 euros par tête aller/retour pour faire Paris/Tokyo (via Abou Dabi) avec la compagnie Etihad Airways. Au retour, l’escale aux Emirats était certes un peu longue (cinq heures ; prenez garde à votre gorge, la climatisation de l’aéroport est réglée sur le mode glaçon) mais, ceci étant, nous étions satisfaits du service : personnel affable, pas mal de place pour les jambes,  couverture, coussin de nuque (mon coussin personnel était cependant bien plus confortable), trois choix de menus. Evidemment, c’est plus long qu’un vol direct (compter sept heures jusque Abou Dabi puis onze heures jusqu’à Tokyo). La qualité du service nous a néanmoins semblé meilleure pour les vols entre Paris et Abou Dabi (équipages visiblement mieux rodés).

  • Se déplacer

Japan Rail Pass ou pas, si oui pour combien de temps ? C’est la question que se posent (au vu des messages postés sur les forums de voyages !) nombre de routards désireux de partir à la découverte du Japon. Votre calculatrice promet d’être un allier de choix dans votre prise de décision.

En ce qui nous concerne, nous avons opté pour le JR Pass de quinze jours en seconde classe. Evidemment, cela a un coût (386 euros par personne) mais en additionnant les prix des trajets donnés par le site Hyperdia, il est apparu que notre JR Pass serait rentabilisé pour au moins cinquante euros. Je précise que nous avons pas mal bougé pendant ces quinze jours (Tokyo, Kyoto, Nara, Hiroshima, Miyashima, Osaka, Matsumoto).

Il ne faut cependant pas perdre de vue que le JR Pass n’est pas valable pour tous les trains. Ainsi, l’accès au Nozomi (les plus rapides des Shinkansen) vous sera refusé. De même, le JR Pass ne vous permet pas d’emprunter les métros et de monter dans les trains gérés par des compagnies privées.

Avec le JR Pass, réserver un siège n’est pas obligatoire (mais on peut le faire gratuitement), il faut alors prendre place à bord des voitures dédiées aux passagers non munis de réservation. On y a toujours trouvé de la place mais je ne sais pas si c’est tout le temps le cas selon les périodes de l’année. Les trains japonais, sont par ailleurs, très confortables et des plus ponctuels.

Le Japon est également doté de réseaux de bus inter-urbains très développés. Il me semble qu’ils sont moins chers que les trains mais aussi moins rapides. Pour louer une voiture, il faut pouvoir présenter une traduction  en japonais de son permis de conduire.

  • Climat

Quelle est la saison idéale pour se rendre au Japon ? Il paraît que l’été, il y fait particulièrement chaud et humide. L’hiver aura les faveurs des skieurs. Avril (avis aux amateurs de cerisiers en fleurs) et mai sont sans doute les mois les plus prisés pour découvrir le Japon (il ne faut pas hésiter à réserver les hébergements bien à l’avance). En juin, il ne fait pas encore trop chaud. En septembre, les vagues de chaleur estivales battent en retraite. En ce qui nous concerne, nous avions choisi le mois d’octobre. Il a fait relativement chaud (en moyenne, 25 degrés ; jusqu’à 28 à Osaka) et nous n’avons eu que deux jours de pluie. Enfin, novembre est peut-être la période idéale pour profiter des couleurs de l’automne.

  • Se faire comprendre

La plupart des gens venant en vacances au Japon ne parlent pas japonais. Même si l’anglais n’est pas très pratiqué au pays du soleil levant, nous n’avons jamais rencontré de gros problèmes pour nous faire comprendre. Dans les lieux touristiques, les panneaux d’information sont traduits dans la langue de Shakespeare. De nombreux restaurants disposent d’une carte en anglais (et si tel n’est pas le cas, la plupart des établissements exposent les plats en vitrine et les menus comportent souvent des photos). Je vous conseille d’apprendre quelques mots en japonais, ça fait toujours sourire les locaux !

  • Budget

Le yen ayant pas mal baissé ces dernières années, le Japon est devenu une destination nettement moins onéreuse que par le passé. Cependant, il ne faut pas non plus se voiler la face, le niveau de vie étant élevé, les prix ne seront pas aussi attractifs qu’en Asie du Sud-Est ou qu’en Corée du Sud. En tout (billets d’avion et JR Pass compris), nous avons dépensé environ 1 800 euros par personne. Les hôtels, dans lesquels nous avons séjourné, étaient, à l’exception de la première nuit à Tokyo, des auberges de jeunesse et maisons d’hôte. Nous avons, la plupart du temps, mangé au restaurant. Nous ne nous sommes pas limités au niveau des visites et nous avons ramené quelques souvenirs pour nous et nos proches. Bref, nous ne nous sommes pas privés.

  • Yens

Non, ce n’est pas une légende urbaine, les Japonais ont un fort penchant pour les espèces sonnantes et trébuchantes ! Payer par carte n’est pas possible dans nombre de commerces, hôtels et restaurants. Il faudra donc vous procurer rapidement des yens. Pour notre part, nous avions changé l’équivalent de 800 euros via le bureau « Yes Change ». Nous avons ensuite retiré environ 1 500 euros à deux.

Japon : les dix commandements

  • Des temples, tu visiteras

En particulier à Kyoto qui rassemble de nombreux sanctuaires. Certains figurant parmi les plus célèbres du pays. Qu’ils soient shintoïstes ou bouddhistes, les temples japonais t’en jetteront plein la vue.

  • De magnifiques jardins, tu admireras

Les jardins japonais sont considérés comme des lieux touristiques incontournables et, après en avoir visité quelques-uns, on comprend mieux pourquoi. Impossible de résister au charme de ces jardins savamment composés et reposants à souhait. Seule ombre au tableau : les moustiques …

  • Dans l’assiette, tu te régaleras

La cuisine japonaise est, à juste titre, particulièrement réputée. Exotique (tout du moins pour les Européens que nous sommes), variée et pauvre en matières grasses, elle a tout pour séduire. J’ai adoré les pâtes mais je donnerais beaucoup pour un bol de chirashi !

  • La différence entre udon, ramen et soba, tu comprendras

Incontournables dans la gastronomie japonaise, ces trois sortes de pâtes te mettront l’eau à la bouche. L’udon est une nouille blanche, épaisse et plate, fabriquée à partir de farine de blé. Les soba sont, quant à elles, des nouilles fines composées de farine de sarrasin. Fabriquées avec de la farine de blé, des œufs et ce que les japonais appellent « kansui » (eau alcaline), les ramen sont les nouilles d’origine chinoise. En ce qui me concerne, j’ai un petit faible pour les soba !

  • Devant d’étranges enseignes en français, tu t’étonneras

Aussi étonnant que cela puisse paraître, les Japonais semblent friands des boutiques aux noms à consonance française. Cependant, nombre d’entre eux donneraient des haut-le-coeur aux Immortels…

  • Du kawaii à tous les coins de rue, tu verras

Les Japonais sont les heureux inventeurs de cette fameuse esthétique kawaii (traduction : mignon, adorable). On la trouve partout y compris dans les publications gouvernementales et la signalisation routière. Evidemment, vêtements et peluches ne sont pas en reste.

  • Les toilettes japonaises, tu expérimenteras

Comme tous les étrangers en voyage au Japon, tu seras surpris(e) par les toilettes haute technologie disséminées partout dans l’archipel. Au fil des jours, tu deviendras expert(e) du maniement de la console de contrôle. A titre personnel, je trouve ces jets, dont la puissance est réglable, plutôt agréables. Spéciale dédicace à la touche « note de musique » qui déclenche un son de chasse d’eau afin de masquer les bruits produits par celui ou celle assis sur le trône…

  • Des gens vêtus de kimonos, tu croiseras

Non, le kimono n’est pas seulement l’apanage des tatamis de judo ! En visitant les temples, tu te rendras vite compte que ce vêtement traditionnel est souvent de sortie (davantage chez les femmes), particulièrement le samedi. Il en existe de toutes les couleurs avec plein de motifs différents. Avis aux amateurs, les boutiques spécialisées ne manquent pas. Les femmes habillées en kimono ont une démarche particulière : ce vêtement étant très étroit, elles ne peuvent faire que de très petits pas. Les geta (chaussures traditionnelles) et les chaussettes blanches qui vont avec ne facilitent évidemment pas la tâche.

  • Devant le suremballage et la distribution de sacs plastiques, tu t’étonneras

Si, en Europe, l’heure est à la limitation du sac plastique, il n’en va pas de même au Japon ! Les supermarchés distribuent généreusement des poches. Les visiteurs des temples se voient très souvent proposer des sacs pour y mettre leurs chaussures le temps de la visite. Dans les supermarchés, les articles sont emballés plutôt deux fois qu’une. Si tu achètes quelque chose dans une boutique, tu te rendras compte que les Japonais prennent très au sérieux la phase de l’empaquetage.

  • Dans d’immenses salles de jeux vidéo, tu pénétreras

Que serait le Japon sans ses célèbres salles d’arcades ? Même si tu n’es pas fan de jeux vidéos, il te faudra rentrer, au moins une fois, dans un de ces établissements. Pour ma part, j’ai été impressionnée par le volume sonore qui règne de ces endroits, raison pour laquelle je ne peux pas y rester bien longtemps. Rassure-toi, il n’y a pas que des écrans dans ces salles. Tu y trouveras aussi toutes sortes de machines qui te permettront, si tu es chanceux, de gagner des bonbons, des peluches ou des figurines de manga (tu te renseigneras avant sur le prix de la chose en question car ces jeux à pinces sont surtout de belles pompes à fric ; il revient souvent moins cher d’acheter le truc dans une boutique plutôt que de tenter de le gagner).