GR 341 : le tour du lac de Guerlédan

Qui dit fêtes de fin d’année dit (bien évidemment) randonnée ! Pour éliminer les excès de Noël et faire de la place avant la Saint-Sylvestre, nous mettons le cap sur le lac de Guerlédan, grande retenue d’eau artificielle située entre les Côtes d’Armor et le Morbihan. Le tour du lac fait 37 kilomètres le long desquels les balises rouges et blanches guident les randonneurs.

Le départ est donné depuis l’Anse de Guerlédan où l’on opte pour une rotation horaire. On se retrouve rapidement au niveau du barrage de Guerlédan dont la construction s’est étalée entre 1923 et 1930. C’est sa mise en eau qui est à l’origine du lac. Si des cartes sont largement disponibles tant sur place que sur internet, nous avons malheureusement fait fausse route peu après l’écluse de Guerlédan où nous avons pris à gauche alors qu’il aurait fallu prendre à droite. Cela arrive même aux meilleurs (il faut dire que l’itinéraire, que nous avons suivi par erreur, était également balisé de rouge et blanc). On a fini par se rendre compte de notre bévue pour reprendre le sentier du lac à l’Anse de Sordan. Qu’importe, randonner, c’est aussi se perdre (et dans la mesure du possible revenir sur le droit chemin). Pour votre parfaite information, il suffit en fait de suivre les panneaux « sentier de Guerlédan » pour ne pas se tromper.

On pensait devoir faire un détour en raison de l’ouverture de la chasse mais force est de constater qu’aucun itinéraire bis ne nous a été imposé contrairement à ce que laissait entendre la carte. On arrive donc à l’abbaye Notre-Dame de Bon-Repos un peu plus tôt que prévu, ce qui nous permet de visiter (l’entrée coûte 6 euros) cette splendide bâtisse fondée en l’an de grâce 1184. Abandonnée à la suite de la révolution française, c’est à partir des années 1980 que l’abbaye va renaître de ses cendres grâce aux valeureux bénévoles d’une association qui vont déblayer le site en ruines et trouver des fonds en vue de sa restauration. Aujourd’hui, l’abbaye accueille des expositions et des spectacles.

C’est justement à proximité immédiate de l’abbaye que nous passons la nuit, à savoir au « BRB étape du canal » (59 euros la nuit, tarifs nettement dégressifs à partir de janvier; petit-déjeuner à 6 euros). Nous avions repéré la crêperie « Un rayon de blé noir » mais celle-ci est fermée pendant les congés de fin d’année. Nous avons donc apporté des pâtes et du pesto (le repas régressif par excellence) que nous mangeons dans la cuisine de notre lieu de villégiature.

La deuxième journée de randonnée nous fait, comme la veille, longer les rives du Blavet et traverser des forêts. On ne croise pas grand monde hormis quelques coureurs. Beau Rivage est peut-être l’endroit le plus animé du lac avec ses restaurants et loueurs d’embarcations. En raison de la chasse (on a croisé et entendu des pratiquants), on prend la déviation (elle s’avère être un raccourci) qui nous mène à l’Anse de Landroannec toute proche de notre point de départ. La boucle est donc bouclée !

Au total, on aura marché 37,86 kilomètres pour un dénivelé de 998 mètres (comme souvent en Bretagne, ça monte et ça descend). Que retenir de cette randonnée ? Elle est plutôt facile en dépit de quelques passages un peu escarpés. Il n’a certes pas plu mais un peu plus de soleil n’aurait pas été de refus et aurait donné davantage d’éclat aux vues sur le lac. Soyons clairs, hors saison, le lac de Guerlédan et ses alentours ne sont pas des plus vivants. Un certain nombre de restaurants et d’hébergements sont fermés entre octobre et mai, ce qui implique de s’organiser en amont notamment pour les repas.

GR 34: de Lannion à Plestin-les-Grèves

Il est venue l’heure de l’étape annuelle sur ce bon vieux GR 34 ! Notre dernier passage sur le sentier des douaniers remonte un peu, on s’était alors arrêté à Lannion, ville pourvue d’une gare. En ces derniers jours de 2023, c’est donc là que nous nous rendons, en tout début d’après-midi, en TER depuis Saint-Brieuc.

Arrivés à bon port, on retrouve facilement les balises rouges et blanches en longeant le Léguer, fleuve côtier long de 59 kilomètres. Malheureusement, les choses se gâtent vite car notre progression est ralentie par de nombreux arbres déracinés lors du passage de la tempête Ciaran. De larges troncs d’arbres coupent littéralement le chemin tous les vingt mètres. En randonnée, il faut toujours faire, contre mauvaise fortune, bon cœur mais las d’escalader les arbres, on finit par emprunter la route (merci à cette dame qui nous a indiqué le chemin !). Si nous retrouvons le GR à Ploulec’h, nous sommes de nouveau déviés, arrêté préfectoral à l’appui, à Trédrez-Locquémeau. En effet, on voit que des arbres obstruent le sentier, toutefois, celui-ci ne semble pas aussi impraticable qu’à Lannion.

Approchant de notre demeure d’un soir, nous quittons le GR pour mettre le cap sur le Run Ar Mor qui propose gites et chambres. Sa localisation est idéale car seuls 200 mètres le séparent du sentier côtier. Notre chambre est assez ancienne dans sa conception mais plutôt confortable. Nous comprenons que l’établissement a été récemment repris par un couple qui s’efforce de le remettre au goût du jour. L’accueil est chaleureux. On dîne au Café du Port (réservation conseillée), petit restaurant sans prétention dont la carte se compose essentiellement de crêpes et galettes. Il semble que le café ne soit pas ouvert toute l’année, à l’image d’autres restaurants de Trédrez-Locquémeau (il faut dire que le bourg n’a pas l’air très animé en hiver). Il n’y a actuellement plus de boulangerie dans la commune (mais une boîte à pain permet de se procurer des baguettes tradition).

L’absorption du petit-déjeuner achevée, on se met en marche sous un ciel plutôt menaçant. On passe par les falaises de Trédrez qui nous font monter et descendre. Par endroits, c’est bien boueux. Vers Saint-Michel-en-Grève, le GR nous emmène en forêt. On longe de nouveau un fleuve côtier, le Yar, long d’une vingtaine de kilomètres. Il pleut de temps à autre et le vent s’intensifie. Une fois encore, on ne peut que constater les dégâts provoqués par la tempête. Notre étape d’un jour et demi prend fin sur la plage de Saint-Efflam.

Au total, on aura parcouru 33,93 kilomètres pour un dénivelé de 706 mètres. En ces derniers jours de décembre, on n’aura pas croisé de nombreux randonneurs. Malgré les déviations imposées par les arbres accidentés, cette étape aura été remplie de belles découvertes. A bientôt pour de nouvelles aventures !

GR34 : de Buguélès à Lannion

Que serait un séjour en Bretagne sans arpenter les chemins du GR34 ? Là où le bât blesse, c’est que cela fait presque trois ans que nos pieds n’avaient pas foulé le célèbre sentier des douaniers… Pour se faire pardonner, on profite d’une semaine de vacances en Bretagne pour reprendre les négociations. Lors du dernier épisode, on s’était arrêté au port de Buguélès. C’est donc de là qu’on repart pour de nouvelles aventures. La pluie va s’avérer être une fidèle compagne pour cette étape de reprise… Mes parents se sont gentiment proposés pour nous déposer à Buguélès (ils vont d’ailleurs nous accompagner pendant un peu plus de deux kilomètres avant de rebrousser chemin). C’est une fois que nos chemins se séparent que la pluie s’intensifie, mettant à rude épreuve chaussures et sacs à dos malgré le déploiement de la housse de protection qui ne va guère suffire car les vêtements contenus dans nos deux sacs vont en prendre un sacré coup (chose qu’on ne découvrira que le soir venu).

Quand il pleut, on presse le pas et on prend nettement moins de photos, c’est un fait. C’est donc au pas de course ou presque qu’on traverse Port Blanc et Port l’Epine. On mange nos sandwichs sous la pluie, dans la joie et la bonne humeur, peu après avoir passé le centre-ville de Perros-Guirec. C’est aussi peu de temps après ce déjeuner pour le moins humide que nous avons dû manquer une balise blanche et rouge parce que nous nous sommes, de manière fortuite, retrouvés dans les rochers glissants qui longent je ne sais quelle plage de cailloux (en montagne, on appellerait ça un pierrier toute proportion gardée). Heureusement, on finit par retrouver nos petits et, bonne nouvelle, la pluie a cessé et cela tombe à pic parce qu’on arrive sur la magnifique côte de granit rose, haut-lieu du tourisme costarmoricain, qui est encore plus belle dès qu’il y a un peu de soleil. Ceci explique sans doute que nous ne soyons plus les seuls à nous promener, loin de là.

Après 32 kilomètres de marche, on arrive à notre bivouac d’un soir, à savoir l’hôtel « Le Phare » (lien) à Ploumanac’h. L’établissement est franchisé Logis de France. A l’image des établissements de cette enseigne où j’ai pu séjourner, l’hôtel est un peu vieillot (petite chambre, salle d’eau tout sauf pratique) et inaccessible aux personnes à mobilité réduite. Comme au bon vieux temps, le réceptionniste retire la clé de la chambre d’un grand tableau en bois.

Parce qu’on a mal aux jambes et peut-être surtout la flemme d’aller ailleurs, on dîne à l’hôtel, ce que nous ne regrettons absolument pas car le repas est excellent (mention spéciale à la délicieuse soupe de poisson). Le petit-déjeuner, qui coûte 9 euros, est « à la française », c’est-à-dire sans salé (la gastronomie française me pardonnera, tout du moins je l’espère, mais j’ai toujours eu un petit faible pour le petit-déjeuner continental).

A 8 heures 30, nous repartons à l’assaut du GR34. On atteint rapidement Trégastel et passons devant son aquarium que j’ai visité enfant. Entre Trégastel et Landrellec, nous perdons brièvement la trace du sentier qui nous emmène ensuite en sous-bois puis sur quelques portions routières. Nous traversons un terrain de golf à l’entrée duquel il est rappelé au randonneur qu’« une balle peut tuer », message éminemment rassurant. On passe à Penvern avant de débouler sur l’Ile Grande. Au vu de mon état de fatigue musculaire (franchement, je devais faire peine à voir), on décide de ne pas faire le tour complet de l’île mais, puisqu’on a déjeuné dans une crêperie « Les Triagoz » située au centre de l’île, on aura au final parcouru presque la même distance que si on avait fait le tour.

On va jusqu’à la pointe de Toul ar Staon puis le cap est mis sur Trébeurden, où, après 34 kilomètres de marche et aucune goutte de pluie, nous attend notre lieu de villégiature, l’hôtel Toéno (lien) situé juste à côté de l’auberge de jeunesse (dans laquelle il n’y avait plus de place). La chambre est aussi spacieuse que confortable. Pour le dîner, l’hôtel propose des plats préparés dans des bocaux, fabriqués localement à Lannion, qu’il faut faire réchauffer. C’est pour cette solution que nous options et le risotto aux fruits de mer est succulent.

Il fallait bien une bonne nuit de sommeil et un très bon petit-déjeuner (continental !) pour se remettre sur pied. Gratifiés d’un temps superbe, on passe devant le port de Trébeurden et on fait le tour de la pointe du Castel d’où on peut contempler l’île Milliau.

On arrive sur les falaises de Porz Mabo puis après quelques portions routières on déboule sur le chemin de halage qui nous mène au pont de Viarmes où se termine cette troisième et dernière étape. Cette ultime journée fut moins intense que les précédentes avec seulement 19 kilomètres au compteur mais je ne vais pas m’en plaindre car les ampoules aux pieds et le genou droit se font cruellement sentir. Les parents de Panda 2, qui sont de passage dans les environs de Lannion, nous récupèrent au pont de Viarmes. La ville de Lannion étant pourvue d’une gare, il est possible de prendre le train.

En trois jours, on aura marché 85 kilomètres, ce qui fait cette triple étape notre plus gros kilométrage jamais réalisé sur le GR34. Réflexion faite, on aurait pu se munir du matériel suivant :

  • Pochettes imperméables pour mettre les vêtements et les garder au sec dans le sac ;
  • Parapluies de randonnée ;
  • Pansements pour calmer les ampoules.

GR2 : de Vernon à Courcelles-sur-Seine

Une chose est sûre, notre dernière sortie sur le GR2 ne date pas d’hier… Évidemment, les confinements successifs n’ont pas aidé. Alors, quoi de mieux qu’un samedi de juillet avec une météo (à peu près) clémente pour reprendre les négociations ?

La dernière fois, nous nous étions arrêtés à Vernon dans le département de l’Eure. A défaut de pouvoir rejoindre notre point de départ en train (aucun train de la ligne J ne desservant la gare de Vernon – Giverny ce samedi), nous nous y rendons en voiture. On stationne tout près de la gare et c’est parti ! Sitôt le pont traversé, on retombe sur ces chères balises rouges et blanches. Le dénivelé, somme toute modeste, est concentré au début du parcours avec une belle montée puis l’Eure nous accueille dans ses forêts ombragées où des panneaux indiquent régulièrement des zones de chasse. A part un cycliste, on ne croise absolument personne.

Le GR2 nous fait passer par de paisibles petites rues parsemées de maisons fleuries. On marche une bonne dizaine de kilomètres avant de se poser sur un banc face à la Seine le temps d’un pique-nique bucolique.

Je ne connais pas tous les noms des communes traversées car nous sommes partis sans carte en suivant les seules balises (et sans se perdre !) mais on a dû notamment passer par Pressagny-l’Orgueilleux. Notre randonnée s’achève à Courcelles-sur-Seine. Nous prenons le train dans la ville voisine de Gaillon-Aubevoye pour regagner Vernon (compter un TER par heure). Ce parcours entre forêts, bords de Seine et champs fut une belle découverte. Au total, nous avons parcouru 26,23 kilomètres.

Tour du Mont-Blanc : résumé de l’épopée étape par étape

  • Étape 1 : des Houches à l’auberge de Bionnassay

Arrivés aux Houches pour le grand départ, on s’attable sur le coup de midi à la Chavanne pour manger un morceau avant d’entamer la longue marche. Les salades sont très bonnes et copieuses de surcroît. En guise de dessert, on déguste les délicieuses tartes aux myrtilles concoctées par Panda 3. C’est avec une énorme motivation que nous rejoignons la célèbre porte qui marque le début du TMB. Les premières balises rouges et blanches sont en vue, elles nous mènent vers la difficulté initiale du parcours, à savoir le col de Voza (1 665 mètres). Rencontre marquante : un Saint-Bernard dit « rustique » dont le poids frôle le quintal. Notre tout premier refuge, l’auberge de Bionnassay, est en vue. L’accueil n’est pas des plus chaleureux, peut-être parce que nous avons manqué les appels de la gérante dans l’après-midi qui voulait s’informer de notre venue. Nous ne sommes que tous les trois dans un grand dortoir. Le dîner, servi à 19 heures pétantes, est très réussi.

Bilan : 8,78 kilomètres pour 640 mètres de dénivelé

  • Étape 2 : de l’auberge de Bionnassay au refuge de la Croix du Bonhomme

Après avoir avalé le petit-déjeuner à sept heures pile, il faut se mettre en marche car cette deuxième étape promet d’être longue. On passe par le Champel puis Tresse avant d’arriver aux Contamines-Montjoie où on se ravitaille en pain et en jambon afin de se concocter des sandwichs pour le déjeuner. On se ravitaille en eau dans les toilettes publiques dans le bourg des Contamines puis la rando reprend le long du Bon Nant, sympathique rivière le long de laquelle il est très agréable de pique-niquer. Ensuite, les choses sérieuses commencent car le sentier s’élève de plus en plus jusqu’au chalet-refuge de Nant-Borrant mais l’étape n’est pas terminée, loin de là. Juste avant le refuge de la Balme, on remplit nos gourdes. Le Plan des Dames culmine à 2 043 mètres d’altitude et c’est à peu près là que nous sommes bloqués par un grand troupeau de moutons supervisé fièrement par un patou qui ne voit cependant pas en nous une véritable menace car il nous laisse passer sans encombre. Reste le col du Bonhomme (2 329 mètres) puis le col de la Croix-du-Bonhomme. Le refuge de la Croix du Bonhomme (2 4423 mètres), géré par le club alpin français (ou CAF pour les intimes) nous attend. A trois, on occupe une chambre de quatre dans laquelle il fait particulièrement froid. Le dîner est nettement moins bon qu’hier.

Bilan : 25,82 kilomètres pour 1 717 mètres de dénivelé

  • Étape 3 : du refuge de la Croix du Bonhomme au refuge Elisabetta

Grâce aux duvets, la nuit dans le dortoir froid du refuge de la Croix du Bonhomme se passe paisiblement. Après avoir avalé le petit-déjeuner, qui n’est pas des plus copieux, on entame un peu après huit heures cette nouvelle journée de marche avec une descente de 900 mètres de dénivelé qui nous mène jusqu’au village des Chapieux. On croise essentiellement des vaches et des coureurs. C’est sur les tables du refuge des Mottets que nous mangeons nos sandwichs. Pour info, sachez que si vous demandez un sandwich végétarien au refuge de la Croix du Bonhomme, il sera effectivement sans viande mais rien ne viendra remplacer la tranche de jambon sec. Moralité : faites don de la viande à vos potes carnivores, vous ferez des heureux. Par ailleurs, dix euros pour un sandwich et une barre de céréales (certes pas mauvaise), c’est un peu cher payé. Juste avant le début de la montée vers le col de la Seigne trône un mémorial en hommage à des aviateurs états-uniens dont l’appareil s’est écrasé dans les environs au cours de la seconde guerre mondiale. Les pentes sont raides mais pas trop caillouteuses, ce qui fait du col de la Seigne une ascension pas si compliquée malgré la chaleur. Le sommet (2 516 mètres), particulièrement venteux, marque la frontière entre la France et l’Italie. Sur le banc de la Casermetta, centre d’accueil et d’initiation à la nature, les randonneurs capteront un réseau wifi et trouveront une borne de chargement pour les téléphones. Une quarantaine de minutes plus tard, on atteint le refuge Elisabetta qui est bien plus moderne que celui de la nuit dernière. Les matelas auxquels nous sommes affectés sont disposés en face d’un couloir. Une chose est sûre, il ne faut pas être trop grand car le plafond est une sorte d’angle aigu qui buttera dans les pieds des dormeurs de plus d’un mètre quatre-vingts. Dans ce refuge géré par le club alpin italien, on mange très bien, spéciale dédicace au risotto au parmesan.

Bilan : 21 kilomètres pour 1 112 mètres de dénivelé

  • Étape 4 : du refuge Elisabetta au refuge Bertone

A sept heures pétantes, c’est une armée de randonneurs affamés qui attend impatiemment l’ouverture de la salle restaurant pour prendre le petit-déjeuner. Comme dans les établissements précédents, il est très simple, la principale différence résidant en l’absence de pain. Le début de l’étape du jour est très agréable. Par rapport au côté français, la végétation est plus dense en Italie ; peut-être les vallées sont-elles moins exposées au vent ? Après une première heure sur le plat, le sentier s’élève. On essuie une averse, la première depuis nos débuts sur le TMB. Par chance, elle ne dure pas trop longtemps mais d’autres vont suivre. On arrive au refuge Maison Vieille. Un peu plus loin à Praz-Neyron, un téléphérique descend à Courmayeur. On résiste à l’envie de le prendre et on amorce à pied la descente. Elle n’est pas des plus sympas mais tout porte à croire qu’on n’a pas toujours suivi le TMB. On traverse Dolonne avant d’arriver à Courmayeur où on se pose dans un restaurant proche de la gare routière. En bons marcheurs conscients de l’effort qui reste à fournir, notre choix se porte sur les pâtes. Ce ne sont certes pas les meilleures de ma vie mais ça remplit le ventre. Notre problème du moment, c’est la pluie car il tombe des cordes et cela ne semble pas vouloir s’arranger. C’est dans la souffrance que nous montons jusqu’au refuge Bertone où nous arrivons trempés jusqu’aux os. La pente n’est pas très difficile néanmoins la pluie battante prive le randonneur de tout plaisir. Dans le dortoir, nous retrouvons des gens déjà croisés sur le TMB. Le repas est particulièrement copieux et c’est appréciable !

Bilan : 23 kilomètres pour 1 200 mètres de dénivelé

  • Étape 5 : du refuge Bertone à l’auberge Maya-Joie (la Fouly)

La pluie n’a pas cessé… Le petit-déjeuner avalé, c’est donc sous une pluie battante que nous entamons notre journée. Les paysages sont sans doute magnifiques mais on ne prend pas trop le temps de les admirer… On fait une pause salutaire au refuge Bonatti. Le bar n’est pas ouvert mais les toilettes sont accessibles. L’arrêt suivant est effectué au Chalet Val Ferret, sympathique restaurant qui nous accueille à bras ouverts, randonneurs trempés que nous sommes. La soupe chaude nous fait le plus grand bien mais malheureusement il nous faut repartir et quitter cet endroit chaud et sec. Commence alors la montée vers le grand col Ferret, qui restera à coup sûr dans nos mémoires tellement la boue et la pluie nous ont accompagnés. Le long de l’ascension, j’ai manqué plusieurs fois m’embourber… Après bien des efforts, on voit le bout du tunnel, à savoir le sommet qui culmine à 2 536 mètres. Il s’agit du point culminant du parcours classique du TMB et du col frontière entre l’Italie et la Suisse. On arrive à l’alpage de la Peule, qui est à la fois une ferme et un refuge. Tous nos compagnons d’infortune s’y arrêtent car ils y ont réservé pour la nuit. Pour notre part, nous continuons notre chemin vers la Fouly et, miracle, il ne pleut plus ! Après une heure quarante cinq de marche, l’auberge Maya-Joie s’offre à nous ! L’accueil est chaleureux, il y a même des parts de gâteau en libre service à l’entrée. La durée de la douche n’est pas limitée et on accepte de nous laisser laver notre linge à la machine et utiliser le sèche-linge. Le dîner, c’est raclette ! Nous ne sommes que tous les trois dans un dortoir de huit donc la nuit promet d’être revigorante.

Bilan : 30 kilomètres pour 1 256 mètres de dénivelé

  • Étape 6 : de l’auberge Maya-Joie à la maison d’hôte La Grange (Champex-Lac)

Le petit-déjeuner est de loin le meilleur jusqu’à présent. L’accent est mis sur les produits locaux, notamment les confitures. On n’a pas pris le temps d’en profiter mais l’auberge Maya-Joie dispose d’une très belle salle de jeux équipée d’un baby-foot. La pluie est toujours aussi battante néanmoins il faut bien se décider à partir. On marche à bonne allure en direction de Champex. On ne prend pas vraiment le temps de regarder le paysage qui est très brumeux ce matin. Le sentier nous emmène en forêt où les racines sont parfois glissantes à cause de la pluie qui met les nerfs des randonneurs à rude épreuve si bien qu’on finit par se poser dans un café à Praz-de-Fort, le Portalet. Le déluge ne voulant pas prendre fin, on finit par commander une pizza et une assiette de frites. Par la fenêtre du bar, on s’aperçoit qu’il ne pleut plus alors le départ est donné. On passe par Issert avant d’entamer la montée vers Champex qui est assez raide. La vue étant plus dégagée, on prend le temps d’admirer le paysage et les beaux chalets de bois des alpages suisses. Nous arrivons devant la porte de la maison d’hôte La Grange et ce qui est drôle, c’est que nous n’étions pas vraiment attendus. En effet, la propriétaire des lieux pensait avoir bloqué la date, blocage qui n’a visiblement pas dû être effectif vu que nous avons pu réserver et payer en ligne. Nous avons pour nous un dortoir de huit lits dans ce confortable chalet. Le dîner se compose de Rösti, ces fameuses galettes de pommes de terre chères à la Suisse alémanique et d’un très bon dessert au coulis de fruits rouges. On discute avec la propriétaire en dégustant plusieurs carrés de chocolat suisse.

Bilan : 19 kilomètres pour 600 mètres de dénivelé

  • Étape 7 : de la maison d’hôte La Grange au refuge Le Peuty

C’est la première nuit qu’on passe sans nos duvets, j’avais presque oublié combien les couettes étaient confortables ! Le petit-déjeuner est le meilleur à ce jour, mention spéciale aux yaourts et confitures maison. La journée de marche commence sur le plat avant que le terrain s’élève pour monter à Bovine (qui porte bien son nom car on y croise de nombreuses vaches). Il faut traverser quelques ruisseaux en évitant tant que possible de mouiller ses chaussures. L’ascension vers Bovine n’est guère évidente car le chemin qui y mène est caillouteux et raide. On arrive au sommet de l’alpage de Bovine qui culmine à 1 975 mètres. On y pique-nique (le pique-nique de La Grange est, soit dit en passant, excellent) et on achète des parts de gâteau en guise de dessert. Nous n’en avons pas terminé avec le dénivelé positif car il nous faut encore franchir le collet Portalo (2 049 mètres) qui offre une belle vue sur Martigny. S’en suit une portion forestière pour descendre vers le col de la Forclaz. On y fait une petite pause (des toilettes publiques sont à la disposition des visiteurs) avant de continuer vers Trient et son église rose. La descente, jonchée de boue et de racines glissantes, n’est pas des plus agréables. De Trient, il ne reste plus que quelques hectomètres pour atteindre le refuge Le Peuty. Notre dortoir, qui doit abriter une vingtaine de lits, ressemble à une cabane en bois. Comme hier, l’établissement est équipé d’un sèche-cheveux et les lits (des matelas posés au sol) sont dotés de couettes. Le dîner (servi dans une yourte), un curry au lait de coco, est délicieux (décidément, les refuges suisses mettent la barre haut s’agissant de la nourriture).

Bilan : 17 kilomètres pour 622 mètres de dénivelé

  • Étape 8 : du refuge Le Peuty au refuge de la Flégère

Heureusement que des couvertures supplémentaires sont à la disposition des clients car je crois que nous aurions eu un peu froid dans notre cabane dortoir. Le petit-déjeuner est servi sous la yourte. Avec le fromage et la charcuterie, il s’agit du repas matinal le plus complet de notre TMB. Un peu avant huit heures, on met le cap sur le col de Balme dont l’ascension est assez sportive. Après un certain nombre de lacets, on arrive au sommet qui offre une vue imprenable sur les glaciers. Le col marque la frontière entre la Suisse et la France, nous voici de retour au pays natal ! Lors de la descente, des vaches se dressent sur notre chemin mais pas de panique elles sont des plus placides. Le pique-nique du refuge Le Peuty est un des meilleurs du séjour. Place maintenant à l’Aiguillette d’Argentière. La montée vers celle-ci est assez pentue mais ce qui nous marque surtout, ce sont les échelles installées sur la paroi qu’il faut emprunter pour continuer la randonnée. C’est d’une de ces échelles qu’on repère un jeune bouquetin, le premier de notre TMB. Parvenus au sommet (1 893 mètres), on amorce la descente vers la Flégère où se situe notre refuge du soir. L’intérieur du bâtiment est assez rustique mais les douches sont plutôt bien conçues. Ce soir, c’est tartiflette pour les valeureux marcheurs que nous sommes. Un jeune chiot croisé berger belge et border Collie est là pour mettre l’ambiance et servir d’aspirateur au cas où des miettes viendraient à s’échapper des assiettes.

Bilan : 21,93 kilomètres pour 1 746 mètres de dénivelé

  • Étape 9 : du refuge de la Flégère aux Houches

On va bientôt pouvoir lever les bras en signe de victoire mais avant ça il faut réussir l’épreuve de la dernière étape. La difficulté du jour, c’est l’ascension du Brévent et force est de constater qu’on ne l’entame pas vraiment sur de bons rails car on se trompe de chemin (le fait de ne plus voir de balises blanches et rouges aurait quand même dû faire tilt) et on se retrouve sur de raides pentes remplies de pierres. On sort de cette mésaventure grâce à une sorte de route qu’on parvient à rattraper néanmoins on aura perdu genre une heure et demi dans la bataille… On retrouve le chemin du TMB vers le Brévent dont on attaque la montée juste après le déjeuner. Assez simple au début, l’ascension se complique rapidement, la faute à de nombreuses pierres et rochers. Des échelles et mains courantes sont également au programme. Heureusement, le sommet (2 525 mètres) offre une vue magnifique sur le Mont-Blanc. Nombreux sont les visiteurs à gagner le sommet car un télécabine y mène. La descente vers les Houches n’est guère aisée à appréhender. Déjà, elle est longue (trois heures) et en plus elle est particulièrement rocailleuse. Heureusement, après plus de neuf heures de marche et presque 22 kilomètres de parcours, nos souffrances prennent fin ! TMB, C’EST FINI ! Aux Houches, nous reprenons la même photo devant la fameuse porte marquant le départ de la randonnée. La voiture récupérée, on se dirige vers le Rocky Pop où nous passons la nuit. A l’image des refuges, lui aussi propose une formule demi-pension. On dort merveilleusement bien dans ces lits confortables, ce qui nous met en parfaite condition pour apprécier à sa juste valeur le délicieux petit-déjeuner.

TMB : bilan

Comme la plupart de ceux qui l’ont entrepris, nous sommes revenus enchantés de notre Tour du Mont-Blanc. Pour une première randonnée itinérante en montagne, ce fut une belle réussite. Personnellement, j’en ai parfois un peu bavé mais la satisfaction d’avoir terminé le TMB l’emporte sur les jours de pluie et les montées raides. Je ne regrette pas d’avoir opté pour l’hébergement en refuges au vu du matériel qu’exige le bivouac. On a croisé des gens qui n’étaient pas des novices sur le sentier et qui revenaient sur le GR avec un plaisir intact alors peut-être que dans quelque années moi aussi je me referai le TMB.

Tour du Mont-Blanc : quelques conseils pour les novices (matériel, niveau de difficulté…)

  • Est-ce difficile ?

Évidemment, pour se lancer dans une randonnée itinérante, il vaut mieux aimer marcher ! Certains cols (je pense à la Croix du Bonhomme, à Balme et au Ferret) sont assez physiques. La chaleur ou la pluie peuvent venir compliquer un peu plus les choses. A mon sens, le TMB est accessible à toute personne plutôt sportive ayant un petit faible pour la marche à pied (quel que soit son âge) même sans avoir une grande expérience de la randonnée itinérante, ce qui était notre cas.

  • A quoi ressemble le parcours ?

Dans sa version classique (c’est-à-dire sans prendre en compte les variantes), le parcours du TMB s’étend sur 170 kilomètres en France, en Italie et en Suisse pour 10 000 mètres de dénivelé positif. Si la dominante est clairement montagnarde, le TMB emmène également le randonneur en plaine et en forêt.

  • Où dort-on ?

Dans des refuges (ou hôtels dans les villes) ou bien sous la tente en mode bivouac pour les plus courageux. Les refuges, incontournables en montagne parce qu’il n’y a pas grand chose d’autre autour, n’offrent pas tous le même niveau de confort (température dans les dortoirs, état des installations, qualité des repas…). Forcément, il ne faut pas s’attendre à des prestations comparables à celles des hôtels classiques. Tu dormiras dans des lits superposés et ton temps de douche sera souvent limité. Par ailleurs, les prises électriques dans les dortoirs étant une denrée rare, c’est généralement du côté de la salle de restauration qu’il faut recharger son téléphone. Les refuges fonctionnent sur le système de la demi-pension, ce qui signifie que le dîner est inclus dans le prix, tout comme le petit-déjeuner. Moyennant une dizaine d’euros, un pique-nique pour le lendemain peut être acheté. Là aussi la qualité et la quantité sont variables selon les établissements. Pour une nuit en refuge avec demi-pension, il faut débourser entre 45 et 65 euros.

  • Quel matériel emporter ?

Comme pour toute randonnée itinérante, il faut être correctement équipé. Pour ma part, j’ai emmené les choses suivantes :

– un sac à dos de 60 litres = mon bon vieux Décathlon qui est de bonne facture même si les lanières du haut ont la fâcheuse habitude de grincer et que, par moment, il me fait mal aux épaules. Ce sac est équipé d’une housse de pluie, toutefois elle ne fait plus vraiment le taf après une heure de précipitations. On trouve dans certains magasins de sport des housses de pluie renforcées, peut-être cet investissement est-il pertinent. Si on dort en refuge, un sac de 40 litres peut, à mon sens, s’avérer suffisant.

– deux sacs de rangement imperméables (un de 15 litres, l’autre de 7) pour compenser la faible efficacité de la housse de pluie et mieux ranger le sac à dos

– des bâtons de randonnée Décathlon

– une paire de chaussures de randonnée = des Asolo montantes que j’ai depuis sept ans. Dotées d’un revêtement dit Goretex, elles ne prennent pas facilement l’eau. Les garçons ont opté pour des chaussures basses.

– une paire de tongs pour faire reposer les pieds après une longue journée de randonnée

– cinq paires de chaussettes de randonnée, ce qui est trop, je pense que trois suffisent

– cinq culottes

– deux polaires légères = une Décathlon et une Patagonia

– quatre t-shirts de randonnée = un Patagonia, un Marmot, deux Décathlon, ce qui est trop, trois doivent suffire

– un sous-pull mérinos à manches longues Décathlon (porté les jours de pluie)

– un collant de course à pied Nike (je suis plus à l’aise dans des collants qu’en pantalon de randonnée ; quand il pleut, je suis certes mouillée mais les collants sèchent vite)

– deux jupes de trail = une Craft et une Décathlon

– une veste imperméable Décathlon

– un poncho Décathlon (non utilisé, la veste imperméable a suffi à me garder au sec)

– une paire de gants (portée une journée)

– un pyjama

– deux gourdes en inox = une petite et une plus grande (pas d’inquiétude, les points d’eau potable sont nombreux sur le parcours)

– une trousse de toilette = shampoing et savon solides, brosse à dents, crème solide pour le corps, baume pour les lèvres, crème pour le visage, déodorant, coton-tige réutilisable, brosse à cheveux

– un équipement spécial COVID-19 = masques jetables (j’utilise d’ordinaire des lavables ; pour le TMB, c’est la question du poids qui a pesé dans la balance), gel hydroalcoolique, duvet et oreiller gonflable (je ne sais pas si ces deux derniers articles sont nécessaires en temps normal mais en raison du COVID la plupart des refuges ne mettaient pas à disposition des clients des couvertures et des oreillers)

– trois tours de cou, ce qui est trop mais je voulais être en mesure de les assortir à mes vêtements

– deux bandeaux pour que mes cheveux ressemblent à quelque chose

– quelques médicaments et des pansements

– un livre (que j’ai peu lu)

– ma carte bancaire et du liquide

– mes papiers d’identité

– un carnet et un crayon

– mon chargeur de téléphone

– de la crème solaire

– une couverture de survie (non utilisée, heureusement)

– un couteau suisse (non utilisé)

– des barres de céréales faites maison

– des bouchons d’oreilles, très utiles dans les refuges quand sévissent des tronçonneuses (comprendre des ronfleurs)

– une serviette microfibre Décathlon

– mes lunettes de soleil

– le topo-guide de la fédération française de randonnée consacré au TMB

Les refuges de montagne ne mettent pas de machines à laver à disposition de leurs clients. S’il est possible de laver quelques affaires à la main dans l’eau souvent glacée des lavabos, la question qui se pose est celle du séchage. Certes, la plupart des refuges sont dotés de fils à linge mais la vitesse de séchage dépendra en grande partie des conditions météo…

  • Comment se rendre sur le tracé du TMB ?

En train en s’arrêtant à la gare des Houches, départ officiel du TMB. En voiture, en se garant au parc de stationnement gratuit longue durée spécial TMB, celui du Prarion. En ce qui nous concerne, nous étions censés partir en train. Je dis censés car tout ne s’est pas passé comme prévu étant donné que le RER qui devait nous emmener à la gare de Lyon n’est jamais parti, la faute à une fin tardive de chantier. En ce qu’il devenait évident que nous allions louper notre TGV, nous avons profité de la possibilité (spéciale COVID-19) d’annulation des billets de train sans frais avant le départ. Les billets annulés, cela signifiait que nous allions devoir gagner les Houches en voiture. Nous sommes donc repassés chez nous chercher les clés du char. Dans la foulée, nous avons également annulé les billets de retour sachant que nous allions rentrer par la route.

  • A quelle période de l’année se lancer ?

La haute saison du TMB s’étale entre les mois de juillet et août, période durant laquelle le sentier est parfois qualifié d’autoroute. Les refuges sont ouverts de mi-juin à mi-septembre, ce qui laisse la possibilité de se lancer en début ou en fin de saison. Si l’on souhaite entreprendre le TMB durant l’été, il faut réserver les hébergements plusieurs mois à l’avance. On a entendu dire que les réservations ouvraient dès septembre – octobre pour l’été suivant et que certaines dates étaient rapidement prises d’assaut.

  • Seul ou à plusieurs ?

Cela dépend du tempérament de chacun ! Marcher à plusieurs, c’est passer de bons moment entre amis ou en famille et cela permet aussi de mutualiser certaines affaires (je pense par exemple au dentifrice ou à la crème solaire). Néanmoins, randonner en solo va de pair avec de belles rencontres car, sur les sentiers comme dans les refuges, l’ambiance est généralement chaleureuse. Pour notre part, nous étions un groupe de trois, un copain du badminton, Panda 3, a accompagné (et supporté) les traditionnels Panda 1 et Panda 2.

Tour du Mont-Blanc (ou TMB pour les intimes) : les dix commandements

1. Contre l’idée d’abandonner, parfois tu lutteras

Certes, le TMB n’est pas la randonnée itinérante la plus ardue des Alpes, cependant il ne faudrait pas non plus le sous-estimer. Peut-être les 170 kilomètres et leurs quelques 10 000 mètres de dénivelé ou les conditions météorologiques te donneront à un moment ou l’autre un coup de mou mais sache qu’une bonne part de cette rando se joue au mental. Si la pluie aura eu raison de quelques collègues marcheurs (et je ne les blâme pas car on a connu des journées particulièrement arrosées), sache que tu seras encore plus fier de toi si tu surmontes des conditions difficiles ou d’atroces courbatures !

2. Dans des refuges, les nuits tu passeras…

De nombreux refuges jalonnent le parcours du TMB. Le site officiel permettant de réserver des nuitées deviendra à coup sûr un de tes outils favoris pour planifier tes journées de marche. Certaines portions du TMB sont moins bien dotées que d’autres en hébergements donc il ne faut pas hésiter à procéder à plusieurs simulations afin de trouver le parcours idéal.

3. Ou si tu es du genre dur à cuire, sous la tente tu t’endormiras

Évidemment, la solution de l’hébergement en refuges n’est pas la plus économique. Si tu es bien équipé, pas trop frileux ou que tu veux te sentir encore un peu plus en communion avec la montagne, le bivouac est fait pour toi ! Alors oui, cela demande une certaine organisation (matériel, savoir où on peut planter sa tente, repas) mais nombreux sont ceux qui optent pour cette possibilité et qui en reviennent absolument ravis ! Si comme nous, il s’agit de ta première randonnée itinérante de plus d’une semaine, peut-être opteras-tu plutôt pour les refuges quoique…

4. La carte du TMB, par cœur tu connaîtras

Un peu partout sur le TMB, tu verras affichée cette fameuse carte à fond vert qui décrit le parcours de la randonnée. Néanmoins, si tu as bien potassé tes étapes, tu constateras assez vite que tu connais cette carte sur le bout des doigts. Par ailleurs, comme tout bon TMBiste, tu auras à portée de main dans une des poches de ton sac le célèbre topo-guide édité par la fédération française de randonnée pédestre (qui doit être, pour la fédé, un sacré succès d’édition), véritable Bible du randonneur sur le Tour du Mont-Blanc.

5. Toujours les mêmes têtes, tu croiseras

Le TMB est une aventure propice aux rencontres d’autant que tu croiseras régulièrement les mêmes têtes sur les sentiers ou dans les refuges. Rapidement des liens se créeront et c’est avec plaisir que tu retrouveras tes compagnons de TMB aux côtés de qui tu formeras, qui sait, un groupe de marcheurs.

6. Le poids de ton sac, tu optimiseras

Sur une randonnée itinérante, ton sac à dos, c’est un peu ta maison. Cependant, tu comprendras qu’il ne faut pas non plus emmener toute ta maison car tout ce poids, tu l’auras sur ton dos. D’où l’optimisation de la charge ! J’aurai l’occasion d’y revenir, j’ai empaqueté un peu trop d’affaires. Si c’était à refaire, je partirais donc plus légère.

7. Trois pays, tu traverseras

Le TMB permet de voyager dans trois pays, ce qui n’est pas négligeable en cette période marquée par le COVID-19. Le Tour du Mont-Blanc te fera donc passer par les Alpes françaises, italiennes et suisses. Pas de postes frontières en haut des cols mais pense à te munir de ta carte d’identité ou de ton passeport. La France, l’Italie et la Suisse offrent des paysages qui leur sont propres et également des spécialités culinaires toutes plus appétissantes les unes que les autres.

8. Perdre un de tes bâtons, ta hantise deviendra

Tu le constateras par toi-même, l’immense majorité des randonneurs sur le TMB est munie de bâtons. Il est d’ailleurs fort probable que tu t’en sois procuré avant le début de ta longue marche ! Les bâtons sont utiles aussi bien dans les montées que dans les descentes et, très vite, il te deviendra difficile de t’en passer. Perdre tes bâtons pourrait donc te placer dans une position délicate…

9. Que les douleurs aux pieds apparaissent après la neuvième heure de marche, tu apprendras

Un kilomètre à pied, ça use, ça use ; un kilomètre à pied, ça use les souliers. Bien qu’il soit tout compte fait peu entonné sur les sentiers, ce célèbre refrain peut être considéré comme l’hymne des randonneurs. Si marcher use les souliers, marcher fait aussi (et surtout) mal aux pieds. Au bout de deux jours sur le TMB, tu finiras par t’habituer à sentir tes pieds un peu plus gonflés que d’ordinaire mais tu comprendras vite que les « grosses » journées, c’est-à-dire celles davantage chargées en kilométrage et en dénivelé, se ressentent au niveau des pieds. Personnellement, c’est au bout de la neuvième heure de marche en montagne que je commence à souffrir « podologiquement » parlant.

10. A ton retour, à côté de ta douche, un monnayeur à jetons, tu installeras

Dans certains refuges, la douche est payante et limitée à quatre minutes. Pas le temps donc de rester regarder couler l’eau pour attendre la température optimale. La douche du refuge Bertone m’a joué un vilain tour. J’avais cru comprendre qu’on pouvait arrêter l’eau pour se savonner à sa guise et que ce temps d’arrêt n’était pas décompté des quatre minutes. Or, l’eau s’est arrêtée avant que j’aie eu le temps de me rincer le corps (opération terminée à l’eau froide du lavabo). La même mésaventure est arrivée à une autre fille. En souvenir de ces douches pas comme les autres, tu feras poser dans ta salle de bain un monnayeur à jetons qui fera fureur auprès de tes invités !

GR34 : d’Erquy au cap Fréhel

En raison du confinement, cela faisait plus de quatre mois que nous n’avions pas foulé le sol de notre région natale. Pour fêter ce retour en Bretagne, quoi de mieux qu’une étape sur le GR34 ? Le départ est donné du port d’Erquy où nous nous étions arrêtés la dernière fois que nous avions arpenté le sentier des douaniers à l’Est de Saint-Brieuc. Le frère de Panda 2, en provenance directe d’Acigné (près de Rennes), nous accompagne. On laisse une voiture à Erquy et une autre au cap Fréhel où nous sommes censés arriver à l’issue de l’épreuve du jour.

Le mercure va frôler les trente degrés aujourd’hui et la météo annonce un risque d’orage en fin d’après-midi. Erquy offre de nombreuses possibilités de randonnées, des panneaux explicatifs détaillent d’ailleurs différents itinéraires. On commence à marcher vers 10 heures 15 sous un grand soleil. On emprunte un escalier assez raide pour monter sur les hauteurs du port d’Erquy, d’où la vue sur la mer est magnifique. Très vite, on arrive sur les premières plages. On ne se lasse pas de regarder les vagues se fracasser sur les rochers depuis la falaise. Les couleurs sont superbes, particulièrement au niveau du cap d’Erquy.

Nous ne sommes pas les seuls sur le GR34 en ce jeudi, loin de là. On croise de nombreux randonneurs sur le chemin en plus de tous ceux qui profitent de la plage. C’est justement sur une plage que l’on s’arrête pour déjeuner. On y trouve un peu d’ombre, ce qui toujours salutaire les jours de forte chaleur. En effet, il fait vraiment chaud aujourd’hui, la crème solaire et les lunettes ne sont pas de trop, bien au contraire. Je crois que c’est la première fois que je bois de l’eau en bouteille si chaude. Heureusement que j’ai aussi la gourde en inox qui conserve bien mieux la fraîcheur. A cause de la chaleur, notre vitesse de marche en prend un coup.

Je ne me rendais pas compte de l’étendue de la commune d’Erquy. On a l’impression d’avoir déjà parcouru une quinzaine de kilomètres sur son territoire et ce n’est pas encore fini. Les landes du cap d’Erquy sont classés parmi les milieux naturels les plus remarquables des Côtes d’Armor. Au mois de juin, la lande se teinte de violet et nous traversons donc de grandes étendues de cette couleur donnant sur la mer.

Bien que peu ombragée, notre portion du jour est très variée : entre falaises, forêts de pins, sous-bois et landes, pas le temps de s’ennuyer. Les randonneurs désireux de camper trouveront sur le parcours de nombreux hôtels de plein air. On est également passé devant quelques chambres d’hôte. Le GR nous emmène à Sables d’Or les Pins, station balnéaire célèbre pour sa longue plage de sable fin. Il nous faut encore marcher pour atteindre le cap Fréhel. Son phare en vue, on admire ses falaises et son relief tourmenté où les oiseaux aiment se nicher.

A quelques kilomètres au loin, on distingue Fort-la-Latte dont la visite fait partie des incontournables. Notre randonnée s’achève un peu après le cap Fréhel car stationner au plus près de celui-ci est limité à trois heures. C’est par conséquent un peu plus loin que nous avons dû laisser la voiture. Au total, nous avons parcouru 28,63 kilomètres ponctués par 542 mètres de dénivelé en sept heures et cinq minutes. L’imperméable sera resté dans le sac mais on a échappé de peu à un bel orage. Les jambes sont plutôt lourdes (la chaleur n’aide pas) néanmoins on est bien content d’avoir continué l’aventure GR34. A bientôt pour de nouvelles randos !

GR11 : de Villiers-Neauphle-Pontchartrain à Oregus-Behoust

Jour férié + fin du confinement + température estivale = randonnée ! C’est de nouveau sur le GR11 que nous nous élançons à partir de la gare de Villiers-Neauphle-Pontchartrain en direction de celle de Orgerus-Béhoust. Le descriptif de ce parcours d’une vingtaine de kilomètres est consultable sur le site du comité de la randonnée pédestre d’Ile-de-France. Comme lors de l’épisode précédent sur le GR11 (pour lequel on était également parti de Villiers-Neauphle-Pontchartrain, faut croire qu’on aime bien), on passe devant un site Renault avant de retrouver les balises blanches et rouges à travers des champs bordés de coquelicots.

Coquelicots

Peu après le lieu-dit de Cressay, on admire un beau lavoir entouré de ruisseaux.

Lavoir

Le sentier est plutôt montant en ce début de randonnée. On atteint assez vite la forêt domaniale de Beynes dans laquelle on chemine un bon moment. Ce n’est pas une « autoroute de forêt » à l’image des bois traversés la fois dernière. En effet, les voies sont plutôt étroites et pas en ligne droite. Par endroits, elles sont même assez broussailleuses, d’où les marques laissées par divers végétaux sur mes jambes. On ne croise pas grand monde hormis quelques cyclistes, c’est vraiment tranquille. Le GR, alternant entre sous-bois et champs, nous fait passer tout près du zoo de Thoiry.

On s’avale la salade de quinoa sous un bel arbre que mes faibles connaissances arboricoles ne parviennent malheureusement pas à identifier. On en a presque terminé avec notre sortie du jour. Encore faut-il sillonner la petite ville de Flexanville pour continuer ensuite vers Orgerus. On marche de nouveau à travers champs, en plein soleil certes. C’est alors qu’on bifurque sur le GR22 (qui relie Notre-Dame de Paris au Mont-Saint-Michel, en voilà une belle idée de rando !) qui nous amène jusqu’à la gare. Il n’y pas des masses de train les jours fériés sur la ligne N (un toutes les deux heures) donc on accélère le rythme dans les derniers kilomètres pour assurer le coup. Finalement, on aura une bonne vingtaine de minutes d’avance.

Au total, 23,27 kilomètres parcourus en 4 heures 41 sur une portion très agréable. Le dénivelé (217 mètres) se concentre au début de la rando. A bientôt pour de nouvelles aventures pédestres !

GR11 : de Villiers-Neauphle-Pontchartrain à Versailles-Chantiers

Confinement oblige, les randonnées ont connu, bon gré mal gré, une interruption forcée. Profitant de la fin du confinement, nous voici de retour sur les sentiers dix jours après la date fatidique du 11 mai.

C’est sur le GR11, parfois dénommé le grand tour de l’Ile-de-France que nous jetons notre dévolu et c’est une première ! Les étapes de ce de GR sont parfaitement détaillées sur le site internet du comité de la randonnée pédestre d’Ile-de-France. C’est donc en toute connaissance de cause que nous nous décidons pour le tronçon reliant la gare de Villiers-Neauphle-Pontchartrain à celle de Versailles-Chantiers. Au vu de la réduction du plan de transport de la SNCF en cette période de déconfinement, nous rallions notre de gare de départ en voiture. Force est de constater que notre véhicule est le seul stationné devant celle-ci en ce jeudi de l’Ascension. Il est un peu plus de neuf heures quand nous entamons la randonnée de la libération. Quel plaisir de retrouver ces chères balises blanches et rouges ! Le GR11 nous guide vers des chemins présentant un bon petit dénivelé, ce qui permet de faire travailler les jambes après deux mois de repos. Les sentes de Villiers-Saint-Frédéric sont donc assez montantes. Elles nous amènent au bourg de cette petite ville que l’on quitte ensuite pour la forêt départementale de Sainte-Apolline où l’on croise un certain nombre de cyclistes et de coureurs.

On traverse Plaisir (le nom de cette commune me fera toujours sourire) puis on s’engage dans la vaste forêt domaniale de Bois-d’Arcy. Pour reprendre les termes de Panda 2, il s’agit là d’une « autoroute de forêt » car le chemin est à la fois large, plat et en ligne droite.

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On arrive au niveau de Fontenay-le-Fleury où nous sommes parfois allés jouer des tournois de badminton. C’est sur une de ces portions forestières qui nous dégustons la traditionnelle salade de pâtes. Cette pause déjeuner me laissera néanmoins un goût piquant car je me fais dévorer par d’affreux moustiques. Il fait étonnamment chaud aujourd’hui avec le mercure qui frôle les 28 degrés, chose rare pour un mois de mai.

Le GR11 nous fait découvrir successivement trois sympathiques étangs. Le premier est celui du Moulin-à-Renard. Longé par un petit ruisseau qui clapote, le chemin qui y conduit le randonneur est très agréable. Situé dans la forêt domaniale de Versailles, ce point d’eau semble particulièrement prisé des familles et groupes d’amis qui viennent s’y promener ou qui s’installent sur les berges. Certains ramènent chaises et tables, c’est dire le niveau d’organisation.

On enchaîne avec l’étang du Val d’Or, également très fréquenté, avant de saluer celui de la Geneste. Nous en avons presque terminé avec notre étape du jour, encore faut-il rejoindre la gare de Versailles-Chantiers, ce que nous faisons au pas de course car le trafic est réduit sur la ligne N si bien qu’il n’y a qu’un train toutes les deux heures qui dessert la gare de Villiers-Neauphle-Pontchartrain. Nous parvenons à monter dans celui de 16 heures 11 (nous arrivons même avec une dizaine de minutes d’avance à la gare) munis des indispensables masques.

Que retenir de cette première fois sur le GR11 ? On aura marché en tout et pour tout un peu plus de trente kilomètres (distance légèrement supérieure à celle indiquée sur le descriptif du comité), ce qui est plus qu’honorable pour une reprise (d’ailleurs, les cuisses commencent sérieusement à tirer). La crème solaire n’était pas de trop et elle a visiblement produit ses effets car, selon un premier bilan, aucun coup de soleil n’est à déclarer. On aura marché en forêt, pris l’air et admiré des étangs.

A bientôt pour de nouvelles aventures !