Seoraksan

Après une bonne nuit de sommeil réparateur, nous sommes frais et dispos pour notre deuxième journée coréenne. Notre hôtel ne proposant pas de petit-déjeuner, nous mangeons les victuailles (je déconseille les espèces de tartine de pains de mie fourrées à la fraise et celles au beurre d’arachide, c’est écoeurant) achetées la veille dans une supérette.

Nous marchons jusqu’à la gare routière où nous achetons des billets pour Sokcho (quand les gens ne parlent pas anglais, on leur montre la page du Lonely Planet avec le nom de la ville écrit en coréen ; NB : ça marche !). Comme la veille, le car est très confortable pour ce trajet de deux heures (prix d’un billet : 13 400 wons ). Arrivés à Sokcho, nous prenons le bus n° 7 pour le parc national de Seoraksan (en tournant à droite à la sortie de la gare routière, on tombe sur l’arrêt). Pour payer le bus, il faut mettre les pièces et/ou les billets dans une grande boîte transparente à côté du conducteur. Le trajet jusqu’au parc dure une vingtaine de minutes.

Pour ne pas être pris au dépourvu, nous avions réservé deux nuits d’hôtel à Seoraksan car nous avions lu que le parc était très fréquenté le samedi et le dimanche en septembre. Nous ne savons pas trop où descendre pour le rallier car le bus marque plusieurs arrêts dans le parc. Il s’avère en fait que notre hôtel (le « Hangang Park Motel ») est assez éloigné du parc et qu’il faut marcher pas loin de deux kilomètres pour rejoindre les sentiers de randonnée.

Après avoir déposé nos affaires, nous nous mettons en marche, à 15 heures, pour l’Ulsan Bawi, spectaculaire falaise de granit. L’entrée du parc se fait par une grande porte d’influence chinoise.

Dès nos premiers pas dans le parc, on admire le temple boudhiste Sinheungsa. Difficile de passer à côté du magnifique boudha géant !

Sur le sentier, on s’arrête pour admirer le Heundeul Bawi, un rocher en équilibre (si plusieurs personnes le poussent de leurs bras, il se met à trembler, ce qui me fait dire qu’un jour, il va peut-être finir par tomber).

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Les points de vue sont magnifiques tout au long du sentier, le relatif effort en vaut largement la peine ! Sur le chemin du retour, la nuit commence à tomber (en moins d’une demi-heure, il fait déjà presque nuit noire).

 

Nous dînons dans un restaurant (Seoraksan étant un haut-lieu du tourisme, les prix sont un peu plus élevés que la moyenne coréenne) situé à proximité du centre d’accueil des visiteurs (il y a aussi une supérette, bien utile pour acheter de l’eau et quelques vivres avant de partir en rando).

Les Coréens prennent la marche à pied très au sérieux : ils sont particulièrement bien équipés, cheminent à toute vitesse (à croire que certains se chronomètrent), se lèvent à l’aube pour arpenter les sentiers (c’est la raison pour laquelle nous avons entendu pas mal de bruit dans l’hôtel sur le coup de 4 heures du matin…) et adorent ça (cet engouement pour la randonnée ne va pas sans créer quelques embouteillages). Nous, on avait choisi de nous mettre en route vers 7 heures, du coup, on n’a pas pu faire la boucle de 13 heures (car, passée une certaine heure, les accès aux sentiers sont bloqués par les gardes du parc). On a quand même fait une partie de cette boucle (mieux vaut prévoir de bonnes chaussures de rando car ce n’est pas une promenade de santé) et c’était génial ! Sur les chemins, on croise surtout des locaux qui, pour beaucoup, étaient amusés par notre présence (c’est d’ailleurs marrant de passer pour « exotique » quand on est de type européen).

Après notre demi-boucle, nous terminons la journée par le sentier des cascades, pour lequel il faut compter un peu moins de deux heures de marche aller-retour. On y rencontre un groupe de touristes allemands que nous allons recroiser quelques jours plus tard.

Je ne peux pas finir cet article sans préciser que, durant ces deux nuits à Seoraksan, nous dormons à la coréenne, c’est à dire à même le sol sur le ondol. Verdict : impossible d’avoir froid avec le sol chauffant ! Pour ma part, j’ai bien aimé cette expérience et je n’ai pas eu mal au dos.

Premiers pas sur le sol coréen et découverte de Chuncheon

Sitôt sortis de l’aéroport (le passage à la douane fut des plus rapides), nous nous dirigeons vers le terminal des bus qui jouxte l’aéroport d’Incheon. On y achète deux billets pour Chuncheon (hourra, la dame du guichet parle anglais !), notre première étape, et on dépense du coup nos premiers wons (le trajet a dû nous coûter dans les 13 000 wons par tête).

Le bus arrive pile à l’heure. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est particulièrement confortable. Les sièges sont super larges, inclinables et il y a énormément de places pour les jambes (quand tu as passé plus de douze heures dans l’avion en classe économique, ça fait rêver !), idéal pour dormir !

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La Corée du Sud est peut-être le pays du matin calme mais, au volant, c’est plutôt le pays du matin nerveux. L’usage du klaxon est, en effet, intempestif et le respect des règles de priorité intermittent. Quoi qu’il en soit, nous arrivons à destination après deux heures de trajet.

Notre premier objectif est de trouver l’hôtel (le « Goodstay Grand Motel Chuncheon ») que nous avons réservé via Internet il y a de cela quelques semaines. Le truc, c’est que le plan du Lonely Planet n’est pas des plus clairs… On demande notre chemin à des passants qui ne nous comprennent pas. Il faut savoir qu’en Corée l’anglais est assez peu pratiqué, sauf à Séoul, donc il faut s’attendre à être très peu compris voire pas du tout ! En désespoir de cause, on monte dans un taxi et c’est sans doute mieux ainsi car l’hôtel est, au final, assez éloigné de la gare routière.

A l’hôtel, le personnel, qui ne parle pas anglais, semble un peu perdu. Alors, la dame de l’accueil sort son téléphone (un Samsung évidemment), appelle le patron puis nous passe le portable. Le gars parle un peu anglais, tout se règle, on peut récupérer la clé de la chambre. Celle-ci est certes petite mais très fonctionnelle avec télévision, PC, réfrigérateur, bouilloire, sèche-cheveux (le plus drôle restant la petite trousse contenant notamment du gel de massage, du nettoyant intime et des préservatifs !).

Dès son retour, le patron nous appelle sur le téléphone de la chambre et nous donne des renseignements sur la ville. Sur ses conseils, on part à pied vers le mémorial de la guerre de Corée. On passe notamment devant la statue de la sirène de la rivière Soyang. Nous longeons une agréable piste cyclable mais il fait malheureusement un peu sombre pour louer des vélos (il faut dire qu’en octobre la nuit tombe genre à 17 heures 30…).

On finit par entrer dans un restau car la faim commence à se faire sentir. Dans l’établissement en question, il faut se déchausser à l’entrée (comme dans beaucoup de restaurants en Corée). Les clients mangent à même le sol chauffé (le fameux ondol) sur des coussins plats. Le restau propose essentiellement du barbecue. Le hic, c’est que le menu n’est disponible qu’en coréen et que la serveuse, qui ne s’attendait visiblement pas à recevoir des étrangers, ne s’exprime que dans cette langue. Du coup, elle appelle sa fille, qui parle un peu anglais, et nous passe le téléphone ! J’arrive à lui faire comprendre qu’on voudrait du boeuf ou du poulet plutôt que du porc. On nous sert (et c’est du boeuf !) et on essaie, tant bien que mal, de se familiariser avec le barbecue coréen. Le fait de devoir découper la viande avec un ciseau et d’avoir plein de petits plats qu’on ne sait pas trop comment manger est un peu déroutant mais c’est super bon et vraiment pas cher pour en tout un kilo de viande (11 euros par personne). C’est avec la peau du ventre bien tendue que nous rentrons à l’hôtel pour notre première nuit coréenne.

En route !

Pour nos quinze jours en Corée du Sud, nous sommes partis avec deux sacs à dos, respectivement de 60 et 70 litres. Nous avions réservé nos billets deux mois à l’avance et payé environ 500 euros par tête pour l’aller-retour. Nous avions opté pour le tarif le plus avantageux, qui était, à l’époque, celui proposé par Air China, ce qui impliquait donc un transit par Pékin.

Avant de partir, je m’étais interrogée sur la protection des sacs à dos en soute, question visiblement à la mode sur les forums de voyageurs. Les housses de protection étant, à mon sens, encombrantes, nous nous sommes contentés de bien resserrer les lanières et de faire en sorte pour que rien ou presque ne dépasse afin d’éviter qu’un élément du sac se coince dans les tapis des aéroports. Résultat positif : nos sacs étaient toujours en parfait état à la fin du voyage. J’ajoute qu’à Roissy, les sacs à dos sont placés dans un chariot et non directement sur les tapis sur lesquels glissent les bagages juste après l’enregistrement. A l’arrivée à Séoul, nos sacs avaient été déposés dans de grands bacs sur le tourniquet.

Notre vol décollait de Roissy en début d’après-midi, horaire qui nous convenait tout à fait. Pour rallier Pékin par les airs, il faut compter dix heures. C’était la première fois que nous voyagions avec Air China et ce sera sans doute la dernière. Si certains d’entre vous ont de bons souvenirs de voyages avec cette compagnie, j’en suis ravie mais ce n’est malheureusement pas notre cas. Air China est classée 93ème au classement Skytrax et, après l’avoir testée, je comprends mieux pourquoi : plateaux repas peu garnis (gros mangeurs, prévoyez un encas), écran tactile pas des plus fonctionnels (au retour, la manipulation se faisait via un vieux joystick, celui de mon ami était cassé), offre de divertissement limitée, personnel parlant peu ou mal anglais. Mon plus grand grief envers Air China concerne l’eau. En effet, la compagnie ne donne pas de bouteilles d’eau aux voyageurs pour la nuit. Les hôtesses passent, certes, de temps en temps dans les rangées mais les verres d’eau proposés sont minuscules. Il n’y a pas non plus de bouteilles et de verres à disposition des passagers au fond de l’avion, il faut demander (je me suis, d’ailleurs, fait engueuler pour avoir demandé de l’eau alors qu’il y avait soi-disant des turbulences). De plus, les lumières de la cabine ont été rallumées deux heures avant le petit-dej, ce qui fait quand même un peu tôt !

Nous avions environ deux heures de transit à Pékin (aéroport de Pékin = paradis du panda en peluche, et ça, Panda [avatar de l’auteur de ce blog], il kiffe !).

Le premier avion n’ayant pas eu de retard nous avons pu tranquillement prendre notre correspondance pour Séoul où nous sommes arrivés deux heures plus tard. C’était là-bas le début de l’après-midi, il faisait beau et l’aventure pouvait commencer !

La Corée du Sud pour les novices

  • nombre d’habitants : 49 millions
  • superficie : 49 994 km²
  • langue : coréen
  • monnaie : won de Corée du Sud (la Corée du Nord a aussi son won). 1 euro = 1 280 wons

La Corée pratique :

– argent : mieux vaut être prévoyant et faire du change avant de partir car si, dans les grandes villes, on trouve des distributeurs acceptant les cartes étrangères, c’est loin d’être le cas dans le reste du pays. La bonne nouvelle, c’est qu’en Corée, la vie est nettement moins chère qu’en France. Pour quinze jours, et pour deux, on a eu besoin de l’équivalent de 1400 euros, ce qui fait quelque chose comme 1 700 000  wons. Avec cette somme, on a pu tout payer sauf les vols ;

– hôtels : à moins de partir en haute saison (en Corée, cela doit correspondre aux mois de juillet-août), la réservation plusieurs mois à l’avance n’est en rien impérative. Les solutions d’hébergement sont, en effet, nombreuses. Les hôtels bon marché n’offrent pas le petit-déjeuner. Dans les « guesthouses », il est souvent compris dans le prix mais est de qualité très variable selon les établissements. Pour un lit en dortoir dans une « guesthouse » avec toilettes et douches communes, il faut compter 15 000 wons. Dans la plupart des établissements, shampoing, gel douche, serviettes et sèche-cheveux sont à disposition ;

– restaurants : la cuisine coréenne est aussi dépaysante qu’excellente. Elle est aussi épicée (palais sensibles, prenez garde à tout ce qui est rouge !). On se régale pour pas cher si on mange local. Les Coréens ne sont pas très branchés desserts, boissons non plus car, si une carafe d’eau est généralement placée sur la table, on ne vient généralement pas vous proposer d’autres breuvages. En Corée, on mange avec des baguettes et une cuillère à soupe mais, la plupart du temps, les serveurs apportent des fourchettes aux Occidentaux pas doués (parfois, ils nous montraient même comment assortir les mets) ;

– transports : le réseau de bus est excellent et permet de voyager dans tout le pays pour pas cher. Conseil : quand on arrive dans une ville par le bus, mieux vaut se renseigner, à la gare routière, sur les horaires des cars pour organiser la suite de son voyage (normalement, tout est affiché) et limiter ainsi les temps morts en mode « je ne savais pas qu’il n’y avait que deux bus dans la journée ». En effet, si on ne parle pas le coréen, la recherche des horaires des bus sur Internet est loin d’être évidente. Les trains sont nombreux (mais on n’en a pas pris) et les métros parcourent les plus grandes villes. Pour rallier l’île de Jeju, nous avons pris l’avion (on peut aussi y aller en ferry) ;

– quand partir : en été, il fait très chaud et en hiver, les températures peuvent descendre très bas. La meilleure période pour visiter le pays est sans doute septembre-octobre car le mercure ne monte pas trop haut (lors de notre voyage, au mois d’octobre, il a fait au maximum 25 degrés) et les couleurs, notamment dans les parcs naturels, sont magnifiques.

Pourquoi la Corée du Sud ?

  • Parce que, pour les Occidentaux, la Corée du Sud reste un pays méconnu.
  • Parce que la Corée du Sud est plus accueillante que celle du Nord, où les voyages indépendants sont impossibles.
  • Pour sortir des sentiers battus.
  • Pour visiter un pays dont on ne comprend rien à la langue.
  • Parce que ce n’est pas trop touristique.
  • Parce que c’est un pays dans lequel il est facile de voyager pour une première fois en Asie.
  • Parce que c’est bien moins cher que le Japon.
  • Pour ne plus réduire la culture coréenne à la K-pop.