Dali, l’enchanteresse

La nuit de sommeil à la Mama Naxi’s Guesthouse s’avère réparatrice. La chambre est confortable, petit bémol cependant pour la salle de bain particulièrement mal conçue (l’eau s’évacue très mal si bien qu’il y en a partout sur le sol). On se lève assez tôt pour manger un morceau à la maison d’hôte avant de larguer les amarres. Nous optons pour le (désormais traditionnel) pancake au chocolat et un bol de céréales banane-miel-yaourt, le tout pour 30 yuans. Nous mangeons en compagnie d’un Irlandais (du Nord) qui avait pris le départ du trek avec nous. Le pauvre, il n’est pas dans la forme des grands jours ! Il s’est en fait trompé de chemin… Parti seul sur un rythme d’enfer, il a gravi une montagne pour rien avant de faire une insolation (il ne dort plus depuis deux nuits). Le problème, c’est que ses affaires ont été déposées par le bus à la Tina’s Guesthouse, du coup, il va bien falloir qu’il les récupère. Il hésite à prendre le chemin du treck ce matin (ce que la grand-mère de la maison d’hôte lui déconseille formellement, à coups de « Listen to Mamma ») ou se laisser conduire par le bus jusqu’à chez Tina et se contenter de la descente dans les gorges.

Nous filons à la gare en taxi (nous ne savons comment rejoindre la gare et le Lonely Planet ne nous aide pas beaucoup ; la course coûte 30 yuans) où nous achetons deux billets pour Dali (155 yuans pour deux). Le train de 09 heures 18, dans lequel nous montons, est un train de nuit. Contrairement à la première fois, nous sommes dans un bloc de quatre couchettes.

De la musique résonne dans les voitures. J’essaye de sortir au jeune Chinois assis à côté de nous les quelques phrases basiques du Lonely Planet et ça marche ! Nous discutons avec notre voisin grâce à une appli de son téléphone qui traduit des phrases anglaises en chinois.

On débarque à Dali sur le coup de 11 heures. Les dames du point d’informations touristiques de la gare nous indiquent comment nous rendre à l’hôtel. On nous écrit le nom du bus sur un papier, bus que nous trouvons grâce à l’aide d’un gentil monsieur. Il nous faut pas loin d’une heure pour rejoindre le Jade Emu (hôtel réservé la veille via Booking) car la gare est assez éloignée de la vieille ville. L’hôtel, doté d’un bar et d’une belle cour, est très agréable. Vous y trouverez un billard, un baby-foot ainsi qu’une table de ping-pong (le défi serait d’y affronter des Chinois !). La chambre privative avec salle de bain est spacieuse (prix : 120 yuans).

On part à la découverte de la vieille ville de Dali mais avant d’attaquer les choses sérieuses on s’arrête déjeuner au Good Panda. Je vous conseille les épinards à l’ail.

Dali est une très jolie ville, c’est sans doute la raison pour laquelle elle est particulièrement touristique. La cité est célèbre pour ses portes qui ne manquent pas d’impressionner les visiteurs.

La vieille ville regorge de cafés, restaurants (où les légumes semblent être à l’honneur si on en croit les étals installés devant de nombreux établissements) et boutiques de bijoux, vêtements, artisanat. L’église catholique vaut le détour pour son architecture.

Se promener dans Dali est un régal pour les yeux, tout du moins quand la foule n’est pas très dense (ce qui doit être le cas lors des vacances chinoises).

L’après-midi se poursuit avec la visite du site le plus célèbre de Dali, j’ai nommé les trois pagodes. L’endroit est immense : en plus des trois pagodes, on peut y admirer toute une série de temples, tous plus beaux les uns que les autres.

L’entrée coûte 99 yuans. Nous n’avons pas pu rester très longtemps car le site ferme ses portes à 19 heures mais le visiter en fin de journée va de pair avec une plus faible affluence.

Nous dînons dans un petit restau dont la carte est essentiellement composée de dumplings. Nous nous en enfilons trois paniers pour 30 yuans.

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Les gorges du saut du tigre : suite et fin

Après une bonne nuit de sommeil, on se lève tôt pour reprendre le chemin du trek dès le lever du soleil, c’est à dire un peu après 07 heures. Avant ça, on mange un délicieux pancake au chocolat en guise de petit-déjeuner. On marche une heure et demi pour atteindre la Half Way Guesthouse où nous rachetons de l’eau. Cette maison d’hôte a l’air très sympa mais j’ai eu un petit coup de cœur pour la Tea Horse Guesthouse, notamment parce que l’accueil y est charmant (bouteille d’eau offerte à l’arrivée, Snickers donné au moment du départ).

Sur le sentier, les beaux points de vue s’enchaînent (montagnes, cascades) ainsi que les rencontres avec les chèvres et les chevaux (des habitants proposent, moyennant finance, d’y hisser les randonneurs fatigués).

3 heures 30 après notre départ de la Tea Horse Guesthouse, nous arrivons à la célèbre Tina’s Guesthouse d’où partent les bus pour Lijiang et Sangri-la (on peut acheter les billets à la Tea Horse). C’est l’heure de descendre dans les gorges ! On laisse le sac à la maison d’hôte avant de monter à bord d’un mini-bus qui nous amène au point de départ de la rando. Pour atteindre les gorges, il faut compter 45 minutes de descente assez abrupte et payer, au départ du sentier, 15 yuans par personne (plus on avance, plus il faut ouvrir le porte-monnaie !).

On atteint les plateformes qui permettent d’observer au plus près les gorges. Le courant est particulièrement impressionnant.

Pour remonter, deux solutions : emprunter le même chemin qu’à l’aller ou se hisser sur les barreaux d’une échelle juchée à flanc de falaise. La seconde option est plus courte et vous coûtera 15 yuans. L’échelle fait un peu peur, néanmoins on s’y lance. Si comme moi vous avez le vertige, regardez droit devant vous en vous concentrant sur chaque barreau et tout ira bien ! Si vous ne sentez pas l’échelle, un chemin alternatif existe (les droits d’accès sont également fixés à 15 yuans). Au sortir de l’échelle, il faut marcher encore un peu pour retrouver la Tina’s Guesthouse. Pour nous remettre de nos émotions (et de la chaleur car le soleil tape), on se commande le deuxième pancake au chocolat de la journée. A 15 heures 30, le bus part et environ deux heures plus tard, nous sommes de retour à Lijiang où, accompagnés d’un Coréen rencontré la veille, nous marchons en direction de la Mama Naxi’s Guesthouse. Nous décidons d’y rester dormir (cette fois, il s’agit d’une chambre avec lit double et salle de bain privative ; prix : 100 yuans) et dîner (la qualité du repas n’a pas baissé, loin de là !). Fatigués par ces deux jours de rando, nous ne faisons pas long feu. Nous décidons de prendre le train tôt demain matin pour Dali. Conséquence fâcheuse : nous ne visiterons pas la vieille ville de Lijiang.

Bilan du trek des gorges du saut du tigre :

  • pas si difficile que le laisse entendre ce bon vieux Lonely Planet (pour preuve, un randonneur affaibli s’en est sorti)
  • prévoir de bonnes chaussures de rando et des vêtements pour se protéger à la fois de la chaleur et du froid (car en montagne, le temps est vite changeant)
  • à part peut-être en haute saison, il n’est, à mon sens, pas nécessaire de réserver les hébergements
  • de l’eau et de la nourriture sont disponibles tout au long du chemin

A l’assaut des gorges du saut du tigre

Le départ pour le célèbre trek est fixé à 07 heures 30. Le mini-bus met deux heures pour nous emmener au départ du sentier. C’est très sympa, ce bus « spécial randonneurs » : on y rencontre des gens qui nous donnent plein d’infos sur des lieux qu’on compte visiter. On fait une pause dans une petite boutique qui vend de quoi manger puis une autre devant le guichet qui délivre les billets d’entrée dans le parc (65 yuans par personne). Lors de ce deuxième arrêt, ds militaires montent dans le mini-bus pour contrôler les passeports.

Le début de la rando n’est pas des plus faciles. Déjà, il faut marcher une bonne demi-heure sur la route avant d’arriver véritablement sur le chemin du trek. La première partie (une fois qu’on quitte la route) est assez ardue dans le sens où ça monte pas mal. Il fait chaud, on sue à grosses gouttes.

On déjeune avec deux Françaises, qui étaient avec nous dans le minibus ce matin, à la Naxi Guesthouse. Le riz cantonais est délicieux et le cadre des plus agréables.

Tout au long du sentier, des habitants vendent des bouteilles d’eau (à un prix nettement plus élevé qu’ailleurs), des petits ravitaillements et plus étonnamment du cannabis. On attaque les fameux 28 lacets. Honnêtement, ce n’est pas si dur (contrairement à ce qu’on peut lire parfois sur Internet) mais en raison de l’état de forme de Panda 2 (qui a pris un gros coup de froid à Emeishan), nous ne marchons pas à notre cadence habituelle. Qu’importe, le paysage est magnifique !

Les lacets passés, la descente s’amorce. Il faut faire attention à ne pas glisser à certains endroits mais pas de grosse frayeur à signaler. Vers 17 heures 30, nous atteignons la Tea Horse Guesthouse où nous choisissons de passer la nuit (plusieurs personnes du groupe du mini-bus feront de même). On paie 90 yuans pour une chambre privative avec deux lits simples. La salle de bain tout comme les toilettes sont à partager. Les trônes sont propres mais spartiates dans le sens où il s’agit de modèles turcs avec chasse d’eau manuelle (il faut jeter de l’eau et, au besoin, se servir du balai brosse après son passage). On dîne au restau de la maison d’hôte et on se boit une bière avec les autres pour conclure en beauté cette première journée de trek.

Dans les transports…

A 19 heures, le train de nuit entre en gare. Contrairement à ce qu’on connaît en France, les couchettes ne sont pas confinées dans des cabines mais ouvertes (pas de portes) et rassemblées par blocs de six. Sur chaque couchette, on trouve une couette et un oreiller. Nous avions opté pour des couchettes dites dures et force est de constater qu’elles sont confortables. Le contrôleur passe parmi les passagers récupérer les billets de train. Il les place dans une sorte de classeur et nous donne en échange une petite carte qui indique, je suppose, la destination du voyageur.

Le train est lent et assez bruyant. Il y a parfois des secousses mais le pire, ce sont sans doute les toilettes à la turque qui dégagent une odeur horrible (heureusement, on ne la sent pas dans les compartiments). En guise de dîner, nous mangeons quelques fruits et en-cas achetés dans une boutique tout près de notre auberge à Emeishan. La nuit se passe plutôt paisiblement même s’il n’est pas évident pour moi de trouver le sommeil.

Vers 05 heures, une contrôleuse vient nous tirer des bras de Morphée. Nous rassemblons nos affaires dans la hâte mais cette précipitation n’était en fait pas nécessaire car le train n’arrivera que vingt minutes plus tard à Panzhihua. Une fois arrivés dans cette ville (sur laquelle le Lonely Planet ne s’épanche guère), il nous faut rejoindre la gare des bus longue distance. Rabatteurs et chauffeurs de taxi sont postés en nombre à la sortie de la gare. Nous nous faisons alpaguer par une jeune femme (nous ne savions pas au départ s’il s’agissait d’un taxi ou non) qui se propose de nous amener à la gare routière pour 80 yuans. Nous acceptons l’offre en étant cependant conscients que prendre un « vrai » taxi aurait coûté moins cher (à notre décharge, après 10 heures 40 de train, nous n’avions pas le courage d’aller chercher plus loin).

Quand nous arrivons à la gare routière (environ trente minutes de trajet), celle-ci n’est pas encore ouverte mais nous ne sommes pas les seuls à faire le pied de grue devant ses portes. Nous achetons en attendant de quoi manger dans la petite échoppe juste à côté. A l’ouverture de la gare, nous nous procurons les billets pour Lijiang.

Une chose est sûre, le car n’est pas super confortable. Nous sommes en plus entourés de Chinois qui se débrouillent toujours pour se racler bruyamment la gorge et cracher. Certains ouvrent la fenêtre pour fumer dans le car (on a vu la même chose dans le train même si c’est interdit). Mention spéciale pour le gars devant nous qui crache dans des sacs plastiques qu’il balance ensuite par la fenêtre. J’en oublierais presque le petit écran installé à l’avant du car qui diffuse en continu des films genre Tigre et Dragon (si on ne voit pas grand chose, le son, lui, on l’entend !). Vous l’aurez compris, le trajet n’est pas des plus agréables d’autant que ces routes montagneuses tournent beaucoup (prévoyants, nous avions pris un médicament contre le mal des transports avant le départ). Toutes les deux heures environ, le car s’arrête. Les toilettes sont la plupart du temps dans un état déplorable, tout du moins du point de vue européen (pas de chasse d’eau, je ne vous parle même pas de l’odeur que vous sentez vingt mètres avant le bâtiment).

Après 08 heures 10 de trajet, nous arrivons enfin à Lijiang ! Nous sommes marqués par le fait que certains de nos compagnons de voyage achètent immédiatement un nouveau billet de car… Il nous faut maintenant trouver notre maison d’hôte, la Mama Naxi’s Guesthouse. Le problème, c’est que bien qu’elle soit répertoriée dans le Lonely Planet, elle n’apparaît pas sur la carte proposée par celui-ci. Nous nous adressons à la dame du point d’informations de la gare routière qui ne parle pas très bien anglais et appelle à la rescousse deux de ses collègues. Visiblement, il y a une erreur dans l’adresse donnée par le guide. Ces dames nous dessinent un petit plan pour nous aider à trouver l’endroit. Nous nous y rendons mais manquons malheureusement l’auberge qui est un peu cachée par rapport à la rue principale. Nous continuons plus loin, une jeune femme abandonne l’accueil de ce qui ressemble plus ou moins à un cabinet médical pour venir nous aider. Elle hèle pour nous une voiture avec chauffeur qui nous emmène gratuitement à l’adresse située tout près (merci à eux deux !).

Nous entrons dans une belle et accueillante maison d’hôte où l’on nous offre une part d’un excellent gâteau. Nous payons 100 yuans pour deux pour une nuit, somme à laquelle nous rajoutons 80 yuans pour le bus qui nous amènera demain au départ du trek des gorges du saut du tigre. Pour 10 yuans, on fait une lessive (il n’y a pas de sèche-linge, on utilise le fil à linge installé dans une petite pièce sous le toit). Notre chambre est très agréable, la salle de bain est à partager avec d’autres clients.

Nous ne résistons pas au délicieux repas préparé par nos hôtes. Il y a beaucoup de choix pour un prix très raisonnable (25 yuans par personne). Nous partageons ce sympathique dîner avec une Anglaise, deux Israéliens et un Coréen.

Au sommet du mont Emei

Je ne peux pas dire qu’on ait très bien dormi au Teddy Bear, notamment à cause de la climatisation de la chambre dont le réglage a brusquement varié en plein milieu de la nuit mais, qu’importe, nous nous levons tôt pour monter dans le premier bus en direction du mont Emei. Nous comptions nous arrêter au temple Wannian sauf que le bus le desservant ne part en fait qu’à 7 heures. Or, à cause de notre train de nuit à 19 heures, nous craignons que cela soit un peu risqué de marcher entre le temple et le sommet de la montagne (ce qui doit faire environ 6 heures de rando). Nous changeons de plan et achetons des billets pour Lei Dongping, station située à un peu moins d’une heure et demi du sommet.

On entend souvent dire que les conditions météo sont rarement très favorables sur le mont Emei. Force est de constater qu’aujourd’hui cette réputation ne semble pas injustifiée car, pendant l’ascension et la descente, il n’a pas cessé de pleuvoir… Le sentier de rando n’en est pas vraiment un au sens propre car il est truffé de marches. Les marches, c’est assez cardio. Entre la pluie et ces escaliers de pierre, on s’est dit que les 6 heures de rando auraient pu être bien longues !

Les billets de bus nous ont coûté 90 yuans par personne, auxquels il faut ajouter 185 yuans par tête pour l’entrée dans le parc national. Au vu des standards chinois, cette excursion n’est donc pas donnée. Il existe également un télésiège qui permet d’atteindre le sommet (l’embarcadère se situe à dix minutes de marche de Lei Dongping).

Sur le sentier, on croise essentiellement des Chinois (certains nous ont demandé de poser avec eux sur des photos) dont la tenue vestimentaire n’est pas toujours des plus adaptées à la randonnée. Ils sont d’ailleurs nombreux à acheter ponchos, surchaussures en plastique (que l’on retrouve malheureusement un peu partout dans le décor) ou louer des manteaux (ceux-là, on les repère aisément car ils portent tous la même veste !). Beaucoup sont équipés de parapluies et il faut faire attention à ne pas se les prendre dans l’œil quand on passe dans les portions les plus fréquentées. Tout au long du chemin, on trouve de quoi boire et manger (les prix sont un peu plus élevés qu’en plaine), notamment des petits pains plats qui ne sont pas mauvais du tout.

Au sommet, on admire le temple Jinding bâti à 3079 mètres d’altitude. La grande sculpture dorée est impressionnante. Moines et fidèles chantent et tournent autour dans le sens des aiguilles d’une montre.

On ne reste pas très longtemps au sommet car la pluie se fait de plus en plus sentir. On s’arrête pour manger des nouilles instantanées dans une des petites échoppes sur le chemin du retour. Peu avant Lei Dongping, on croise des singes qui sont très mignons mais le problème, c’est que les gens les nourrissent et prennent un malin plaisir à leur donner des denrées contenues dans des sacs plastiques, que les singes ouvrent avec une habilité déconcertante mais qui se retrouvent ensuite dans la nature…

C’est bien mouillés que nous remontons dans le car en ce milieu d’après-midi. Nous mangeons respectivement des nouilles sautées et du riz avant de prendre une douche (10 yuans par personne) au Teddy Bear. Nous sommes bien en avance mais nous décidons de nous diriger vers la gare d’Emei, d’où part le train pour Panzhihua. Celle-ci est située à 8 kilomètres de la partie touristique de la ville. Pour y aller, il faut prendre le bus numéro 8 (marcher 500 mètres à droite en sortant de la gare routière). On y arrive une vingtaine de minutes plus tard, l’attente du train de nuit commence.

Où l’on admire un Bouddha géant

La ville de Leshan est célèbre pour son grand Bouddha taillé dans la roche à flanc de colline. Pour s’y rendre en partant de Chnegdu, il faut prendre un train ou un bus. Tôt le matin, on prend donc le chemin de la gare où on retire au guichet les billets de train achetés grâce à l’application Ctrip. On en profite pour échanger nos billets pour le trajet Emeishan/Panzhihua car, en raison de la journée passé à Abou Dabi, nous devons le décaler de 24 heures si nous voulons suivre notre programme. Ces deux opérations (surtout la seconde) ne sont pas de tout repos car la guichetière ne parle que très peu anglais. Heureusement, des jeunes femmes derrière nous dans la queue viennent à la rescousse. Nous apprenons qu’il n’est pas possible de changer le billet ; il faut en fait l’annuler puis en racheter un. L’employée annule le billet pour nous (Ctrip nous a remboursé une partie du prix), nous en achetons immédiatement un nouveau. Le départ aura lieu à 19 heures et non 21 heures comme prévu initialement car il n’y a plus de couchettes disponibles dans le train de 21 heures.

Nous montons dans le train grande vitesse qui est aussi moderne que propre. Une heure dix plus tard, nous arrivons à Leshan. Le bus numéro 3 nous amène sur le site du grand Bouddha. Nous sommes loin d’être les seuls à avoir fait le déplacement pour admirer cette statue monumentale (71 mètres de haut tout de même ; construction débutée en 713) et les temples qui l’entourent.

La grande attraction est de descendre jusqu’aux pieds du Bouddha par le petit escalier (cf. photo de gauche) qui offre une vue plongeante sur la statue. Le seul souci, c’est que ledit escalier est particulièrement fréquenté. Déjà, pour l’emprunter, on s’est tapé une bonne heure de queue. La descente en elle-même nous a pris au moins une demi-heure.

Le bus numéro 13 nous ramène à la gare routière où nous achetons un billet pour Emeishan que nous atteignons en une heure. Sur place, on se renseigne sur les horaires des bus pour monter au mont Emei. Le problème, c’est que le dernier car part à 17 heures et il est tout juste 17 heures passées de cinq minutes… Il n’y aura donc pas de lever de soleil en haut du mont Emei (le premier plan était de faire une partie de l’ascension en bus, de dormir dans un monastère et de monter à pied jusqu’au sommet tôt le matin pour y admirer le lever de soleil).

Nous nous mettons en quête d’un hôtel. L’heureux élu s’appelle le Teddy Bear, situé tout près de la gare routière. On atterrit dans un dortoir de six lits (compter 40 yuans par personne), dont l’un est occupé par un Suisse avec qui nous discutons. Suivant ses conseils, on dîne sur place. Les plats ne sont pas très chers et loin d’être mauvais. J’opte, pour ma part, pour du riz cuisiné avec des tomates et des œufs.

 

Pandi panda, petit ourson de Chine

La nuit au Mrs Panda Hostel fut plutôt agréable même si les lits grincent un peu (je dis les car la chambre est équipée de deux lits simples). Nous nous levons aux aurores car il paraît qu’il faut se rendre le plus tôt possible au centre de recherche sur le panda géant, et ce pour deux raisons : c’est le matin que les pandas sont les plus actifs et le parc est moins fréquenté.

146 pandas géants sont pensionnaires du centre. Pour aller leur rendre visite, il faut emprunter deux bus, le 49 puis le 87. Pour quelqu’un qui écrit son blog sous le nom de « Panda », le passage par le centre de recherche sur le panda géant était évidemment incontournable ! En bons touristes, nous photographions les pandas qui montent aux arbres, dégustent du bambou à une cadence impressionnante et dorment (cette dernière activité a l’air particulièrement en vogue chez ces animaux).

Les plus jeunes d’entre eux, pourtant réputés plus dynamiques, dorment sur leurs deux oreilles. Les plus petits (cf. photo de droite), qui ne quittent pas la pouponnière à pandas, sont visibles à travers la vitre. Pour les apercevoir, il faut faire la queue et, selon l’horaire, ça peut être long. Les visiteurs n’ont pas le droit de contempler longtemps les petites merveilles et ne doivent pas faire de bruit (paradoxe à la chinoise, des ouvriers creusent au marteau-piqueur juste à côté de la chambre des oursons !).

Les pandas roux ne sont pas en reste. Très agiles dans les arbres, ils sont surtout plus actifs.

Les boutiques de souvenirs ne manquent pas, tout comme les vendeurs ambulants à l’extérieur du parc. Il vous faudra débourser 58 yuans pour admirer le trésor national de Chine. J’ai appris qu’il existait d’autres réserves de pandas dans le Sichuan. Si celle de Chengdu est facilement accessible et accueille de nombreux spécimens, elle est aussi sans doute la plus touristique.

On revient en centre ville pour déjeuner au Chen Mapo Doufu, sur les conseils du Lonely Planet. Nous demandons à la serveuse quels sont les plats les moins épicés, elle nous en montre plusieurs sur la carte illustrée. Sur les deux plats que nous avons commandés, un ne nous plaît pas vraiment (beaucoup de graisse de viande, c’est un peu bizarre). Heureusement, nous avons aussi choisi des dumplings.

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Que serait l’Asie sans ses temples bouddhiques ? Situé au cœur de Chengdu, le temple Wenshu vaut bien une petite visite d’autant que l’entrée est gratuite.

Le centre de Chengdu abrite d’agréables espaces verts, dont le parc du peuple et le Baihuatan.

Il est 18 heures passées et l’estomac se creuse, alors on entre dans un excellent petit restau de nouilles (un peu moins rustique celui de hier soir). On a un peu de mal à se faire comprendre mais heureusement deux lycéennes en uniforme viennent à notre secours !

Au niveau du mercure, il fait maximum 20 degrés mais il ne pleut pas alors que Chendgu est réputée être une ville très humide.

Premiers pas sur le sol chinois

A six heures du matin, nous avons rendez-vous dans le hall de l’hôtel pour partir à l’aéroport. Nous sommes une petite dizaine à prendre place à bord de deux voitures. Comme beaucoup de gens à Abou Dabi, notre chauffeur n’est pas Emirati mais Pakistanais. Il est charmant et me parle d’Abou Dabi (j’occupe le siège passager). Nous enregistrons nos sacs avant de nous diriger vers la porte d’embarquement. Nous embarquons ! Force est de constater que les passagers sont dans leur immense majorité des Chinois. Poussé par les vents, l’Airbus A330 met 40 minutes de moins que prévu pour atteindre sa destination.

Dès l’arrivée à l’aéroport de Chengdu, on tombe nez à nez avec une grande affiche de panda, l’ursidé étant sans doute le meilleur ambassadeur de la ville. Le passage devant les services de l’immigration ne traîne pas, vingt minutes d’attente tout au plus. Direction le métro pour rallier le Mrs Panda Hostel ! On veut acheter des titres de transport au distributeur mais le plus gros billet accepté est celui de 20 yuans. Problème : nous n’avons en poche que des billets de 100… On marche vers le kiosque d’informations pour demander où on peut faire du change, c’est alors qu’un couple de Chinois et leur petite fille viennent vers nous et nous payent les billets ! On est un peu gênés mais on nous dit que c’est pour nous souhaiter la bienvenue en Chine ! Le Monsieur parle anglais et a en fait voyagé sur le même vol que nous.

Pour atteindre l’hôtel, nous devons faire trois changements mais le trajet ne dure en tout qu’une demi-heure. Pour trouver le Mrs Panda, on se sert de la carte du Lonely Planet. On s’assure auprès d’une passante que nous sommes dans la bonne direction et, en effet, nous le sommes ! Arrivés à l’hôtel, on paye notre dû (138 yuans par nuit), on pose les affaires dans la chambre (pas très chaleureuse, un peu spartiate) avant de sortir dîner. On entre au hasard dans un tout petit restau. Les deux dames ne parlent pas anglais mais, grâce à l’aide d’un client, elles comprennent qu’on ne souhaite pas quelque chose de trop épicé. On se retrouve avec deux bols de nouilles au bouillon avec des légumes et des cacahuètes pour la modique somme de 16 yuans (en tout !). Et en plus, c’est bon !

On achète ensuite de l’eau, des yaourts et des gâteaux dans deux supérettes afin d’avoir un truc à se mettre sous la dent demain matin avant d’aller rendre visite à ces chers pandas !

Chine : les dix commandements

  1. Un VPN sur ton téléphone, tu installeras

Utilisateur acharné des réseaux sociaux, la Chine n’est, à première vue, pas un pays pour toi ! En effet, Facebook, WhatsApp, Twitter, Instagram et consorts sont bloqués, sans oublier l’incontournable Google. Ton salut viendra de l’installation d’un VPN sur ton téléphone portable afin de contourner les restrictions géographiques. Prévoyant tu seras car ledit VPN doit être installé avant ton arrivée sur le sol chinois. Il en existe des gratuits comme des payants (l’abonnement peut être limité à un mois) et globalement, ça fonctionne plutôt bien.

2.  Un rouleau de papier toilette dans ton sac, tu glisseras

Les toilettes chinoises resteront gravées dans ma mémoire de voyageuse. La faute à l’hygiène qui n’est pas toujours au rendez-vous. Si dans les grandes villes, l’inconfort se limite à la mauvaise odeur, il n’en va pas de même dans les régions rurales où il n’y a ni chasses d’eau ni portes (de simples cloisons séparent les trônes) et où ton odorat risque d’être soumis à rude épreuve… Une constante cependant : les toilettes sont le plus souvent à la turque et le papier est rarement mis à la disposition des usagers. Alors, quand tu fais ton sac, pense à embarquer un rouleau, ça ne prend pas trop de place.

3. A communiquer par les gestes, tu apprendras

Ce n’est pas une légende urbaine, les Chinois ne parlent, pour la plupart, pas très bien anglais. Si tu ne parles pas chinois, tu feras donc en sorte de te débrouiller avec les autres canaux de communication, à savoir l’écrit (mieux vaut montrer les caractères chinois que le pinyin [système de romanisation du mandarin]) et parfois les gestes. Si tu demandes quelque chose à quelqu’un en anglais, évite de faire de longues phrases et concentre-toi sur les mots importants car il y a de fortes chances que ton interlocuteur soit vite noyé. Si tu cherches l’adresse d’un hôtel ou d’un restaurant, il est préférable de la présenter écrite en caractères chinois.

4. Des regards interrogateurs des jeunes enfants, tu t’amuseras

Les petits Chinois restent souvent sans voix lorsqu’ils se retrouvent face à des Occidentaux. Ils te dévisagent et c’est plutôt mignon.

5. Devant les portraits du camarade Mao, les marteaux et faucilles, dubitatif tu seras

En Chine, le parti communiste est tout puissant. Les affiches ornées de marteaux et faucilles sont là pour te le rappeler. Elles font tellement partie du décor que tu finiras par ne plus les remarquer.

6. Aux bousculades et à la promiscuité dans les lieux publics, tu t’habitueras

« Sept cent millions de Chinois et moi, et moi, et moi » chantait Jacques Dutronc en 1966. Si le nombre d’habitants de l’Empire du Milieu a depuis largement franchi la barre du milliard, l’ami Jacques avait cependant raison : les Chinois sont plus nombreux que les citoyens de n’importe quelle autre nation. Evidemment, cela a pour conséquence une forte promiscuité, nettement plus importante que ce que l’on connaît en Europe. Tu auras l’impression que les gens sont toujours les uns sur les autres (surtout dans les grandes villes) et que cela n’est pas sans entraîner quelques désagréments, type poussettes ou bousculades, auxquels les Chinois, contrairement aux étrangers, ne prêtent pas attention tellement ils font partie de leur quotidien. De même, les dépassements dans les files d’attente sont monnaie courante.

7.  Des rabatteurs, tu te méfieras

Aux abords des gares, restaurants et lieux touristiques, tu seras démarché par des rabatteurs désireux de te voir monter dans leur faux taxi, t’attabler dans leur établissement ou acheter leur marchandise diverse et variée. En bon voyageur, tu passeras ton chemin.

8. Dans tes rames de métro et des trains grande vitesse flambant neufs, tu monteras

Dans les grandes villes chinoises, les lignes de métro poussent comme des champignons. Elles se construisent si rapidement qu’il faut régulièrement se mettre à jour (le Lonely Planet ne l’est pas toujours). Tu seras en admiration devant les belles rames toutes neuves (dans lesquelles les noms des arrêts sont aussi écrits en caractères latins). Si tu as l’occasion de prendre le train, sache que le réseau ferroviaire à grande vitesse a connu un développement impressionnant ces dix dernières années et que là aussi le matériel roulant est très récent.

9. Devant des panneaux écrits dans un anglais hésitant, tu t’esclafferas

Globalement, les Chinois parlent assez peu l’anglais. Cela s’entend et se voit, comme en témoignent les panneaux rédigés dans une langue qui ferait se retourner Shakespeare dans sa tombe.

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10. Du riz, tu mangeras

Alors, oui, on mange beaucoup de riz en Chine. Pour ma part, j’ai adoré ces plats tout simples de riz sauté aux légumes. Tu constateras cependant que la gastronomie chinoise ne se limite pas à cette céréale, loin de là ! Les nouilles, sautées ou dans des soupes, sont également de la partie, tout comme les dumplings que j’adore. Et je ne te parle même pas des spécialités de chaque province !