GR34 : de Buguélès à Lannion

Que serait un séjour en Bretagne sans arpenter les chemins du GR34 ? Là où le bât blesse, c’est que cela fait presque trois ans que nos pieds n’avaient pas foulé le célèbre sentier des douaniers… Pour se faire pardonner, on profite d’une semaine de vacances en Bretagne pour reprendre les négociations. Lors du dernier épisode, on s’était arrêté au port de Buguélès. C’est donc de là qu’on repart pour de nouvelles aventures. La pluie va s’avérer être une fidèle compagne pour cette étape de reprise… Mes parents se sont gentiment proposés pour nous déposer à Buguélès (ils vont d’ailleurs nous accompagner pendant un peu plus de deux kilomètres avant de rebrousser chemin). C’est une fois que nos chemins se séparent que la pluie s’intensifie, mettant à rude épreuve chaussures et sacs à dos malgré le déploiement de la housse de protection qui ne va guère suffire car les vêtements contenus dans nos deux sacs vont en prendre un sacré coup (chose qu’on ne découvrira que le soir venu).

Quand il pleut, on presse le pas et on prend nettement moins de photos, c’est un fait. C’est donc au pas de course ou presque qu’on traverse Port Blanc et Port l’Epine. On mange nos sandwichs sous la pluie, dans la joie et la bonne humeur, peu après avoir passé le centre-ville de Perros-Guirec. C’est aussi peu de temps après ce déjeuner pour le moins humide que nous avons dû manquer une balise blanche et rouge parce que nous nous sommes, de manière fortuite, retrouvés dans les rochers glissants qui longent je ne sais quelle plage de cailloux (en montagne, on appellerait ça un pierrier toute proportion gardée). Heureusement, on finit par retrouver nos petits et, bonne nouvelle, la pluie a cessé et cela tombe à pic parce qu’on arrive sur la magnifique côte de granit rose, haut-lieu du tourisme costarmoricain, qui est encore plus belle dès qu’il y a un peu de soleil. Ceci explique sans doute que nous ne soyons plus les seuls à nous promener, loin de là.

Après 32 kilomètres de marche, on arrive à notre bivouac d’un soir, à savoir l’hôtel « Le Phare » (lien) à Ploumanac’h. L’établissement est franchisé Logis de France. A l’image des établissements de cette enseigne où j’ai pu séjourner, l’hôtel est un peu vieillot (petite chambre, salle d’eau tout sauf pratique) et inaccessible aux personnes à mobilité réduite. Comme au bon vieux temps, le réceptionniste retire la clé de la chambre d’un grand tableau en bois.

Parce qu’on a mal aux jambes et peut-être surtout la flemme d’aller ailleurs, on dîne à l’hôtel, ce que nous ne regrettons absolument pas car le repas est excellent (mention spéciale à la délicieuse soupe de poisson). Le petit-déjeuner, qui coûte 9 euros, est « à la française », c’est-à-dire sans salé (la gastronomie française me pardonnera, tout du moins je l’espère, mais j’ai toujours eu un petit faible pour le petit-déjeuner continental).

A 8 heures 30, nous repartons à l’assaut du GR34. On atteint rapidement Trégastel et passons devant son aquarium que j’ai visité enfant. Entre Trégastel et Landrellec, nous perdons brièvement la trace du sentier qui nous emmène ensuite en sous-bois puis sur quelques portions routières. Nous traversons un terrain de golf à l’entrée duquel il est rappelé au randonneur qu’« une balle peut tuer », message éminemment rassurant. On passe à Penvern avant de débouler sur l’Ile Grande. Au vu de mon état de fatigue musculaire (franchement, je devais faire peine à voir), on décide de ne pas faire le tour complet de l’île mais, puisqu’on a déjeuné dans une crêperie « Les Triagoz » située au centre de l’île, on aura au final parcouru presque la même distance que si on avait fait le tour.

On va jusqu’à la pointe de Toul ar Staon puis le cap est mis sur Trébeurden, où, après 34 kilomètres de marche et aucune goutte de pluie, nous attend notre lieu de villégiature, l’hôtel Toéno (lien) situé juste à côté de l’auberge de jeunesse (dans laquelle il n’y avait plus de place). La chambre est aussi spacieuse que confortable. Pour le dîner, l’hôtel propose des plats préparés dans des bocaux, fabriqués localement à Lannion, qu’il faut faire réchauffer. C’est pour cette solution que nous options et le risotto aux fruits de mer est succulent.

Il fallait bien une bonne nuit de sommeil et un très bon petit-déjeuner (continental !) pour se remettre sur pied. Gratifiés d’un temps superbe, on passe devant le port de Trébeurden et on fait le tour de la pointe du Castel d’où on peut contempler l’île Milliau.

On arrive sur les falaises de Porz Mabo puis après quelques portions routières on déboule sur le chemin de halage qui nous mène au pont de Viarmes où se termine cette troisième et dernière étape. Cette ultime journée fut moins intense que les précédentes avec seulement 19 kilomètres au compteur mais je ne vais pas m’en plaindre car les ampoules aux pieds et le genou droit se font cruellement sentir. Les parents de Panda 2, qui sont de passage dans les environs de Lannion, nous récupèrent au pont de Viarmes. La ville de Lannion étant pourvue d’une gare, il est possible de prendre le train.

En trois jours, on aura marché 85 kilomètres, ce qui fait cette triple étape notre plus gros kilométrage jamais réalisé sur le GR34. Réflexion faite, on aurait pu se munir du matériel suivant :

  • Pochettes imperméables pour mettre les vêtements et les garder au sec dans le sac ;
  • Parapluies de randonnée ;
  • Pansements pour calmer les ampoules.

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