Tour du Mont-Blanc : résumé de l’épopée étape par étape

  • Étape 1 : des Houches à l’auberge de Bionnassay

Arrivés aux Houches pour le grand départ, on s’attable sur le coup de midi à la Chavanne pour manger un morceau avant d’entamer la longue marche. Les salades sont très bonnes et copieuses de surcroît. En guise de dessert, on déguste les délicieuses tartes aux myrtilles concoctées par Panda 3. C’est avec une énorme motivation que nous rejoignons la célèbre porte qui marque le début du TMB. Les premières balises rouges et blanches sont en vue, elles nous mènent vers la difficulté initiale du parcours, à savoir le col de Voza (1 665 mètres). Rencontre marquante : un Saint-Bernard dit « rustique » dont le poids frôle le quintal. Notre tout premier refuge, l’auberge de Bionnassay, est en vue. L’accueil n’est pas des plus chaleureux, peut-être parce que nous avons manqué les appels de la gérante dans l’après-midi qui voulait s’informer de notre venue. Nous ne sommes que tous les trois dans un grand dortoir. Le dîner, servi à 19 heures pétantes, est très réussi.

Bilan : 8,78 kilomètres pour 640 mètres de dénivelé

  • Étape 2 : de l’auberge de Bionnassay au refuge de la Croix du Bonhomme

Après avoir avalé le petit-déjeuner à sept heures pile, il faut se mettre en marche car cette deuxième étape promet d’être longue. On passe par le Champel puis Tresse avant d’arriver aux Contamines-Montjoie où on se ravitaille en pain et en jambon afin de se concocter des sandwichs pour le déjeuner. On se ravitaille en eau dans les toilettes publiques dans le bourg des Contamines puis la rando reprend le long du Bon Nant, sympathique rivière le long de laquelle il est très agréable de pique-niquer. Ensuite, les choses sérieuses commencent car le sentier s’élève de plus en plus jusqu’au chalet-refuge de Nant-Borrant mais l’étape n’est pas terminée, loin de là. Juste avant le refuge de la Balme, on remplit nos gourdes. Le Plan des Dames culmine à 2 043 mètres d’altitude et c’est à peu près là que nous sommes bloqués par un grand troupeau de moutons supervisé fièrement par un patou qui ne voit cependant pas en nous une véritable menace car il nous laisse passer sans encombre. Reste le col du Bonhomme (2 329 mètres) puis le col de la Croix-du-Bonhomme. Le refuge de la Croix du Bonhomme (2 4423 mètres), géré par le club alpin français (ou CAF pour les intimes) nous attend. A trois, on occupe une chambre de quatre dans laquelle il fait particulièrement froid. Le dîner est nettement moins bon qu’hier.

Bilan : 25,82 kilomètres pour 1 717 mètres de dénivelé

  • Étape 3 : du refuge de la Croix du Bonhomme au refuge Elisabetta

Grâce aux duvets, la nuit dans le dortoir froid du refuge de la Croix du Bonhomme se passe paisiblement. Après avoir avalé le petit-déjeuner, qui n’est pas des plus copieux, on entame un peu après huit heures cette nouvelle journée de marche avec une descente de 900 mètres de dénivelé qui nous mène jusqu’au village des Chapieux. On croise essentiellement des vaches et des coureurs. C’est sur les tables du refuge des Mottets que nous mangeons nos sandwichs. Pour info, sachez que si vous demandez un sandwich végétarien au refuge de la Croix du Bonhomme, il sera effectivement sans viande mais rien ne viendra remplacer la tranche de jambon sec. Moralité : faites don de la viande à vos potes carnivores, vous ferez des heureux. Par ailleurs, dix euros pour un sandwich et une barre de céréales (certes pas mauvaise), c’est un peu cher payé. Juste avant le début de la montée vers le col de la Seigne trône un mémorial en hommage à des aviateurs états-uniens dont l’appareil s’est écrasé dans les environs au cours de la seconde guerre mondiale. Les pentes sont raides mais pas trop caillouteuses, ce qui fait du col de la Seigne une ascension pas si compliquée malgré la chaleur. Le sommet (2 516 mètres), particulièrement venteux, marque la frontière entre la France et l’Italie. Sur le banc de la Casermetta, centre d’accueil et d’initiation à la nature, les randonneurs capteront un réseau wifi et trouveront une borne de chargement pour les téléphones. Une quarantaine de minutes plus tard, on atteint le refuge Elisabetta qui est bien plus moderne que celui de la nuit dernière. Les matelas auxquels nous sommes affectés sont disposés en face d’un couloir. Une chose est sûre, il ne faut pas être trop grand car le plafond est une sorte d’angle aigu qui buttera dans les pieds des dormeurs de plus d’un mètre quatre-vingts. Dans ce refuge géré par le club alpin italien, on mange très bien, spéciale dédicace au risotto au parmesan.

Bilan : 21 kilomètres pour 1 112 mètres de dénivelé

  • Étape 4 : du refuge Elisabetta au refuge Bertone

A sept heures pétantes, c’est une armée de randonneurs affamés qui attend impatiemment l’ouverture de la salle restaurant pour prendre le petit-déjeuner. Comme dans les établissements précédents, il est très simple, la principale différence résidant en l’absence de pain. Le début de l’étape du jour est très agréable. Par rapport au côté français, la végétation est plus dense en Italie ; peut-être les vallées sont-elles moins exposées au vent ? Après une première heure sur le plat, le sentier s’élève. On essuie une averse, la première depuis nos débuts sur le TMB. Par chance, elle ne dure pas trop longtemps mais d’autres vont suivre. On arrive au refuge Maison Vieille. Un peu plus loin à Praz-Neyron, un téléphérique descend à Courmayeur. On résiste à l’envie de le prendre et on amorce à pied la descente. Elle n’est pas des plus sympas mais tout porte à croire qu’on n’a pas toujours suivi le TMB. On traverse Dolonne avant d’arriver à Courmayeur où on se pose dans un restaurant proche de la gare routière. En bons marcheurs conscients de l’effort qui reste à fournir, notre choix se porte sur les pâtes. Ce ne sont certes pas les meilleures de ma vie mais ça remplit le ventre. Notre problème du moment, c’est la pluie car il tombe des cordes et cela ne semble pas vouloir s’arranger. C’est dans la souffrance que nous montons jusqu’au refuge Bertone où nous arrivons trempés jusqu’aux os. La pente n’est pas très difficile néanmoins la pluie battante prive le randonneur de tout plaisir. Dans le dortoir, nous retrouvons des gens déjà croisés sur le TMB. Le repas est particulièrement copieux et c’est appréciable !

Bilan : 23 kilomètres pour 1 200 mètres de dénivelé

  • Étape 5 : du refuge Bertone à l’auberge Maya-Joie (la Fouly)

La pluie n’a pas cessé… Le petit-déjeuner avalé, c’est donc sous une pluie battante que nous entamons notre journée. Les paysages sont sans doute magnifiques mais on ne prend pas trop le temps de les admirer… On fait une pause salutaire au refuge Bonatti. Le bar n’est pas ouvert mais les toilettes sont accessibles. L’arrêt suivant est effectué au Chalet Val Ferret, sympathique restaurant qui nous accueille à bras ouverts, randonneurs trempés que nous sommes. La soupe chaude nous fait le plus grand bien mais malheureusement il nous faut repartir et quitter cet endroit chaud et sec. Commence alors la montée vers le grand col Ferret, qui restera à coup sûr dans nos mémoires tellement la boue et la pluie nous ont accompagnés. Le long de l’ascension, j’ai manqué plusieurs fois m’embourber… Après bien des efforts, on voit le bout du tunnel, à savoir le sommet qui culmine à 2 536 mètres. Il s’agit du point culminant du parcours classique du TMB et du col frontière entre l’Italie et la Suisse. On arrive à l’alpage de la Peule, qui est à la fois une ferme et un refuge. Tous nos compagnons d’infortune s’y arrêtent car ils y ont réservé pour la nuit. Pour notre part, nous continuons notre chemin vers la Fouly et, miracle, il ne pleut plus ! Après une heure quarante cinq de marche, l’auberge Maya-Joie s’offre à nous ! L’accueil est chaleureux, il y a même des parts de gâteau en libre service à l’entrée. La durée de la douche n’est pas limitée et on accepte de nous laisser laver notre linge à la machine et utiliser le sèche-linge. Le dîner, c’est raclette ! Nous ne sommes que tous les trois dans un dortoir de huit donc la nuit promet d’être revigorante.

Bilan : 30 kilomètres pour 1 256 mètres de dénivelé

  • Étape 6 : de l’auberge Maya-Joie à la maison d’hôte La Grange (Champex-Lac)

Le petit-déjeuner est de loin le meilleur jusqu’à présent. L’accent est mis sur les produits locaux, notamment les confitures. On n’a pas pris le temps d’en profiter mais l’auberge Maya-Joie dispose d’une très belle salle de jeux équipée d’un baby-foot. La pluie est toujours aussi battante néanmoins il faut bien se décider à partir. On marche à bonne allure en direction de Champex. On ne prend pas vraiment le temps de regarder le paysage qui est très brumeux ce matin. Le sentier nous emmène en forêt où les racines sont parfois glissantes à cause de la pluie qui met les nerfs des randonneurs à rude épreuve si bien qu’on finit par se poser dans un café à Praz-de-Fort, le Portalet. Le déluge ne voulant pas prendre fin, on finit par commander une pizza et une assiette de frites. Par la fenêtre du bar, on s’aperçoit qu’il ne pleut plus alors le départ est donné. On passe par Issert avant d’entamer la montée vers Champex qui est assez raide. La vue étant plus dégagée, on prend le temps d’admirer le paysage et les beaux chalets de bois des alpages suisses. Nous arrivons devant la porte de la maison d’hôte La Grange et ce qui est drôle, c’est que nous n’étions pas vraiment attendus. En effet, la propriétaire des lieux pensait avoir bloqué la date, blocage qui n’a visiblement pas dû être effectif vu que nous avons pu réserver et payer en ligne. Nous avons pour nous un dortoir de huit lits dans ce confortable chalet. Le dîner se compose de Rösti, ces fameuses galettes de pommes de terre chères à la Suisse alémanique et d’un très bon dessert au coulis de fruits rouges. On discute avec la propriétaire en dégustant plusieurs carrés de chocolat suisse.

Bilan : 19 kilomètres pour 600 mètres de dénivelé

  • Étape 7 : de la maison d’hôte La Grange au refuge Le Peuty

C’est la première nuit qu’on passe sans nos duvets, j’avais presque oublié combien les couettes étaient confortables ! Le petit-déjeuner est le meilleur à ce jour, mention spéciale aux yaourts et confitures maison. La journée de marche commence sur le plat avant que le terrain s’élève pour monter à Bovine (qui porte bien son nom car on y croise de nombreuses vaches). Il faut traverser quelques ruisseaux en évitant tant que possible de mouiller ses chaussures. L’ascension vers Bovine n’est guère évidente car le chemin qui y mène est caillouteux et raide. On arrive au sommet de l’alpage de Bovine qui culmine à 1 975 mètres. On y pique-nique (le pique-nique de La Grange est, soit dit en passant, excellent) et on achète des parts de gâteau en guise de dessert. Nous n’en avons pas terminé avec le dénivelé positif car il nous faut encore franchir le collet Portalo (2 049 mètres) qui offre une belle vue sur Martigny. S’en suit une portion forestière pour descendre vers le col de la Forclaz. On y fait une petite pause (des toilettes publiques sont à la disposition des visiteurs) avant de continuer vers Trient et son église rose. La descente, jonchée de boue et de racines glissantes, n’est pas des plus agréables. De Trient, il ne reste plus que quelques hectomètres pour atteindre le refuge Le Peuty. Notre dortoir, qui doit abriter une vingtaine de lits, ressemble à une cabane en bois. Comme hier, l’établissement est équipé d’un sèche-cheveux et les lits (des matelas posés au sol) sont dotés de couettes. Le dîner (servi dans une yourte), un curry au lait de coco, est délicieux (décidément, les refuges suisses mettent la barre haut s’agissant de la nourriture).

Bilan : 17 kilomètres pour 622 mètres de dénivelé

  • Étape 8 : du refuge Le Peuty au refuge de la Flégère

Heureusement que des couvertures supplémentaires sont à la disposition des clients car je crois que nous aurions eu un peu froid dans notre cabane dortoir. Le petit-déjeuner est servi sous la yourte. Avec le fromage et la charcuterie, il s’agit du repas matinal le plus complet de notre TMB. Un peu avant huit heures, on met le cap sur le col de Balme dont l’ascension est assez sportive. Après un certain nombre de lacets, on arrive au sommet qui offre une vue imprenable sur les glaciers. Le col marque la frontière entre la Suisse et la France, nous voici de retour au pays natal ! Lors de la descente, des vaches se dressent sur notre chemin mais pas de panique elles sont des plus placides. Le pique-nique du refuge Le Peuty est un des meilleurs du séjour. Place maintenant à l’Aiguillette d’Argentière. La montée vers celle-ci est assez pentue mais ce qui nous marque surtout, ce sont les échelles installées sur la paroi qu’il faut emprunter pour continuer la randonnée. C’est d’une de ces échelles qu’on repère un jeune bouquetin, le premier de notre TMB. Parvenus au sommet (1 893 mètres), on amorce la descente vers la Flégère où se situe notre refuge du soir. L’intérieur du bâtiment est assez rustique mais les douches sont plutôt bien conçues. Ce soir, c’est tartiflette pour les valeureux marcheurs que nous sommes. Un jeune chiot croisé berger belge et border Collie est là pour mettre l’ambiance et servir d’aspirateur au cas où des miettes viendraient à s’échapper des assiettes.

Bilan : 21,93 kilomètres pour 1 746 mètres de dénivelé

  • Étape 9 : du refuge de la Flégère aux Houches

On va bientôt pouvoir lever les bras en signe de victoire mais avant ça il faut réussir l’épreuve de la dernière étape. La difficulté du jour, c’est l’ascension du Brévent et force est de constater qu’on ne l’entame pas vraiment sur de bons rails car on se trompe de chemin (le fait de ne plus voir de balises blanches et rouges aurait quand même dû faire tilt) et on se retrouve sur de raides pentes remplies de pierres. On sort de cette mésaventure grâce à une sorte de route qu’on parvient à rattraper néanmoins on aura perdu genre une heure et demi dans la bataille… On retrouve le chemin du TMB vers le Brévent dont on attaque la montée juste après le déjeuner. Assez simple au début, l’ascension se complique rapidement, la faute à de nombreuses pierres et rochers. Des échelles et mains courantes sont également au programme. Heureusement, le sommet (2 525 mètres) offre une vue magnifique sur le Mont-Blanc. Nombreux sont les visiteurs à gagner le sommet car un télécabine y mène. La descente vers les Houches n’est guère aisée à appréhender. Déjà, elle est longue (trois heures) et en plus elle est particulièrement rocailleuse. Heureusement, après plus de neuf heures de marche et presque 22 kilomètres de parcours, nos souffrances prennent fin ! TMB, C’EST FINI ! Aux Houches, nous reprenons la même photo devant la fameuse porte marquant le départ de la randonnée. La voiture récupérée, on se dirige vers le Rocky Pop où nous passons la nuit. A l’image des refuges, lui aussi propose une formule demi-pension. On dort merveilleusement bien dans ces lits confortables, ce qui nous met en parfaite condition pour apprécier à sa juste valeur le délicieux petit-déjeuner.

TMB : bilan

Comme la plupart de ceux qui l’ont entrepris, nous sommes revenus enchantés de notre Tour du Mont-Blanc. Pour une première randonnée itinérante en montagne, ce fut une belle réussite. Personnellement, j’en ai parfois un peu bavé mais la satisfaction d’avoir terminé le TMB l’emporte sur les jours de pluie et les montées raides. Je ne regrette pas d’avoir opté pour l’hébergement en refuges au vu du matériel qu’exige le bivouac. On a croisé des gens qui n’étaient pas des novices sur le sentier et qui revenaient sur le GR avec un plaisir intact alors peut-être que dans quelque années moi aussi je me referai le TMB.

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