GR 341 : le tour du lac de Guerlédan

Qui dit fêtes de fin d’année dit (bien évidemment) randonnée ! Pour éliminer les excès de Noël et faire de la place avant la Saint-Sylvestre, nous mettons le cap sur le lac de Guerlédan, grande retenue d’eau artificielle située entre les Côtes d’Armor et le Morbihan. Le tour du lac fait 37 kilomètres le long desquels les balises rouges et blanches guident les randonneurs.

Le départ est donné depuis l’Anse de Guerlédan où l’on opte pour une rotation horaire. On se retrouve rapidement au niveau du barrage de Guerlédan dont la construction s’est étalée entre 1923 et 1930. C’est sa mise en eau qui est à l’origine du lac. Si des cartes sont largement disponibles tant sur place que sur internet, nous avons malheureusement fait fausse route peu après l’écluse de Guerlédan où nous avons pris à gauche alors qu’il aurait fallu prendre à droite. Cela arrive même aux meilleurs (il faut dire que l’itinéraire, que nous avons suivi par erreur, était également balisé de rouge et blanc). On a fini par se rendre compte de notre bévue pour reprendre le sentier du lac à l’Anse de Sordan. Qu’importe, randonner, c’est aussi se perdre (et dans la mesure du possible revenir sur le droit chemin). Pour votre parfaite information, il suffit en fait de suivre les panneaux « sentier de Guerlédan » pour ne pas se tromper.

On pensait devoir faire un détour en raison de l’ouverture de la chasse mais force est de constater qu’aucun itinéraire bis ne nous a été imposé contrairement à ce que laissait entendre la carte. On arrive donc à l’abbaye Notre-Dame de Bon-Repos un peu plus tôt que prévu, ce qui nous permet de visiter (l’entrée coûte 6 euros) cette splendide bâtisse fondée en l’an de grâce 1184. Abandonnée à la suite de la révolution française, c’est à partir des années 1980 que l’abbaye va renaître de ses cendres grâce aux valeureux bénévoles d’une association qui vont déblayer le site en ruines et trouver des fonds en vue de sa restauration. Aujourd’hui, l’abbaye accueille des expositions et des spectacles.

C’est justement à proximité immédiate de l’abbaye que nous passons la nuit, à savoir au « BRB étape du canal » (59 euros la nuit, tarifs nettement dégressifs à partir de janvier; petit-déjeuner à 6 euros). Nous avions repéré la crêperie « Un rayon de blé noir » mais celle-ci est fermée pendant les congés de fin d’année. Nous avons donc apporté des pâtes et du pesto (le repas régressif par excellence) que nous mangeons dans la cuisine de notre lieu de villégiature.

La deuxième journée de randonnée nous fait, comme la veille, longer les rives du Blavet et traverser des forêts. On ne croise pas grand monde hormis quelques coureurs. Beau Rivage est peut-être l’endroit le plus animé du lac avec ses restaurants et loueurs d’embarcations. En raison de la chasse (on a croisé et entendu des pratiquants), on prend la déviation (elle s’avère être un raccourci) qui nous mène à l’Anse de Landroannec toute proche de notre point de départ. La boucle est donc bouclée !

Au total, on aura marché 37,86 kilomètres pour un dénivelé de 998 mètres (comme souvent en Bretagne, ça monte et ça descend). Que retenir de cette randonnée ? Elle est plutôt facile en dépit de quelques passages un peu escarpés. Il n’a certes pas plu mais un peu plus de soleil n’aurait pas été de refus et aurait donné davantage d’éclat aux vues sur le lac. Soyons clairs, hors saison, le lac de Guerlédan et ses alentours ne sont pas des plus vivants. Un certain nombre de restaurants et d’hébergements sont fermés entre octobre et mai, ce qui implique de s’organiser en amont notamment pour les repas.

Une semaine à Manigod

Quelques lignes sur une semaine de randonnée du côté de Manigod en Haute-Savoie.

  • Premier tour : la pointe de Beauregard (1 644 mètres). Randonnée facile, idéale pour une mise en jambes. Départ depuis le sommet de la Croix de Fry. Bilan : 9,30 kilomètres pour 404 mètres de dénivelé.

  • Quart de finale : col de Sulens (1 899 mètres). Départ de l’auberge du Plan Bois. La montée est raide d’autant plus qu’il fait chaud. De nombreuses et belles fleurs parsèment les vallons. La vue depuis le col est magnifique. Mention spéciale aux aigles et vautours qui rodent dans le ciel. Au total, 12,7 kilomètres pour 726 mètres de dénivelé.
  • Demi-finale : le lac Charvin. Départ du parc de stationnement « sous l’aiguille ». Ça monte assez fort dès le début mais le chemin est bien tracé. La montagne prend ensuite un tour plus minéral avec des passages rocheux. On guette les bouquetins dont on envie l’aisance sur ces terrains pentus. Le col des Porthets (2 072 mètres) offre une vue dégagée et ensoleillée. On redescend déjeuner face au lac Charvin. Comme hier, nous sommes les témoins privilégiés du balai aérien des vautours fauves. Bilan de séance : 14,5 kilomètres pour peu plus de 1 000 mètres de dénivelé.
  • Finale : le lac Tardevant. Départ depuis la chèvrerie de la Clusaz. Montée d’abord à travers la forêt puis en alpage. Le lac Tardevant attire de nombreux randonneurs. C’est sans aucun doute un bel endroit pour bivouaquer. On continue vers le Tardevant qui culmine à 2 501 mètres d’altitude. Pour y accéder, il faut emprunter la combe de Tardevant. Le sentier est étroit par endroits mais ça passe. La descente vers la Clusaz est assez longue, heureusement le chalet de Paccaly (certes assez proche de l’arrivée) permet de faire une pause gourmande. 15,8 kilomètres parcourus pour 1 100 mètres de dénivelé au coup de sifflet final.

Adresses :

  • La vieille ferme (Marnigo) : restaurant savoyard où la raclette est à l’honneur ;
  • Le Garajo (Manigod) : café boutique riche en produits locaux, alcools, articles de décoration et vêtements ;
  • Le chalet de Paccaly (La Clusaz) : très bonne tarte aux myrtilles ;
  • Joseph Paccard, maître affineur de formages : excellent Reblochon, les tommes de Savoie valent également le détour ;
  • Coopérative de Thônes – Le Farto : fromage, faisselle, yaourts, charcuterie ;
  • Chez Frédéric (le Grand-Bornand) : restaurant dont la carte est essentiellement composée de produits maison ;
  • La Côte à l’os (Thônes) : boucherie-charcuterie réputée dans le coin

Promenade au bord du Loing

Franciliens, Franciliennes, sachez qu’un objet banal du quotidien, j’ai nommé votre passe Navigo, peut vous offrir de belles possibilités d’évasion !

Il ne s’agit certes pas de choisir une gare au hasard en jetant un compas sur le plan du Transilien mais plutôt de consulter internet et les guides de rando qui permettent de faire un choix éclairé sur une destination. C’est en l’occurrence sur Montigny-sur-Loing que nous avons jeté notre dévolu en ce dimanche de mai. Pour s’y rendre, il faut emprunter la ligne R depuis la gare de Lyon et prévoir de la lecture pour une heure de trajet. Comme son nom l’indique, Montigny-sur-Loing est une petite commune de Seine-et-Marne située au bord du Loing, affluent gauche de la Seine. Avant de prendre la clé des champs et des coquelicots, le tracé nous fait passer devant le Petit Cormier, sympathique salon de thé qui vend aussi des objets de décoration.

On arrive à Grez-sur-Loing où on pique-nique en compagnie de canards particulièrement alléchés par l’odeur de la nourriture. On admire le pont sur le Loing et la tour de Ganne, vestige du donjon d’un fort médiéval où Louise de Savoie, mère de François Ier, a rendu son dernier soupir.

On continue nos déambulations sur les berges du Loing qui sont des plus agréables. On suit la Scandibérique, itinéraire cyclable reliant Trondheim (Norvège) à Cap-Fisterra (Espagne), tout un programme, qui nous mène à Nemours, terme de notre excursion du dimanche. Après avoir admiré le château, on se pose au Moulin de Nemours où on peut manger et boire.

Bilan : une randonnée très simple (pour ainsi dire pas de dénivelé) d’une douzaine de kilomètres que je recommande vivement.

La Sierra de Guadarrama

Pour prendre l’air et randonner aux environs de Madrid, rien de telle que la Sierra de Guadarrama et ses montagnes. Depuis la capitale, on peut s’y rendre en train (Cercanías) ou en bus. Terminus de la ligne 8, la ville de Cercedilla nous a semblé le camp de base idéal pour deux jours de rando.

Le Camino Schmid est un des sentiers les plus empruntés du parc national. Entre ses forêts de pins et ses ruisseaux, il est très agréable et ombragé. Nous nous sommes servis d’un tracé disponible sur l’application Wikiloc pour nous orienter sur cette rando entre Puerto de Navacerrada et Cercedilla. Pour nous rendre au point de départ, nous avons emprunté le bus SE depuis Cercedilla (compter trente minutes de trajet). On aura marché 16 kilomètres au total au cours de cette randonnée plutôt simple sur terrain descendant.

Le Peñalara est le point culminant de la Sierra de Guadarrama. Du haut de ses 2 428 mètres, il surplombe les provinces de Madrid et Ségovie. Pour procéder à son ascension, nous partons de Puerto de Cotos (lieu-dit également desservi par le bus SE). Le départ se fait depuis le centre de visiteurs. Nous avions certes trouvé une trace GPX sur Wikiloc mais la suivre ne fut pas des plus évidents. Après quelques passages sur des pierriers, nous sommes revenus sur le droit chemin qui nous a menés vers de magnifiques lacs glaciaires. On aperçoit un bouquetin ibérique très à l’aise sur ces terrains pentus. Les choses sérieuses commencent avec le Hermana Menor et le Hermana Mayor. Le plus dur reste néanmoins à venir avec les falaises rocheuses du Risco de los Claveles. Pour celles et ceux sujets au vertige, le passage par la crête ne laissera sans doute pas un inoubliable souvenir. Heureusement, les efforts sont récompensés par une splendide vue au sommet du Peñalara. La descente est bien plus aisée et c’est donc tranquillement que nous regagnons notre point de départ. Bilan : 13,35 kilomètres pour 678 mères de dénivelé.

A Cerdecilla, nous avons logé à l’Hostal Longinos El Aribel. 64 euros les deux nuits, c’est très bon marché. Le prix s’explique par la salle de bain sur le palier et la chambre extrêmement petite (qui sent, de surcroît, une forte odeur de renfermé). Ces désagréments sont contrebalancés par un accueil chaleureux (il semble que les chambres des deux premiers étages aient été rénovées).

Restaurants :

  • la cafétéria adjacente à l’hôtel Longinos : sert le petit-déjeuner et le déjeuner, les mets ne sont pas des plus raffinés mais la quantité est au rendez-vous.
  • Yeyu : sympathique restaurant de Cercedilla qui propose de bons petits plats, dont de la bonite servie avec une délicieuse sauce vinaigrée.
  • La Maya (toujours à Cercedilla): bar-restaurant à l’ancienne, on a l’impression que tout est resté figé depuis quarante ans. Au niveau des plats, la quantité l’emporte sur la qualité. L’intérêt principal du lieu était la diffusion du Clásico (à savoir, le match entre le Real de Madrid et le FC Barcelone) dans une ambiance de vieux habitués dont le cœur penchait clairement en faveur du Real.

Madrid

Que faire en quelques jours à Madrid ? Plein de choses et c’est bon signe car au moins on ne s’y ennuie pas !

Commençons par du classique de chez classique avec le musée madrilène de peinture par excellence, j’ai nommé le Prado et sa fabuleuse collection d’œuvres des plus grands maitres, parmi lesquels Goya, Velázquez et Rubens. Il faut avoir du temps devant soi pour arpenter les nombreuses salles mais le jeu en vaut largement la chandelle.

Le musée de la Reina Sofía est le pendant du Prado pour l’art moderne. Il accueille le célèbre Guernica de Picasso ainsi que de nombreuses autres toiles du plus fameux des peintres du XXe siècle. On y admire également du Salvador Dali, du Joan Miró et, de manière plus anecdotique, des affiches de propagande communiste.

Pour réviser l’histoire espagnole, la Galería de las Colecciones Reales est sans doute le lieux idéal. Dans un magnifique bâtiment sont exposées peintures, objets, grimoires retraçant l’épopée des rois catholiques. La conquête des Amériques est évoquée notamment au travers de représentations cartographiques d’époque.

Pour se remettre d’une orgie de peinture, rien de mieux que le Parque del Buen Retiro, authentique oasis de verdure où trônent un grand bassin, de belles fontaines et le majestueux Palacio de Cristal. Très boisé, le parc constitue un havre d’ombre les jours de forte chaleur.

Dans le registre arboricole, le jardin royal botanique vaut également le détour en particulier pour ses belles serres, dont l’une abrite une piquante collection de cactus.

Parce qu’il est question de fleurs, il serait dommage de ne pas dire un mot du Parque del Oeste certes un peu excentré mais dont la magnifique roseraie nous gratifie de délicieuses odeurs. Y fleurissent, en effet, les roses récompensées lors du concours international annuel.

Le Palacio de Liria est un superbe palais du XVIIIe siècle, en partie détruit pas un incendie en 1936. Les visiteurs y admirent une remarquable collection privée d’une richesse incroyable (Goya, Rubens et Velázquez). Une partie de l’exposition est dédiée à l’impératrice Eugénie (d’où le buste de Napoléon III à l’entrée) qui est décédée en 1920 dans ses murs. La bibliothèque, riche de 8 000 ouvrages, est impressionnante. Y sont exposées des lettres de Christophe Colomb, Jean-Jacques Rousseau, Prosper Mérimée et Alexandre Dumas fils.

La cathédrale Santa María la Real de la Almudena fut construite entre 1883 et 1993. Elle est donc très récente. Soyons honnêtes, ce n’était pas notre premier choix de visite mais le Palacio Real étant fermé au public pour la journée, il a fallu trouver un substitut. Le musée de la cathédrale rassemble de nombreux habits et objets liturgiques. L’exposition nous rappelle les sacrements selon le catéchisme catholique (est-ce cependant bien nécessaire ?). Mis à part les splendides vitraux et plafonds peints de la cathédrale, l’intérêt de cette visite réside essentiellement dans la vue que la terrasse de la coupole offre sur Madrid.

Hôtels :

  • Safestay Madrid Central : auberge de jeunesse qui propose aussi des chambres privatives. Si la nôtre est spacieuse, elle est cependant très mal placée. Elle donne, en effet, sur la sortie du bar située sur le toit-terrasse. C’est donc très bruyant surtout quand il faut évacuer des fêtards bien rincés (mention spéciale à énergumène qui s’est époumoné à chanter les louanges de Cristiano Ronaldo sur l’air de « Seven Nation Army »…). Cerise sur le gâteau, les toilettes du couloir sont également utilisées par les clients du bar. Bref, pour 134 euros la nuit, je vous suggère de passer votre tour.
  • Zenit Abeda : situé dans le quartier résidentiel de Lista, cet établissement est un lieu de villégiature idéal pour un séjour à but professionnel. Les chambres sont grandes et bien équipées. Le petit-déjeuner n’es pas inclus, ce qui semble être courant en Espagne même dans les hôtels d’une catégorie plus élevée comme celui-ci.
  • Artistic BB : minuscule hôtel installé dans ce qui devait être un spacieux appartement. La décoration est d’un style nomade qui évoque l’exotisme et le voyage. Le petit-déjeuner n’est pas compris dans le prix (230 euros pour deux nuits) mais il est possible de se procurer des tickets moyennant finance pour le prendre dans des cafés situés tout près.

Restaurants :

  • Las Bravas : établissement spécialisé dans ces célèbres pommes de terre qui ont obtenu leurs galons de grande spécialité de la gastronomie espagnole. Si la sauce à l’aïoli est très bonne, la « classique » est étonnamment (trop ?) épicée. Ce sont loin d’être les meilleures patatas bravas que j’ai pu manger.
  • Cervecería Cervantes : bar resté dans son jus qui semble toujours plein. On y sert des tapas sous forme de tartines et des plats plus consistants.
  • Casa de Comidas D Diego : restaurant qui sert aussi le petit-déjeuner. Les croissants sont très réussis.
  • Casa Lucas : bon petit restaurant dans le quartier de la Latina. Le fois gras mi-cuit caramélisé et les cannellonis sont délicieux.
  • Brown Bear Bakery : boulangerie qui concocte de bons muffins aux myrtilles et scones au chocolat.
  • 29 Fanegas : établissement bien sympathique avec un bon choix de tapas au menu.
  • Mercado de San Antón : au cœur du quartier de Chueca, grand marché couvert avec des tapas à profusion.
  • Mercado de San Miguel : halle couverte où l’on goûte à toutes sortes de tapas espagnoles ou d’inspiration plus exotique. C’est bon mais relativement cher.

 

 

GR 34: de Lannion à Plestin-les-Grèves

Il est venue l’heure de l’étape annuelle sur ce bon vieux GR 34 ! Notre dernier passage sur le sentier des douaniers remonte un peu, on s’était alors arrêté à Lannion, ville pourvue d’une gare. En ces derniers jours de 2023, c’est donc là que nous nous rendons, en tout début d’après-midi, en TER depuis Saint-Brieuc.

Arrivés à bon port, on retrouve facilement les balises rouges et blanches en longeant le Léguer, fleuve côtier long de 59 kilomètres. Malheureusement, les choses se gâtent vite car notre progression est ralentie par de nombreux arbres déracinés lors du passage de la tempête Ciaran. De larges troncs d’arbres coupent littéralement le chemin tous les vingt mètres. En randonnée, il faut toujours faire, contre mauvaise fortune, bon cœur mais las d’escalader les arbres, on finit par emprunter la route (merci à cette dame qui nous a indiqué le chemin !). Si nous retrouvons le GR à Ploulec’h, nous sommes de nouveau déviés, arrêté préfectoral à l’appui, à Trédrez-Locquémeau. En effet, on voit que des arbres obstruent le sentier, toutefois, celui-ci ne semble pas aussi impraticable qu’à Lannion.

Approchant de notre demeure d’un soir, nous quittons le GR pour mettre le cap sur le Run Ar Mor qui propose gites et chambres. Sa localisation est idéale car seuls 200 mètres le séparent du sentier côtier. Notre chambre est assez ancienne dans sa conception mais plutôt confortable. Nous comprenons que l’établissement a été récemment repris par un couple qui s’efforce de le remettre au goût du jour. L’accueil est chaleureux. On dîne au Café du Port (réservation conseillée), petit restaurant sans prétention dont la carte se compose essentiellement de crêpes et galettes. Il semble que le café ne soit pas ouvert toute l’année, à l’image d’autres restaurants de Trédrez-Locquémeau (il faut dire que le bourg n’a pas l’air très animé en hiver). Il n’y a actuellement plus de boulangerie dans la commune (mais une boîte à pain permet de se procurer des baguettes tradition).

L’absorption du petit-déjeuner achevée, on se met en marche sous un ciel plutôt menaçant. On passe par les falaises de Trédrez qui nous font monter et descendre. Par endroits, c’est bien boueux. Vers Saint-Michel-en-Grève, le GR nous emmène en forêt. On longe de nouveau un fleuve côtier, le Yar, long d’une vingtaine de kilomètres. Il pleut de temps à autre et le vent s’intensifie. Une fois encore, on ne peut que constater les dégâts provoqués par la tempête. Notre étape d’un jour et demi prend fin sur la plage de Saint-Efflam.

Au total, on aura parcouru 33,93 kilomètres pour un dénivelé de 706 mètres. En ces derniers jours de décembre, on n’aura pas croisé de nombreux randonneurs. Malgré les déviations imposées par les arbres accidentés, cette étape aura été remplie de belles découvertes. A bientôt pour de nouvelles aventures !

Quelques jours à Châtel

Cette année, nous avons élu Châtel, Haute-Savoie, comme lieu de villégiature. Deux objectifs au programme : manger et marcher ! C’est plutôt à cette deuxième activité que nous allons ici nous intéresser.

  • De Châtel au lac de Morgins

Quoi de mieux que de commencer une semaine de randonnée par une mise en jambe grâce à un parcours qui part directement du chalet ? On monte jusqu’au Linga et on continue jusqu’au Pas-de-Morgins (1369 mètres) et au lac du même nom. On se retrouve donc de l’autre côté du mur, à savoir en Suisse. Le lac se situe juste à la frontière, preuve en est la borne frontière et la signalétique routière. On redescend ensuite vers Châtel. Résultat des courses : 9 kilomètres au compteur.

  • Le mont de Grange

Le départ est donné depuis le col de Bassachaux (1777 mètres). L’objectif du jour est de gravir les pentes du mont de Grange. Pour ce faire, on emprunte le GR5 (omniprésent ou presque dans les Alpes) puis un autre sentier qui mène vers la crête de Coicon. L’ascension est par endroits très raide et surtout longue mais la vue depuis le sommet du mont de Grange (2432 mètres) vaut largement ce petit effort. A l’image de la montée, la descente prend du temps mais celle-ci est égayée par deux chamois qui traversent devant nous à la vitesse de l’éclair. Au total, 16,61 kilomètres parcourus pour 900 mètres de dénivelé.

  • A Sion entre vignobles et châteaux

Châtel étant situé à quelques encablures de la frontière suisse, une excursion en confédération helvétique s’impose. Sion est la commune suisse qui a l’honneur de nous accueillir. Nous découvrons donc le canton du Valais où la météo est nettement plus clémente qu’en France. En ce 1er août, c’est la fête nationale suisse alors les rues de Sion se parent de drapeaux à la croix blanche sur fond rouge. Le hic, c’est que la plupart des restaurants sont fermés. La ville de Sion est célèbre pour ses fortifications s’élevant au sommet de deux collines. On monte ainsi au château de Tourbillon et à la basilique de Valère (dont le chœur, accessible uniquement sur visite guidée, est décoré de peintures admirablement conservées). L’accès aux deux édifices est gratuit et se fait à pied. Le panorama sur les vignobles des alentours est splendide. Avant de partir, on déguste une glace chez Hasta.

  • Les cornettes de Bise

Notre randonnée du jour nous emmène une nouvelle fois à la frontière franco-suisse. On part des chalets de Chevenne pour grimper le col de Vernaz qui culmine à 1815 mètres. On atteint ensuite le chalet de la Calaz qui, en dépit de son aspect spartiate, peut servir de refuge aux randonneurs naufragés. On continue l’ascension vers les cornettes de Bise en empruntant un chemin de plus en plus raide et rocailleux. C’est là qu’on commence à croiser un grand nombre de bouquetins (comble de mignonnerie, on aperçoit un tout jeune accompagné de sa mère). La vue depuis le sommet des cornettes (2432 mètres) est splendide (on y voit notamment le lac Léman). La descente est un peu laborieuse d’autant que le vent souffle en rafales. Aller-retour, on aura marché 15 kilomètres pour environ 1200 mètres de dénivelé.

  • Le lac vert et le lac de Chésery

Cette dernière journée de rando sera celle des lacs. On part de Morgins en Suisse (où nous passons définitivement beaucoup de temps !). Le début de la randonnée est tranquille car il longe la Vièze en lisière de forêt. Originalité du parcours, la source d’eau ferrugineuse de Morgins, connue sous le nom d’Eau Rouge, qui colore les cailloux de la rivière. Le premier lac en vue est celui de Chésery. Le soleil étant le plus souvent voilé par les nuages, le lac ne nous apparaît pas sous son plus beau jour d’autant qu’il y a pas mal de vent. On continue vers le lac vert devant lequel on déjeune. La montée vers le col des portes de l’hiver (où il fait pas très chaud) puis vers celui des portes du soleil nous attend. La descente se révèle plus tranquille que celle des randonnées précédentes. On repasse par l’Eau Rouge pour revenir à notre point de départ pour en terminer avec les 18 kilomètres (775 mètres de dénivelé) de cette randonnée assez accessible.

Adresses :

  • La Régal’ette, Sion : crêperie, pas mauvaise pour un établissement implanté si loin de ma terre natale ;
  • Le Chalet, Châtel : restaurant de spécialités savoyardes, portions généreuses

Le Morvan, terre de lacs et de forêts

Pour être honnête, je n’étais pas certaine de pouvoir situer le Morvan sur une carte de France avant une date très récente. Nous cherchions une étape entre Saint-Brieuc (Côtes d’Armor) et Châtel (Haute-Savoie). L’étude d’une carte de France a achevé de nous décider pour le Morvan eu égard à sa situation géographique qui nous a semblé idéale pour scinder le trajet en deux tiers – un tiers.

Le parc naturel régional du Morvan a la particularité d’être localisé à cheval sur les quatre départements de l’ancienne Bourgogne (avant sa fusion avec la Franche-Comté pour former l’entité Bourgogne – Franche-Comté). Créé en 1970, il s’étale sur le territoire de 133 communes où vivent 68 000 habitants.

Nous établissons nos quartiers à Ouroux-en-Morvan, petite commune localisée au cœur du parc. Plusieurs sentiers de randonnée passent par Ouroux (les gens sautent le « en Morvan »). On peut notamment faire le tour de l’étang.

Situé en plein cœur du parc à 590 mètres d’altitude, le lac des Settons est, comme tous les lacs du Morvan, une étendue d’eau artificielle. Le tour du lac (15 kilomètres) est balisé en jaune. Cette randonnée doit être encore plus agréable quand il ne pleut pas. A une quinzaine de minutes de route du lac se trouve une autre attraction touristique, le saut du Gouloux, cascade d’une dizaine de mètres.

Quelques adresses morvandelles :

  • Le lion d’or, Ouroux-en-Morvan (le seul restaurant de la commune qui fait aussi hôtel) : cuisine française, carte un peu pléthorique, pas mauvais sans être exceptionnel
  • bistrot du camping (ouvert seulement en juillet-août) Les mésanges, Montsauche-les-Settons : excellentes tartines garnies de spécialités locales, très bons desserts
  • Odessa l’École, Lormes : restaurant installé dans une ancienne école primaire, cuisine savoureuse à partir de produits locaux. D’autres restaurants lormois nous ont également paru accueillants
  • Gîte de la Loutière, Ouroux-en-Morvan : hébergement sis dans ce qui fut l’école des filles, accueil très chaleureux, chambres individuelles et dortoirs, petit-déjeuner avec de très bons produits morvandiaux.

Je ne sais pas si je me lancerai un jour sur le GR de pays tour du Morvan (peut-être pas suffisamment de dénivelé à mon goût) ou sur le GR 13 (qui relie le Gâtinais au Morvan) mais j’espère avoir l’occasion de retourner dans le parc naturel régional qui s’apparente à un îlot de tranquillité parsemé de forêts et de lacs. Une chose est sûre, il semble très prisé des Néerlandais qu’ils soient touristes ou résidents. Pour un court séjour, je recommande chaleureusement le Morvan.

A la découverte de Zagreb

Quand on on pense à la Croatie, les villes côtières de Dubrovnik et Split sont celles qui viennent généralement à l’esprit. On en oublie presque la capitale Zagreb située dans le Nord du pays et qui échappe aux flux touristiques balnéaires. Méconnue, Zagreb n’est pourtant pas dénuée de charme et a de belles choses à offrir.

D’un point de vue climatique, mon séjour a été rythmé par une pluie battante qui s’est, pour ainsi dire, seulement interrompue pendant la randonnée, en compagnie d’un collègue croate, dans le splendide parc naturel de Medvednica. Aisément accessible depuis Zagreb, cette aire boisée de 18 000 hectares regorge de sentiers de randonnée et de VTT. Le parc abrite également une station de ski qui semble avoir accueilli quelques compétitions internationales. On monte au sommet du Sljeme qui culmine à 1032 mètres d’altitude où on déjeune dans un des restaurants. On visite ensuite le château qui accueille notamment une exposition sur la faune et la flore.

Quand le temps se gâte, les musées s’apprécient d’autant plus. Bonne nouvelle, ce n’est pas ce qu’il manque à Zagreb. Le musée de la ville (muzej grada Zagreba) est installé dans une ancienne abbaye. L’exposition retrace l’histoire de la ville, de sa fondation à aujourd’hui. Mais le musée le plus original de Zagreb est sans doute celui des relations rompues qui fait plonger le visiteur dans des histoires intimes au travers d’objets du quotidien.

Le jardin botanique, arpenté sous une pluie battante, rassemble de nombreuses espèces de plantes dont un arbuste australien enfermé sous clé, ce qui m’a donné la vague idée d’organiser une manif avec pour mot d’ordre « libérez l’arbre wallaby ».

Le cimetière de Mirogoj est l’équivalent zagrébois du Père Lachaise. Il s’agit d’un cimetière monumental ambiance bucolique à souhait avec ses tombes presque entièrement recouvertes de lierre. Dans les allées, on remarque de nombreuses sépultures juives. On passe également devant des caveaux familiaux sous la forme de petites chapelles ainsi que des tombes dépourvues de noms (étonnant, n’est-ce pas ?). Des fosses communes rassemblent les corps de soldats allemands morts au combat pendant la seconde guerre mondiale. Le bâtiment principal, inaccessible depuis le séisme de 2020, accueille les sépultures de Croates illustres.

Hôtels :

  • Hôtel Dubrovnik : située en plein centre-ville, literie confortable, salon de coiffure et institut de beauté dans l’hôtel, buffet du petit-déjeuner pas très bien garni avec des mets au goût assez insipide
  • Auberge de jeunesse Main Square Hostel : idéalement située (à quelques centaines de mètres de l’hôtel Dubrovnik), accueille des voyageurs venus du monde entier, dortoirs, salles de bain communes. Points positifs : lits creusés dans le mur donc pas de grincements, casier avec cadenas fourni, belle salle commune, petit-déjeuner compris dans le prix (pas extraordinaire certes mais il a le mérite d’exister), serviette de toilette fournie. Points négatifs : salles de bain pas très pratiques et sous-dimensionnées par rapport au nombre de clients que peut accueillir l’auberge, escaliers menant aux lits d’en haut particulièrement douloureux pour les pieds sans chaussures.

Restaurants :

  • Heritage : excellentes tartines croates
  • La Struck : spécialités croates à base de fromage
  • Good Food : burgers pas mauvais du tout
  • Boban : restaurant italien

Bars (la plupart des établissements sont fumeurs ; bizarrement l’odeur de cigarette sur mes cheveux et vêtements ne me manque pas) :

  • Rock and beer club Alcatraz : l’endroit idéal pour les amateurs de rock
  • Swanky Monkey Garden : bar implanté dans une auberge de jeunesse, belle terrasse
  • Harat’s Pub : un pub irlandais comme il en existe dans de nombreuses villes, rien de très original donc
  • Krolo
  • Rockstar Cafe : petit bar au décor éclectique

Randonner à Belle-Isle-en-Terre

Belle-Isle-en-Terre ne peut pas se prévaloir du même niveau de renommée que Belle-Ile-en-Mer mais cette petite commune des Côtes d’Armor située près de Guingamp vaut le détour. Que les amateurs de randonnée le sachent, il existe un sentier balisé qui part du site de l’ancienne papeterie Vallée qui a employé des centaines de personnes entre 1856 et 1965. Les vestiges de l’usine s’apparentent à une friche industrielle noyée dans la verdure et très bien entretenue.

Le sentier nous fait monter vers la chapelle de Locmaria et son cimetière où est enterrée Lady Mond, née Marie-Louise Le Manac’h dite aussi Maï Manac’h, qui fut une des femmes les plus riches de son temps à la suite de son mariage avec Robert Mond, un sujet de sa gracieuse majesté surnommé le roi du nickel. Lady Mond, heureuse propriétaire du manoir de Coat-an-Noz, repose dans une surprenante crypte.

On admire ensuite l’ancien barrage de Kernansquillec et une de ses turbines exposée en vestige. L’ouvrage d’art fut construit dans les années 1920 pour les besoins de la papeterie désireuse d’accroître sa production.

Cette randonnée, d’environ huit kilomètres, fait monter et descendre à travers les bois, ce qui explique sans doute les presque trois cents kilomètres de dénivelé.